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Dans la dernière année, 13 RPA de l'Estrie ont dû mettre la clé sous la porte ou changer complètement de vocation puisque la rentabilité n’y était tout simplement plus. Résultat : 574 personnes aînées ont dû être relocalisées en CHSLD ou dans d’autres résidences.
Dans le but de mettre fin à cette vague de fermetures, la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, a fait l’annonce mardi d’une aide financière de 200 millions $ sur cinq ans qui sera distribuée aux RPA de 30 unités et moins.
Cette somme sera divisée en allocation personnalisée, c’est-à-dire que chacune des résidences admissibles recevra un montant fixe mensuel pour couvrir les frais liés aux soins et services offerts à ses résidents. Cela pourra également se traduire par une réduction de la contribution financière déjà élevée des clients.
Ce que cette allocation permettra, c’est d’éviter que les propriétaires de RPA aient à refiler la facture pour des services à leurs résidents. C’est le cas notamment de Joceline Gravel, qui est la propriétaire de La Résidence du Roy à Sherbrooke. «Ça [le financement] arrive à point parce qu'on donne beaucoup de soins qu'on doit nous-mêmes absorber vraiment. Une dame qui se casse l'épaule, ça demande plus d'attention et plus de soins, mais nous ne lui chargeons pas», a-t-elle soutenu.
Cette dernière a d’ailleurs affirmé que lorsqu’il y a des augmentations de loyer, souvent, c’est la résidence qui assume les coûts, tout dépendant des revenus des résidents.
La députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, affirme que la ministre Bélanger ne peut garantir «que les 200 millions qu'elle va investir vont permettre de réduire la facture pour les aînés. Elle n'a pas non plus la garanti que ça va empêcher les fermetures.»
Celle qui s’occupe des dossiers des aînés à Québec Solidaire croit que les RPA privées n’ont plus leur place au Québec, ou du moins, qu’elles ne devraient pas être financées par des fonds publics. «Ce n’est pas à l'État québécois de financer les profits de ces entreprises-là. Nos fonds publics devraient servir à financer des services et des logements abordables», a-t-elle dénoncé.
Mme Labrie croit plutôt que le gouvernement du Québec devrait favoriser la conversion des RPA privées en milieux à but non lucratif, ce qui permettrait d’assurer que les fonds publics versés à ces résidences seraient utilisés à bon escient.