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Concrètement, MusicLM est un modèle algorithmique capable de générer de la musique à partir d'une description textuelle. Il suffit d’entrer une commande et l’ordinateur génère une composition qui peut se comparer aux musiques produites par un être humain.
Pour créer MusicLM, Google a entraîné l'intelligence artificielle à partir de 280 000 heures de musique libre de droits. Pour fonctionner, l’IA puise dans des morceaux musicaux tirés de son catalogue, les fait correspondre à des mots, puis crée des compositions originales.
«On apprend, par exemple, à [MusicLM] à quoi ressemble une [chanson] hip-hop qui a été à la mode dans les années 90, explique le chercheur en intelligence artificielle Mehdi Merai. En l'exposant à plusieurs exemples, l’algorithme est capable, à un moment donné, de générer quelque chose de similaire.»
Un constat: l’avènement de ces nouvelles technologies ne veut pas dire pour autant que l'intelligence artificielle s'apprête à remplacer les musiciens humains, estime Alexandre Archambault, le directeur du label de musique BonBonBon. «On ne pourra jamais remplacer la sensibilité et la créativité d’un artiste», juge-t-il
Les experts en intelligence artificielle interviewés par Noovo Info abondent dans le même sens.
«L’IA est capable de choses vraiment impressionnantes, rappelle le professeur d’informatique à l’UQAM Mounir Boukadoum, mais il n’est pas capable de créer par lui-même. Il crée à partir de ce qu’il a appris.»
Mehdi Merai, le cofondateur de l’entreprise montréalaise Dataperformers, croit que l’intelligence artificielle sera capable, un jour, de créer des musiques exceptionnelles, mais elle ne remplacera jamais l’énergie qui «émane de l’aura» d’un artiste.
De plus, quand un label de musique endosse un artiste, il ne tient pas en compte seulement sa proposition musicale, note Alexandre Archambault. La personnalité d’un artiste et son énergie sur la scène sont tout aussi importantes que sa musique, affirme-t-il.
Pour l’heure, MusicLM n’est pas accessible au public puisque, selon les chercheurs de Google, l’IA présente un taux de plagiat de 1%. Concrètement, un morceau sur 100 généré par MusicLM ressemble à de la musique déjà existante.
Force est d'admettre qu’en matière d’intelligence artificielle, Google fait preuve de plus prudence juridique concernant la propriété intellectuelle que ses compétiteurs. En effet, ChatGPT et DALL-E mini ont fait l’objet de plusieurs critiques, notamment en matière de plagiat.