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Marwah Rizqy aura fait naître momentanément l’espoir chez certains libéraux.
Après avoir laissé entendre qu’elle n’excluait pas de se lancer dans la course à la direction, Marwah Rizqy a finalement refermé la porte la semaine dernière. Un cha-cha-cha qui avait l’avantage de mettre un peu d’action au PLQ, mais qui aura finalement eu pour effet que cette dernière aura fermé la porte DEUX FOIS plutôt qu’une. Rien pour remonter le moral des troupes.
Dans un contexte où la liste des gens qui déclinent le défi de la course à la direction libérale ne fait que s’allonger, elle aura fait naître momentanément l’espoir chez certains libéraux. Elle évoque des raisons familiales et on la comprend.
Cette sortie de Marwah Rizqy semble assez typique. En coulisse, on reproche parfois à la députée de Saint-Laurent de manquer de solidarité. Alors que ses collègues tentaient de parler à l’unisson du coût de la vie et des services publics, Rizqy, elle, occupait l’espace médiatique avec ses projets d’avenir. À sa défense, elle demeure la députée la plus efficace et populaire du PLQ à l’heure actuelle. Si elle n’avait pas changé d’idée quelques jours plus tard, cette sortie en aurait sans doute valu la peine.
Il reste donc Frédéric Beauchemin sur la liste maybe attending à la course libérale. Il a parcouru les régions du Québec cet été et il dit poursuivre sa réflexion. Ce dernier doit certainement attendre de connaître les modalités exactes de la course pour prendre sa décision définitive.
Le parti a besoin d’une course, mais personne n’a envie d’aller à l’abattoir. Comme le disait récemment mon collègue Victor Henriquez, la reconstruction prendra plusieurs années. Dans ce contexte, est-ce que le PLQ regrette d’avoir poussé Dominique Anglade vers la sortie ? Non plus.
Son virage à gauche aura contribué aux difficultés du parti. Les électeurs étaient déjà fatigués d’un long régime libéral, ils sont devenus également mêlés face à l’offre politique libérale. Québec solidaire occupe déjà le terrain de la gauche et la CAQ en a profité pour s’emparer durablement du terrain de l’économie.
Dominique Anglade est devenue cheffe en 2020 par couronnement après le désistement d’Alexandre Cusson. Si un couronnement a certainement ses avantages, puisqu’une course peut mener à des déchirements et des rancunes tenaces, il occulte néanmoins un aspect fondamental : un chef élu a débattu de sa vision. Avec les autres candidats, mais aussi avec les militants. Ça n’a pas été le cas pour Mme Anglade, sa vision n’a pas été légitimée. Cette situation a contribué à la confusion et à la démobilisation.
Des comités et des chefs
Ne comptez pas sur le comité piloté par Madwa Nika-Cadet et André Pratte pour démêler qui que ce soit. Lancer des « revenir aux valeurs libérales » et autres déclarations prudentes et tournées vers l’intérieur ne trouveront pas écho chez les gens. Mais bon, il faut bien s’occuper ! Le Parti Québécois est aussi passé par là avec son «Osez repenser le PQ ». L’actuel chef péquiste, auteur du rapport final, peut néanmoins se vanter d’avoir offert de la substance et d’avoir un peu brassé la cage contrairement à son équivalent libéral.
Comme le disait le philosophe Gilbert K. Chesterton « J’ai cherché dans tous les parcs de toutes les villes, je n’ai trouvé aucune statue de comité ». Les comités ont leurs limites. On aura beau répéter ad nauseam que tout tourne trop autour des chefs, à un moment donné, ça prend une personne pour incarner et porter une vision. La seule chose qui pourra démêler les gens, c’est un chef ou une cheffe dont la légitimité émergera d’un vrai débat de visions.
Le PLQ a besoin de décider s’il est de centre gauche ou de centre droit, et il devra décider jusqu’où il est nationaliste. Et pour que des gens se lancent, il va falloir que le parti annonce les règles de la course !
La traversée du désert n’est sans doute pas terminée, mais une chose est certaine, sans débat interne, et sans légitimité, une nouvelle tête couronnée risque elle aussi de rouler en 2026.