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Elle explique que l’homme dormait sur le trottoir quand son fils, curieux, est passé devant lui.
L’individu s’est redressé et s’est mis à insulter l’enfant en le menaçant de lui cracher dessus. La mère s’est alors précipitée pour protéger son bébé. Mais le mal était fait selon ses dires. L’enfant pétrifié pleurait de peur.
«Il m’a dit: "Le monsieur m’a craché dessus." Et je me suis penchée pour voir son petit coton ouaté avec un capuchon. Au niveau de son cou, il y avait du crachat.»
Les employés de la Ville passaient par là et ont aidé la mère à calmer l’homme selon sa version.
Elle a porté plainte à la police et l’homme fait maintenant face à une accusation de voie de faits. Il doit comparaître jeudi au palais de justice de Montréal.
Pour elle, c’est le signal que la cohabitation n’est plus possible entre le refuge et le CPE.
«Mon enfant a pas bougé de là. Si je ne l’avais pas tassé, j’avais peur que l’homme se lève et le frappe. On est dans un point de rupture évident, parce que là, c’est la sécurité des enfants qui est en péril. Et ça, pour moi, c’est trop», confie-t-elle au téléphone.
Selon nos informations, une vingtaine de citoyens se sont mobilisés et certains ont dénoncé les évènements à la séance publique du conseil d’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve. Le maire Pierre Lessard-Blais a admis son impuissance.
Il a fait remarquer qu’il y a maintenant trois refuges pour 45 000 habitants dans Hochelaga. Le refuge Cap St-Barnabé, installé dans un aréna vétuste, devait être temporaire. Il accueille toujours près de 200 personnes. Des gens attendent même leur lit sur des chaises adirondack en plastique pendant de semaines avant d’y avoir accès à un lit.
«Il y a 200 personnes, c’est beaucoup trop, maintenant les refuges comptent 50 personnes donc c’est l’équivalent de quatre refuges en un seul.» a répondu M.Lessard Blais aux citoyens.
Il pense que Québec manque de leadership. «Moi, je m’attends du gouvernement du Québec de ne pas simplement dire qu’on attend de nouveaux sites proposés par la Ville.»
M. Blais poursuit dans son intervention qu’il y a des CPE et des écoles partout à Montréal. Questionné à ce sujet, l’élu responsable de la lutte contre l’itinérance à l’Hôtel de ville, Robert Beaudry s’est d’abord dit vraiment navré pour la mère et son enfant. Il affirme travailler très fort pour tenter de trouver un endroit plus approprié au Cap St-Barnabé.
«On a mis une équipe dédiée depuis plusieurs années déjà qui fait de la veille et qui fait de la recherche de bâtiments», assure-t-il. Mais ceux-ci se font rares et une loi limitative risquerait-elle de complexifier le défi?
«C’est une question bonne à se poser, les distances et l’intégration et on a lancé une consultation justement pour pouvoir aller chercher les meilleures pratiques. Mais il ne faut pas que des mesures soient implantées de façon insensibles à la métropole.» avertit-il.
Nous avons sollicité une entrevue avec le ministre Lionel Carmant, mais son attaché nous a répondu être trop occupé par la rentrée parlementaire.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.