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La nouvelle entente transitoire marque un retour du dialogue.
La nouvelle entente transitoire entre la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) et le gouvernement du Québec marque un retour du dialogue afin de baliser à nouveau l’accès aux soins pour les patients sans médecin de famille. L’entente est rétroactive au 1er juin et valable pour un an, avec une clause de prolongation possible.
La fin de l’entente précédente, le 1er juin dernier, avait soulevé passablement d’inquiétude concernant la disponibilité des rendez-vous pris par les patients sans médecins de famille, particulièrement dans des régions où les omnipraticiens sont déjà rares.
Depuis, la réduction importante de la disponibilité des rendez-vous a rendu difficile l’accès aux soins pour ces patients. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait alors accusé la FMOQ de prendre les patients en otage, suscitant pas mal de tension au cœur d’une négociation globale déjà complexe.
Comme plusieurs s’y attendaient, une entente de transition a été mise en place, reprenant le modèle du montant forfaitaire pour l’inscription des patients via le Guichet d’accès à la première ligne (GAP), qui passe toutefois de 120 $ à 100 $ par patient inscrit collectivement. L’entente est conclue à même l’enveloppe de rémunération des médecins de la FMOQ, appuyée sur des fonds non utilisés en première ligne.
Cette prime est dorénavant divisée en deux: 50 $ lorsque le patient est inscrit et 50 $ quand il est vu par un médecin, répondant à une critique lancée très publiquement par le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Un élément intéressant est cette volonté de moduler le nombre de plages horaires disponibles selon les périodes de pointe. Par exemple, plus de rendez-vous seraient offerts pendant la saison de la grippe, pour mieux faire face aux cycles de forte demande.
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La modulation se fera donc maintenant selon les trimestres : en décembre, janvier et février, période des virus respiratoires où les urgences débordent (plus que d’habitude), 30 % des plages horaires seront allouées, contre 20 % pendant les mois de juin, juillet et août. C’est toujours une bonne idée d’anticiper les pics.
On présume que les engagements se poursuivront sans besoin de renouvellement, à moins de modifications notifiées au département régional de médecine générale (DRMG), une instance qui donne des avis sur les activités médicales dans chaque région, ce qui devrait à tout le moins diminuer les tensions à court terme.
De plus, selon mes informations, le suivi du taux d’assiduité (le % des patients suivis qui consultent dans leur lieu de soin habituel), qui est associé à des pénalités potentielles s’il baisse, sera apparemment suspendu pour les médecins adhérant à l’entente du GAP, un incitatif souhaitable.
Enfin, si 90 % et plus des engagements sont atteints, le paiement se ferait au prorata, alors que sinon, une justification devant un comité paritaire sera nécessaire, un autre incitatif à s’impliquer dans l’entente.
La réaction officielle des médecins de famille à l’entente semble plutôt positive. La FMOQ pense que cette réduction de la prime n’aura pas d’impact majeur, sans pouvoir la garantir puisque l’entente demeure volontaire, ayant refusé d’inscrire une cible.
La fédération a aussi mentionné que, depuis l’annonce de la non-reconduction de l’entente, les médecins pouvaient avoir pris d’autres engagements.
Officieusement toutefois, on sent par les commentaires émis que les médecins de famille gardent une certaine méfiance face à l’attitude du gouvernement dans ce nouvel épisode de confrontation qui n’aide pas à aplanir les difficultés, ce qui pourrait ralentir leur implication dans l’entente GAP et ne semble pas avoir beaucoup aidé la négociation générale, qui paraître devoir traîner en longueur.
Quoi qu’il en soit, le renouvellement de cette entente, qui avait permis d’inscrire près d’un million de personnes depuis sa signature de 2022, était rendu vraiment nécessaire afin d’éviter un bris dans la prise en charge des patients sans médecin de famille.
En espérant que la fédération et le gouvernement réussiront aussi à lever les écueils du reste de la négociation.
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