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Le 8 mai 1984 était un début de journée bien ordinaire au parlement québécois. Mais, que s'est-il vraiment passé? Noovo Info est revenu sur le fil des événements.
Un jeune militaire de 22 ans s'est introduit à l'Assemblée nationale le 8 mai 1984 à 9h45. Originaire de Québec et basé en Ontario, le caporal Denis Lortie est armé jusqu’aux dents. Il avait décrit ses motivations dans un enregistrement déposé à la radio CJRP juste avant de se rendre sur place.
«Le gouvernement va être détruit parce que le PQ et René Lévesque font beaucoup de tort aux francophones», avait-il dit à la radio CJRP. «Lévesque veut former un Québec indépendant, mais il ne réussira pas. Je vais le détruire avant»
Dès son arrivée, l'assaillant s'est tout de suite dirigé vers le Salon bleu. Sur son passage, il a tiré sur des personnes avec son pistolet mitrailleur.
Au troisième étage, le député péquiste Claude Lachance a reçu un coup de téléphone au même moment. «"Vous devez évacuer le parlement", m'a-t-on dit», a-t-il raconté à Noovo Info. «On s'est barricadé dans notre bureau et on n'a pas bougé.»
Lorsque Denis Lortie est arrivé au Salon bleu, la salle était vide, alors que la commission parlementaire devait se tenir à 10h.
Le tireur s’est installé dans le fauteuil du président pendant que des membres du personnel et des fonctionnaires se sont cachés pour se protéger des balles.
Puis, le sergent d’armes et ex-militaire René Jalbert entre et se présente au caporal Lortie. Après avoir gagné sa confiance, il a réussi à le convaincre de laisser sortir les personnes et aller discuter dans son bureau.
Pendant ce temps, l’angoisse planait dans le bureau de Claude Lachance. «La crainte était qu'on ne savait pas. C'était plein de points d'interrogation», a-t-il confié à Noovo Info.
Pendant plusieurs heures, un périmètre de sécurité était en place autour de l’Assemblée nationale. La police a inspecté la voiture de Lortie, qui n'était pas piégée.
Au fur et à mesure, l'identité des victimes décédées est révélée: Camille Lepage, Georges Boyer et Roger Lefrançois. Et, treize autres autres personnes ont été blessées lors de l'événement.
À 14h25, un homme vêtu d’un habit militaire est escorté par les policiers vers une voiture à l'extérieur du bâtiment. La Sûreté du Québec a confirmé par la suite la fin de l’opération et la capture de Denis Lortie.
Souffrant de troubles mentaux, Lortie a été condamné à 25 ans de prison en 1985. Puis, il a été libéré en 1995 pour bonne conduite.
Voyez le reportage de Mathieu Boivin dans la vidéo ci-contre.