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«On espère que ce n’est pas quelqu’un qui a fait ça en ayant pleine conscience de ce qu’il faisait», mentionne le psychiatre.
Le psychiatre expert Gilles Chamberland a émis plusieurs hypothèses et scénarios pouvant pousser un individu à commettre l’acte irréparable survenu mercredi matin dans une garderie de Laval.
En entrevue sur les ondes de Noovo Info, Dr Chamberland a lancé de prime abord qu’il est facile d’assumer que l’accusé était malade «pour commettre un geste comme celui-là», bien que ce dernier n’a toujours pas reçu d’évaluation psychiatrique à la suite du drame.
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«On espère que ce n’est pas quelqu’un qui a fait ça en ayant pleine conscience de ce qu’il faisait», mentionne le psychiatre.
Dr Chamberland ajoute que les agissements de l’accusé pourraient être liés à une sorte de délire et à des hallucinations. «On peut comprendre que ce geste dans sa tête à lui, ça ne correspond pas à ce que nous voyons dans la réalité.»
L’homme de 51 ans était-il conscient de ce qu’il faisait au moment des faits? Une question qui risque d’être longuement débattue devant les tribunaux. Bien que cela est difficile à croire aux yeux du Dr Chamberland, il est possible que l’accusé était complètement conscient de ce qu’il faisait simplement dans l’optique de faire parler de lui. «C’est une hypothèse à considérer.»
Si l’accusé était intoxiqué au moment des faits, cela peut toutefois changer la donne, mentionne le Dr Chamberland, alors que le Code criminel estime qu’une personne demeure responsable même si elle a consommé.
«Ce n’est pas la même chose qu’une maladie qui s’empare de vous sans que vous n’ayez rien à voir là-dedans. Si c’est une intoxication extrême, ce n’est pas la même règle. Ça pourrait ne pas être la même chose qu’une pleine responsabilité», nuance-t-il.
Dr Chamberland rappelle qu’une personne peut être considérée non-criminellement responsable de ses actes à la suite d’une évaluation psychiatrique.
«Il faut évaluer l’état mental de la personne au moment du délit. Souvent, la personne peut dire qu’elle ne s’en souvient pas. C’est plus compliqué et il y a un peu plus de flou quand on l’évalue», a expliqué le psychiatre.
L’accusé peut faire face à son procès si elle remplit certains critères, ajoute-t-il. En effet, l’homme doit être conscient des accusations portées contre lui, des conséquences possibles et doit comprendre comment fonctionne le système de justice. L’accusé doit également être prêt à travailler conjointement avec son avocat.
«On évalue la personne devant nous et si elle répond minimalement à ces critères, on la considère apte et le procès peut commencer. Ce qui est différent d’évaluer si elle est responsable de ce qu’elle a fait, ce qui est beaucoup plus compliqué», avance Dr Chamberland.