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Cette cohabitation difficile entre les citoyens et les personnes en situation d'itinérance préoccupe les élus montréalais qui demandent maintenant le déménagement du centre de jour, qui se trouve tout près d'un parc et d'une école primaire.
Le cabinet de Lionel Carmant, qui constate que les enjeux de cohabitation demeurent «malgré les efforts déployés», a indiqué à Noovo Info que le ministre des Services sociaux a entendu l’appel de Montréal et que le ministère est «favorable à la relocalisation des services de jour».
Ceci dit, le ministère des Services sociaux «s’attend à ce que la ville propose plusieurs sites alternatifs pour éviter une concentration des services», a écrit une porte-parole de M. Carmant dans un message texte.
Que fera l’arrondissement du Sud-Ouest? «Malheureusement, il y a beaucoup d'incivilités et il y a malheureusement de la cohabitation sociale qui est difficile», a déjà souligné Benoit Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, devant les élus provinciaux à l’Assemblée nationale.
«On a demandé au ministre Carmant que le centre de jour – autrement dit les services associés aux centres de jour, soit prendre une douche, servir les repas, les haltes-répit et haltes-chaleur, etc. – puissent être déménagés dans un endroit qui leur est plus propice», a ajouté M. Dorais en entrevue avec Noovo Info.
Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal a indiqué à Noovo Info mercredi qu'un plan intersectoriel était actuellement en place afin d'assurer une cohabitation et le partage des espaces publics dans le quartier, et pour notamment éviter que les personnes en situation d'itinérance «ne se concentrent autour de la Maison Benoit Labre».
Le CIUSSS mentionne que son plan est évolutif et que de nouvelles actions s'ajoutent au fur et à mesure que la situation évolue.
Au Regroupement intersectioriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM), on n'aime pas la façon dont les élus municipaux et provinciaux semblent jouer à un jeu «politique» qui ressemble à la patate chaude.
«Pourrait-on nous expliquer sur quelle assise juridique on pourrait forcer un organisme autonome, propriétaire de surcroît, à déménager? Et à déménager où?» a demandé Marie-Andrée Painchaud Mathieu, du RIOCM, dans un communiqué. «Les groupes communautaires répondent présent pour soutenir les personnes que nos services publics laissent en plan. La moindre des choses serait de les laisser faire leur travail loin des querelles de juridiction et de leur réélection potentielle.
Pendant ce temps, le quartier ressent la tension.
«Des fois, il y en a qui font des crises de colère», rapporte une résidente du quartier montréalais. «On ne sait pas comment ils vont réagir. Il y a beaucoup d'enfants quand même dans le quartier. Où je demeure, il y a une garderie.»
Une autre résidente témoigne de voitures «défoncées», de «chicanes» et de cris. «Il y a beaucoup de parents qui voient tout ça avec leurs enfants. Ils voient tout ça», déplore-t-elle en disant que «c’est n’est pas la place» pour ça.
Le Centre de services scolaire de Montréal se dit préoccupé et prend la situation au sérieux.
«Notre priorité absolue est d’assurer la sécurité de nos élèves et de notre personnel», a indiqué le centre de services scolaire dans un courriel envoyé à Noovo Info.
Il ne faut cependant pas douter de la pertinence de la Maison Benoît Labre. «La maison Labre m'a énormément aidé dans mon parcours de vie», a témoigné une ancienne toxicomane auprès de Noovo Info. «C'est beaucoup plus qu'un centre d'injection. C'est un endroit où on a de l'écoute, de l'aide, où on peut être référencé également.»
En ce qui concerne les campements de personnes en situation d'itinérance qu'on retrouve dans plusieurs quartiers de la métropole, la Ville songe à installer des abris modulaires pour pallier au manque de places dans les refuges.