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Au Québec, pour 94,52% des produits recueillis en 2023 par l’ARPE-Québec (Association pour le recyclage des produits électroniques), une proportion de seulement 5% était destinée au réemploi.
Mais des entreprises qui ne bénéficient pas des écofrais payés par les Québécois réussissent à faire mieux que le programme officiel. Le président-directeur général d’Uni-Recycle à Trois-Rivières, Philippe Gignac, estime que jusqu’à 50% du matériel électronique récupéré dans son entreprise est réparé et remis en circulation.
Le recycleur est considéré comme faisant partie du réseau «parallèle», selon l’ARPE. L’entreprise trifluvienne récupérerait quelques 2500 tonnes de vieux appareils électroniques par an.
On se déplace à Montréal. Lorsqu’on entre chez Insertech, on a l’impression d’être dans une boutique spécialisée dans la vente d’ordinateurs comme les autres, à l’exception que les appareils ont tous été reconditionnés et sont vendus à une fraction du prix de ce qu’on trouve dans les magasins.
«On réussit à remettre sur le marché trois ordinateurs sur quatre», témoigne Marie-France Bellemare, directrice générale d’Insertech. L’entreprise d’économie sociale reconditionne et répare les ordinateurs. Elle est reconnue officiellement par l’ARPE, mais ne touche aucune subvention liée aux écofrais pour sa mission de réemploi.
«Dans la règlementation, ce qu’on dit pour la gestion des appareils électroniques c’est qu’on doit prioriser le réemploi et ensuite le recyclage», explique Amélie Côté, spécialiste en gestions résiduelles chez Équiterre, en faisant référence à la hiérarchie des «3 RV-E».
Hiérarchie des 3RV-E
Selon Amélie Côté d’Équiterre, le Québec aurait intérêt à s’inspirer de la France pour améliorer la gestion de ses «Serpuariens».
«On aime beaucoup l’exemple de la France», dit-elle à Noovo Info. «D’abord on a des cibles de réemploi de 12 à 14%. Il y a également une partie des écofrais qui doivent servir au réemploi et à la réparation», expose celle qui vient de rédiger une analyse sur la responsabilité élargie des producteurs dans laquelle on apprend aussi qu’aucun investissement vise à encourager les Québécois à réparer leur «serpuariens» ou à les donner au suivant.
«Dans les publicités on ne fait que parler des "Serpuariens" mais pas des ‘’sert encore à quelque chose"!», ironise la spécialiste.