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Devant l’ampleur de la situation, l’équipe de l’organisme oeuvrant pour la réduction des méfaits est résignée. «Ce qu’on est en train de faire, c’est de vider un océan avec une cuillère», constate M. Mary.
Voyez le reportage d’Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo liée à l’article.
M. Mary dresse un parallèle entre la situation vécue actuellement par son centre et le combat contre le VIH dans les années 1980. «La différence, c’est qu’à l’époque du VIH, il y avait une certaine vague de solidarité sociétale. Pour les surdoses, c’est la honte», nuance-t-il toutefois.
Selon lui, une part du blâme revient d’ailleurs à nos législations, qui condamnent l’utilisation de drogues.
Et les nouvelles drogues circulant dans la rue, comme à Gatineau, par exemple, viennent donner du fil à retordre aux intervenants, confie M. Mary. Même avec la naloxone, il est très dur de lutter contre ce fléau.
Les trousses de naloxone connaissent justement une popularité sans précédent, ces derniers temps. «Je pense qu’il y a une conscientisation de la population, qui est plus portée à nous parler et à nous les demander. Dans la dernière année, il y a environ 30 000 trousses qui ont été distribuées dans les pharmacies communautaires», révèle Marie-Pascale Beaulieu, de l’Association des pharmaciens propriétaires du Québec.
Mme Beaulieu demande d’ailleurs à la population de ne pas hésiter à demander des trousses de naloxone. «Ça sauve des vies», insiste-t-elle.
Si la mairesse de Montréal Valérie Plante semblait encline par le passé à décriminaliser certaines drogues, elle est plus réticente présentement et lance la balle au gouvernement du Québec.
«On développe ce modèle-là avec des experts des domaines pour avancer, mais je crois que le gouvernement du Québec va devoir se prononcer, parce que ce n’est pas la Ville de Montréal qui décide», a-t-elle fait savoir.
Le chef du Service de police de la Ville de Montréal, Fady Dagher, considère quant à lui avoir besoin d’une ligne claire de la part de la Santé publique.
«Franchement, décriminaliser, au niveau philosophique, c’est intéressant. On ne veut pas accuser pour accuser. Par contre, il faut voir les conséquences qui viennent avec. […] Il va falloir prendre une décision très éclairée, parce qu’une fois qu’on l’aura prise, il va falloir vivre avec les conséquences», a-t-il soutenu.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.