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Certains élus de Saguenay vont jusqu’à réclamer la démission de la mairesse.
«Moi, elle a demandé [ma démission] parce que j’ai dit que la pancarte d’autobus n’était pas à la bonne place», clame le conseiller municipal Michel Tremblay. «Avec les accusations qu’elle a, si elle [Julie Dufour] m’a demandé à moi de démissionner, je crois qu’elle devrait se le dire aussi.»
Michel Tremblay fait référence à un manquement en déontologie aux dernières élections municipales qui lui a valu une amende. Le conseiller avait alors demandé au directeur général de la Société de transport du Saguenay (STS) que les autobus qui portaient ses affiches lors de la campagne électorale circulent dans son district.
«La mairesse est assez grande pour décider ce qu’elle veut faire», soutient le conseiller Michel Thiffault avec prudence. «On est élus par les citoyens pour faire avancer la ville. Il ne faudrait pas reculer.»
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dimanche, la mairesse a laissé sous-entendre qu’elle plaidera non coupable aux trois constats d’infraction.
Les événements reprochés remontent aux élections municipales de 2021. Le DGEQ reproche à Julie Dufour d’avoir offert une contrepartie à deux candidats à la mairie de Saguenay, soit Serge Simard et Jacinthe Vaillancourt, ainsi qu’au conseiller municipal Jean-Marc Crevier, s’ils retiraient leur candidature.
Le cabinet de la mairesse a été informé des conclusions du DGEQ en fin de journée vendredi et a pris l’initiative d’en informer les citoyens avant même que le DGEQ ne rende l’information publique.
Julie Dufour a également annoncé dimanche qu’elle poursuivrait pour diffamation les quatre individus impliqués dans le dossier menant aux constats d’infraction, soit Serge Simard, Jacinthe Vaillancourt et Jean-Marc Crevier, mais aussi la mairesse sortante en 2021, Josée Néron.
Une décision qui surprend, mais n’ébranle pas les principaux intéressés.
«Elle a le droit de faire n’importe quoi, Mme Dufour. Une chose que je sais, c’est que le DGEQ fait son travail. Lorsqu’on dit que c’était du "revanchage", c’est complètement faux», a mentionné Serge Simard, ex-candidat à la mairie de Saguenay.
«Qu’elle aille aussi loin que de dire qu’elle va actionner les gens qui sont en arrière de ça en pensant et en essayant de faire croire au monde qu’il y a un complot», a pour sa part commenté Jean-Marc Crevier, conseiller municipal du district 6. «Contester, avec quels avocats? Qui va payer ça?»
Julie Dufour a décliné notre demande d’entrevue. La mairesse a d’ailleurs clairement indiqué dans un communiqué et dans la vidéo publiée sur les réseaux sociaux qu’elle ne se prononcerait plus sur le dossier d’ici le procès.
Elle a 30 jours pour plaider coupable ou non coupable aux constats d’infraction. Si elle plaidait coupable ou si elle était reconnue coupable à l’issue du procès, elle devrait payer une amende entre 5000 et 20 000 $. Elle perdrait aussi notamment le droit de voter, d’être candidate à une élection ou d’effectuer un travail de nature partisane, et ce, pendant cinq ans.
Voyez le reportage de Johanie Bilodeau dans la vidéo.