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Trop d'interventions de la police, trop de bagarres, trop de visites de membres du crime organisé.
Une pizzeria du quartier branché de Griffintown, à Montréal, a vu son permis suspendu pour 25 jours à la suite d'une décision de la Régie des alcools et des jeux (RACJ). Ce restaurant n'est pas étranger aux interpellations policières, aux bagarres et aux visites de membres du crime organisé
Cet article a été traduit à partir du contenu de CTV News.
La décision du tribunal administratif de la RACJ fait état de la présence d'une arme à feu dans la cuisine, de visites fréquentes de membres du crime organisé, d'agressions, de fusillades et de «plusieurs atteintes à la paix et à la sécurité publiques» à la Pizzeria Moretti de la rue Wellington au cours des cinq dernières années.
Le jugement s'appuie sur des informations provenant de la brigade Éclipse du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui surveille les établissements et recueille des informations sur le crime organisé.
«On aurait toléré la présence récurrente de membres du crime organisé dans l'établissement», peut-on lire dans le jugement, citant le témoignage de plusieurs policiers de l'escouade Éclipse du SPVM. «Le fait qu'un établissement soit fréquenté par des individus affiliés au crime organisé est susceptible non seulement de troubler la tranquillité publique, mais aussi de mettre en péril la sécurité du public».
Les juges administratifs Guillaume Brien et Natalia Ouellette ont noté qu'aucune preuve ne démontrait que le propriétaire Nicola Monaco fait partie du crime organisé ou qu'il a des liens avec des actes criminels, et qu'il ne peut pas connaître les antécédents de tous ses clients.
La clientèle du restaurant, comme l'indique le jugement, est principalement composée de «jeunes professionnels aisés à la recherche de l'expérience unique qu'offre son établissement», et la proportion de personnes ayant fait l'objet d'une enquête de la police sur Moretti est faible.
«En bref, il s'agit d'un endroit branché attirant une clientèle de gourmets qui aiment sortir», peut-on lire dans le document.
Toutefois, les juges reprochent à Monaco de ne pas avoir été assez présent dans l'établissement et d'avoir manqué de coopération avec les autorités.
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Le jugement de 30 pages raconte comment la police est intervenue après que des bagarres ont éclaté, qu'une arme à feu a été signalée, qu'une serveuse aurait été victime de harcèlement sexuel et qu'un certain nombre d'autres plaintes ont été déposées.
La police a saisi une arme à feu et arrêté trois personnes en 2019 après qu'une bagarre a éclaté au sujet de l'arme, que la police a saisie.
En 2023, un agent de sécurité a appelé la police après qu'un «homme agressif qui voulait entrer dans l'établissement» a sorti une arme à feu. Le suspect a été arrêté avec un couteau de 12 centimètres et 10 000 $ en espèces sur lui, ainsi que l'arme.
La police a également signalé qu'un homme armé à pied avait tiré au moins cinq fois sur la vitrine du magasin en novembre 2023.
En octobre de la même année, une ancienne serveuse a déposé une plainte pour harcèlement sexuel contre son ancien directeur, qui l'aurait «touchée pendant ses heures de travail».
«Par exemple, il marchait derrière elle et lui touchait les fesses directement sous sa jupe», peut-on lire dans le jugement. «Elle a déclaré qu'elle lui avait dit plusieurs fois d'arrêter, mais qu'il avait continué.»
Aucune accusation formelle n'a été portée contre le gérant.
Le document fait également état d'un client du restaurant qui a braqué la lumière d'un téléphone portable sur les yeux d'un policier pour l'«aveugler» et d'une bagarre entre deux hommes et un agent de sécurité.
Le document indique également que le restaurant a enfreint les règles du COVID-19 au plus fort de la pandémie, notamment en ne portant pas de masque, en ne respectant pas les mesures d'éloignement et en ne vérifiant pas les passeports de vaccination.
La police a visité le restaurant environ 390 fois entre 2019 et 2024, selon le document. Au cours d'une période de six mois en 2019, les agents de l'escouade Eclipse ont effectué 55 arrêts et 568 identifications ou arrestations de «personnes d'intérêt liées au crime organisé», lit-on dans le jugement.
Au total, la police dit avoir interrogé 736 personnes d'intérêt liées aux bandes de motards hors-la-loi, au crime organisé italien traditionnel, aux groupes criminels du Moyen-Orient et à divers réseaux associés aux gangs de rue bleus et rouges.
«Compte tenu du large éventail d'individus issus du monde criminel qui fréquentent l'établissement, le risque de conflits entre bandes rivales est particulièrement préoccupant pour la sécurité et la tranquillité publiques», peut-on lire dans le document.
Le propriétaire Monaco a fait valoir que «malgré la présence alléguée de plusieurs dizaines d'individus d'intérêt depuis plusieurs années, ceux-ci n'ont jamais été à l'origine de problèmes majeurs lors de leurs visites dans l'établissement».
Il a également pris des mesures pour améliorer la sécurité de l'établissement.
Le propriétaire a expliqué au tribunal que lorsque des coups de feu ont été tirés sur le restaurant, par exemple, il a fait installer un film protecteur sur les fenêtres.
La police a fait valoir que le risque subsistait en raison de la présence de membres du crime organisé.
En outre, le document indique à plusieurs reprises que les employés et la direction n'ont pas coopéré avec le tribunal ou la police lorsqu'ils ont visité le restaurant.