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La situation dans les urgences du Québec n'est pas en passe de s'adoucir.
La situation dans les urgences du Québec n'est pas en passe de s'adoucir. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a confirmé mercredi lors d'une conférence de presse que les conditions ne sont présentement pas réunies pour une amélioration et a avoué que ça sera «difficile» dans les prochaines semaines.
Le ministre Dubé était accompagné par le directeur national de Santé publique, le Dr Luc Boileau, et aussi du Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec, pour faire la mise à jour de la situation.
M. Dubé a confirmé qu'il y a eu au cours des deux dernières semaines une moyenne de 1000 visites de plus par jour aux urgences qu'il y en avait l'an dernier. Cela équivaut à un total d'environ 10 000 à l'échelle de la province.
Voyez le compte-rendu de Louis-Philippe Bourdeau dans la vidéo liée à l'article.
Les patients âgés de plus de 75 ans qui se présentent à l'urgence sont également en augmentation. «Ce n'est pas juste une augmentation de volume, mais aussi de cas. Plus nos gens sont âgés, plus il y a de maladies chroniques», a lancé M. Dubé.
Ce sont les urgences de la grande région de Montréal qui ressentent le plus de pression en ce moment.
Selon le site Web Index Santé, le taux d'occupation moyen des urgences du Québec était de 129% mercredi matin. Entre le 31 décembre 2023 et le 9 janvier 2024, ce taux variait de 115% à 136%.
Mercredi matin, le plus haut taux d'occupation des urgences se retrouvait dans Lanaudière, soit 201%. Venait ensuite la région de Laval (169%), les Laurentides (161%), la Montérégie (146%), l'Outaouais (145%), Montréal (139%) et Chaudière-Appalaches (131%).
«On avait dit que ça allait difficile dans les urgences [avant la période des fêtes], comme vous l'avez constaté, ç'a été très, très très difficile dans nos urgences», a lancé M. Dubé. Ce qui se passe dans nos urgences n'est pas spécifique au Québec, c'est à l'échelle du Canada», a-t-il cependant relativisé.
Et malgré les recommandations des autorités de se présenter aux urgences en cas de problème de santé sérieux seulement, une personne sur deux s'y rend toujours pour des problèmes mineurs.
Le Dr Luc Boileau a précisé que les principaux virus respiratoires ont causé des difficultés d’accès aux urgences. Si «quelques signes» pointent vers une certaine diminution de la transmission de la COVID-19 au Québec, notamment en raison du fait que 3 millions de personnes l’ont contracté cet automne à l’échelle provinciale. C’est un scénario similaire pour le virus respiratoire syncytial (VRS).
Le Dr Luc Boileau était de passage au bulletin Noovo Info 17 mercredi. Voyez l'entrevue avec Marie-Christine Bergeron dans la vidéo ci-dessous.
Le «portrait est différent» pour le virus de l’influenza (ou de la grippe) qui lui continue de se transmettre au sein de la population. «On devrait atteindre le pic au cours du mois de janvier, mais la période sera difficile», a expliqué le Dr Boileau, tableau de statistiques à l'appui.
«On comprend que les urgences sont particulièrement critiques. On anticipe que cela durera, pas juste le mois de janvier, mais peut-être une partie importante de l'hiver», a mentionné M. Boileau. «Il ne faut pas baisser la garde», a rappelé le Dr Boileau qui a demandé de protéger les personnes vulnérables «plus susceptibles de se retrouver à l'urgence.»
L'envolée du virus de la grippe est arrivée à un bien mauvais moment, a avoué le Dr Gilbert Boucher. «On manquait déjà un peu de personnel, c'était le temps des vacances et cette année, le pic d'infection de l'influenza [est arrivé]», a soutenu le Dr Boucher. «L'année dernière ç'a été beaucoup plus facile, on a eu un pic fin novembre ou début décembre. On avait toutes nos équipes. Cette année c'est arrivé au moment où on avait moins de ressources.»
Chose certaine, la situation n'est plaisante ni pour le personnel ni pour les patients. «Il n’y a plus de “shifts” de 8 heures, c’est des “shifts” 10 à 12 heures, ce n’est pas non plus facile pour les patients […] C’est des 6, 12, 24 heures d’attente, parfois, pour voir un médecin. C’est pas facile pour personne», a dit le docteur Boucher.
Sur les ondes de Noovo Info, le Dr Boileau a rappelé l'importance de se faire vacciner, surtout pour les personnes âgées de 70 ans et plus. «C'est toujours pertinent de se faire vacciner, ça ne partira pas en trois, quatre jours: ça va durer tout l'hiver, cette courbe d'influenza», a-t-il mentionné.
Notons que les vaccins pour l'influenza et pour la COVID-19 demeurent accessibles gratuitement à travers le Québec.
Le ministère de la Santé implore la population à envisager d’autres options afin de réduire la chaleur dans les urgences. En voici quelques-unes :
Avec de l'information d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.