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Noovo Info s'est entretenu avec quelques résidents du quartier Sainte-Marie, dont Alice Dufour-Thériault. Selon ses estimations, une quinzaine de propriétés pourraient avoir subi des dommages importants dans les environs de l'intersection des rues Montgomery et de Rouen en raison du déluge.
Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et ce ne sera probablement pas la dernière, car ce secteur est ce qu'on appelait, selon la définition d'une ancienne version du Plan d'adaptation aux changements climatiques de Montréal, une zone «en cuvette». C'est un endroit vulnérable en raison du ruissellement excessif.
Les résidents du secteur sont «systématiquement touchés parce que les eaux descendent de Rosemont, du Plateau-Mont-Royal et d'ailleurs vers nos égoûts», explique Mme Dufour-Thériault à Noovo Info.
«La Ville nous dit qu'on est considérés comme une zone inondable, parce qu'on est dans une cuvette, chose qu'on ne savait pas avant d'acheter la maison», précise-t-elle.
La première fois qu'elle avait subi des dommages majeurs sur sa propriété, Mme Dufour-Thériault avait procédé à des travaux pour se protéger le mieux possible de futures inondations, à la suite de réclamations - des travaux imposés par la Ville de Montréal.
«C'est le premier processus de la Ville en termes de défense», avance-t-elle. «La Ville envoie des inspecteurs qui rentrent, inspectent et mettent en demeure comme quoi il faut qu'on fasse des travaux.»
Mais ces travaux n'ont visiblement pas suffi cette semaine, comme en témoignent les images obtenues par Noovo Info. En plusieurs endroits, les canalisations débordaient et plusieurs résidents circulent avec de l'eau jusque près des genoux. Dans les vidéos, on voit des voisins s'atteler par petits groupes à évacuer l'eau qui s'accumule près des fondations d'une propriété et qui pénètre au sous-sol.
«On a trois pompes submersibles. On ne parle plus de petits ajustements...» déplore Mme Dufour-Thériault. Cette résidente montréalaise dit ne recevoir aucune aide du gouvernement. À la ville, on lui aurait précédemment évoqué qu'il s'agit de pluies exceptionnelles, ce qui lui permettrait de se dégager de toute responsabilité.
Le Ministère de la Sécurité publique (MSP) offre normalement une aide couvrant les biens admissibles des propriétaires et des locataires en cas d'inondations, mais n'a pas la même définition que la Ville de Montréal pour ses «zones inondables» et le secteur de Mme Dufour-Thériault est exclus d'une indemnisation.
«Si l’eau pénètre dans la résidence par refoulement d’égout ou infiltration, sans qu’il y ait eu une inondation (c’est-à-dire sans que l’eau d’un cours d’eau qui déborde n’atteigne le terrain), le sinistre ne sera pas admissible au programme», peut-on lire sur le site du MSP.
Pour toute réponse, Philippe Sabourin, porte-parole à la Ville de Montréal, a convenu vendredi dans un bilan de la municipalité sur les orages et pluies intenses qui ont frappé le territoire la veille que «la Ville de Montréal a beaucoup à faire pour essayer de mitiger les excédents d'eau». Des mesures sont incluses dans le plan climat de la municipalité qui s'étend jusqu'en 2030, comme la construction de bassins de rétention d'eau ou encore l'élaboration de système d'absorption des eaux excédentaires dans le sol plutôt que de les déverser ou de les drainer vers les réseaux d'égoûts. Pour l'heure, il en revient toutefois aux propriétaires des immeubles d'installer des clapets anti-retour pour tenter de limiter les dégâts.
Un autre porte-parole de la Ville de Montréal a par ailleurs souligné à Noovo Info vendredi que les citoyennes et citoyens du secteur ont été rencontrés lors d'une soirée d'information.
Mme Dufour-Thériault dit qu'elle analysera ses recours, mais doit d'abord «laisser la poussière retomber».