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Sur la Rive-Sud de Montréal, ces phénomènes sont grandement accentués par la crise aiguë du logement qui y sévit.
«On déborde. À 35 lits, on ne suffit pas. [...] Au début, on pensait que c’était la vague Montréal, mais il y a beaucoup de gens qui viennent de Longueuil, d’un peu partout en Montérégie», a expliqué Pierre Rousseau, directeur général de l'organisme La Halte Du Coin, qui vient en aide aux itinérants de la région.
Des personnes qui ont vécu en logement toute leur vie, ayant même parfois un emploi, se retrouvent soudainement à la rue, incapables de se reloger. Entre des maisons de chambres désuètes et trop chères, des logements introuvables et un manque de ressources d’hébergement, plusieurs personnes se voient contraintes à ériger des tentes sur la voie publique dans l’espoir que ce ne sera que temporaire.
C'est le cas de Pierre, qui vivait avec son fils avant de se retrouver à la rue. «C’est mon chum qui m'a accepté dans sa tente parce que sinon je ne sais pas ce que j’aurai fait», a-t-il raconté.
«Ce ne sont pas tous les usagers qui ont les mêmes histoires ou les mêmes problèmes. Des fois, il y a des couples, des personnes âgées. Puis, ce sont des gens qui travaillent en partie aussi», a ajouté M. Rousseau.
D'ailleurs, la liste d'attente pour une chambre continue de s'allonger auprès des organismes venant en aide aux itinérants.
«Je suis inquiet pour l'avenir», a avoué M. Rousseau. «On est submergé. On a des listes d’attente dans d’autres organismes. Le phénomène est grandissant et je ne le vois pas diminuer.»
Bien que son fils a déménagé dans une autre région, Pierre ne se dit pas «prêt» à quitter la banlieue de Montréal. Il souhaite simplement avoir une chambre à l'avenir. «Je ne veux pas passer ma vie dans la rue», a-t-il conclu.
Voyez le reportage d'Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.