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Une récente étude révèle qu’une infime partie de la recherche au Canada se fait en français. C'est pourquoi les chercheurs publient leurs travaux majoritairement en anglais.
Aussi, de plus en plus de professeurs des cégeps et des universités donnent du matériel de cours en anglais.
«Une majorité des contributions savantes des chercheurs québécois dans les établissements francophones sont en anglais. Si je leur dis "non, je veux qu’ils aient la connaissance à jour", je vais leur donner des documents en anglais», a expliqué Olivier Bégin-Caouette professeur adjoint et membre du laboratoire interdisciplinaire de recherche sur l’enseignement supérieur, qui a participé au colloque sur l'état du français.
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Le commissaire québécois à la langue française Benoît Dubreuil est inquiet du déclin du français dans les cégeps et les universités québécoises.
«Les gens qui passent par l’enseignement en anglais ont plus de probabilités ensuite d’utiliser l’anglais dans différentes circonstances. On sait aussi que l’enseignement supérieur joue aujourd’hui un rôle important dans l’intégration des immigrants de plus en plus. Donc, il faut se questionner. Est-ce que notre système est vraiment structuré de manière optimale pour le français?», a-t-il questionné après avoir écouté les discussions.
Avant de s'attaquer aux institutions, il faudrait s'attaquer à «l’écosystème de la recherche au Québec». C'est ce que sous-entend le président de la Centrale des syndicats du Québec, Éric Gingras.
«L’écosystème de la recherche au Québec est en anglais. C’est international. [....] On doit s’assurer que l’écosystème lui-même permette le français. C’est ça le but de la recherche et des actions à venir», a-t-il renchéri.
Aussi, M. Bégin-Caouette propose notamment qu'il y ait du financement pour les revues bilingues canadiennes afin que tous les articles soient traduits en en anglais et en français «systématiquement».
«On pourrait faire de même avec les livres qui sont en édition savante. On pourrait financer institutionnellement pour que les profs aient du temps dégagé pour qu'ils puissent produire les versions françaises de ces ouvrages», a-t-il ajouté.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier ci-contre.