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Société
Chronique |

Grève des enseignants: l’envers du tableau et ses impacts

Rien ne va plus, tant dans les rangs des grévistes enseignants que dans les chaumières accueillant des jeunes scolarisés à l’école publique québécoise.

Rien ne va plus, tant dans les rangs des grévistes enseignants que dans les chaumières accueillant des jeunes scolarisés à l’école publique québécoise.

Ces derniers jours, je me suis fait un devoir d’être active sur les réseaux sociaux afin d’ouvrir la possibilité de parole et aussi de parler au nom de ceux et celles qui doivent se taire par peur d’intimidation ou de représailles. La majorité silencieuse qui n’était pas nécessairement d’accord avec cette grève. Après quelques jours, les langues commencent à se délier. Beaucoup en ont déjà plus que marre.

Plusieurs enseignants sont inquiets et ne savent pas sur quel pied piqueter. Manque d’informations et de procédures de la part des représentants syndicaux parfois absents ou inactifs dans certaines écoles. Des informations erronées, mensongères et parfois même virulentes de la part d’autres membres croyant avoir LA réponse et appelant sans relâche ni compassion à la solidarité.

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Un se demande s’il peut envoyer des travaux à ses élèves, l’autre si elle peut avoir un deuxième emploi. Certains lui répondront que oui, d’autres iront de la culpabilisation en leur disant qu’ils ne sont pas solidaires et qu’ils enfreignent la convention pouvant avoir 1000$ d’amende (foutaise). Une retraitée a calculé devoir rembourser plus de 3000$ à son syndicat pour redevances.

Autant de réponses farfelues et biaisées qui alimentent l’anxiété de ces profs inquiets, que de manque de procédures claires en ce qui concerne les journées de piquetage. Certains se font dire d’annuler leur party de Noël avec la direction ou s’annoncent sans retenue comme tuteurs (non déclarés) sur les réseaux sociaux, d’autres sont partis dans le sud avec leurs enfants.

Sans parler du manque flagrant de communication auprès des membres, mais aussi entre les différents syndicats. Absolument inconcevable que les grévistes solidaires doivent tenter de trouver de l’information sur les groupes d’enseignants et à l’aide des médias, tellement ils ne savent pas où aller chercher l’information.

Les syndicalistes extrémistes sont beaucoup plus actifs à rabrouer ceux et celles qui dénoncent ou ne suivent pas ardemment le mouvement syndical, que de donner des informations claires et précises sur les opérations. Les enseignants sont laissés seuls à eux-mêmes, pendant qu’une de leur plus grandes leaders et d’autres manitous syndicaux se déplacent avec leur délégation à Dubaï aux frais de cotisations de nos enseignants du secteur public non payés se frigorifiant le corps, pancarte et trompette à la main.

Pendant ce temps, les parents couchent dans deux lits, celui de la solidarité et du soutien envers les enseignants et nous les en remercions grandement, mais aussi (avec raison) ils couchent dans celui de ceux qui leur sont plus chers, leurs enfants. Pour plusieurs, il n’est pas question d’accumuler du retard et de revivre la situation qu’a engendrée la Covid. Ils s’organisent et se mobilisent pour assurer un suivi académique à leur précieux.

Impacts dans le milieu scolaire

Malgré le fait que les revendications exprimées soient toutes légitimes, il n’en reste pas moins qu’à mon avis, les conditions des enseignants ne s’amélioreront pas. Au mieux, une augmentation de salaire, mais pour le reste, les demandes ne sont malheureusement pas réalisables, bien que grandement fondées.

Diminuer le nombre d’élèves par classe est une exigence évidente, mais cela voudrait dire plus de classes et ce avec toujours une pénurie d’enseignants. Voulons-nous davantage de personnes non légalement qualifiées dans nos écoles? Non.

Davantage de spécialistes? Oui, assurément, mais qui? Il y a aussi pénurie de professionnels dans différentes spécialités. La fée clochette n’est pas une spécialiste en milieu scolaire, quoique pour les plus petits...Ben non franchement!

Impacts académiques

Assurément qu’il y aura un impact académique pour bon nombre d’élèves qui comptaient sur la deuxième étape pour améliorer leurs résultats scolaires. Ainsi, ils auraient pu réussir davantage à la fin de l’année scolaire dans ce dernier bulletin comptant pour 60% de la note finale.

Cette grève de quelques jours, ou semaines ne mettra pas l’année scolaire de la majorité en péril, mais pour certains oui. D’autres vont se voir vivre des difficultés et les élèves à défis et ayant des besoins particuliers passeront encore une fois dans le tordeur.

Les enseignants de leur côté devront reprendre là où ils avaient laissé tout en s’assurant de partir de la base et des apprentissages non assimilés des élèves les plus en difficulté. Beaucoup de dommages pour peu de résultats à l’horizon.

Si en tant que parent vous désirez vraiment changer le milieu de l’éducation, respectez-le et évitez l’ingérence parentale. Si votre enfant se présente avec un exercice scolaire durant le temps des fêtes, faites-lui faire et ne vous y objectez pas. Même chose s’il a une conséquence. Ce sera déjà un très bon début.