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Le chef conservateur affirme que les sites de consommation supervisée ne sont que des «repaires de drogués».
Pierre Poilievre promet, s’il est élu, de fermer tous les sites de consommation supervisée situés près des écoles ou des garderies et de cesser de financer tous les autres sites de ce genre.
Le chef conservateur, qui s’était abstenu jusqu’ici de prendre une position sur la question des sites supervisés dans leur ensemble, a fait cette promesse tôt vendredi matin dans le parc situé à côté de la Maison Benoît-Labre, à Montréal. L’ouverture de ce site de consommation supervisée près d’une école primaire a soulevé l’ire de citoyens et de parents dont les enfants ont été témoins de multiples situations inappropriées.
Rappelant que c'est le gouvernement fédéral qui a «le pouvoir d'accepter ou de refuser un site de consommation supervisée à la Maison Benoît-Labre», M. Poilievre a déclaré que Justin Trudeau devait «immédiatement fermer ce site d'injection de drogues dures pour protéger nos enfants, rassurer les familles et assurer la sécurité des Québécois».
M. Poilievre a profité de l'occasion pour ajouter dans sa mire toutes les cibles qui étaient à sa disposition, notamment le Bloc québécois, à qui il reproche de toujours soutenir les politiques «de l'extrême go-gauche» des libéraux et la mairesse de Montréal, Valérie Plante: «Les sans-abris, la criminalité, le chaos, la toxicomanie sont devenus monnaie courante. La mairesse Bloc-libérale, Valérie Plante, a même insisté sur le fait que les Montréalais devraient apprendre à vivre avec. C'est ridicule», a-t-il clamé, affirmant que la vie à Montréal, «c'est l'enfer».
Fait à noter, lorsqu'il parle en anglais, le chef conservateur change systématiquement l'appellation «Bloc-libéral» pour «NPD-libéral». Il qualifie aussi constamment les libéraux, bloquistes et néo-démocrates de «wacko» (cinglés), un terme pour lequel il a été expulsé de la Chambre des Communes en avril dernier.
Selon le chef conservateur, les enfants ne devraient pas cohabiter avec des toxicomanes qui vont dans des centres d'injection ou d'inhalation supervisés et il appelle le premier ministre Justin Trudeau à cesser de financer de tels centres près des écoles.
Il a toutefois soigneusement évité de promettre la fermeture de l’ensemble des sites de consommation supervisée, la Cour suprême ayant fustigé en 2011 le gouvernement conservateur de Stephen Harper pour avoir tenté de fermer un tel site à Vancouver. La décision du plus haut tribunal confirmait ainsi le droit d’exister de ce genre d’installation en vertu de l’article 7 de la Charte des droits et libertés, qui garantit notamment la sécurité des personnes.
Pierre Poilievre, qui accuse Justin Trudeau d’être responsable de la crise des surdoses d’opioïdes, promet plutôt de cesser tout financement de tels sites et de réorienter tout l’argent fédéral qui leur est destiné vers le traitement des toxicomanes. Cependant, la question du traitement de la toxicomanie relève exclusivement de Québec qui n'a jamais accepté de se faire dire par Ottawa de quelle manière dépenser l'argent fédéral destiné à la santé.
Dans un autre dossier, le chef conservateur a refusé de s’engager à porter les dépenses militaires du Canada à 2 % de son PIB (produit intérieur brut) comme le réclame l’OTAN, affirmant que «le Canada est en faillite» après les neuf ans au pouvoir de Justin Trudeau.
Jeudi, le premier ministre Trudeau a promis de viser la cible de 2 % pour 2032 en marge du sommet des pays de l’OTAN, à Washington. Réagissant à cette annonce, Pierre Poilievre a déclaré qu’il devrait d’abord éteindre le «feu de poubelle» dans les finances du Canada en arrivant au pouvoir avant de penser à un tel rehaussement de dépenses.
Le Canada dépense actuellement 1,3 % de son PIB en matière de défense, ce qui le place dans le peloton de queue des 32 pays membres de l’alliance militaire, et son plus récent engagement fait état d’une cible de 1,76 % d’ici 2029-2030.
Justin Trudeau a fait part, jeudi, de l’intention d’Ottawa d’acquérir une douzaine de sous-marins, ce qui permettrait, selon lui, d’atteindre la cible de 2 %.
Pierre Poilievre a rétorqué que cette propension du gouvernement libéral de sans cesse dépenser sans compter devait être jugulée. Il entend plutôt, s’il prend le pouvoir, couper l’aide internationale du Canada et réorienter ces fonds vers les dépenses militaires.
«Justin Trudeau a détruit l'armée. Je vais couper l'aide internationale aux dictateurs, terroristes et bureaucraties multinationales et je vais utiliser ces économies pour renforcer nos militaires. Je vais remplacer la culture woke par une culture guerrière afin de rehausser le recrutement.»