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Il a été radié pendant cinq ans et condamné à payer 5000 $.
Un travailleur social chargé d'aider certaines des personnes les plus vulnérables de Montréal a été radié pour cinq ans après avoir été reconnu coupable d'avoir volé des milliers de dollars destinés à des personnes en situation d’itinérance.
Le 14 juin, une décision de 51 pages du conseil de discipline de l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) a reconnu Patrick Girard coupable de trois chefs d'inconduite disciplinaire et a rendu un jugement.
Il a été radié pendant cinq ans et condamné à payer 5000 $.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Selon la décision, Girard a pris 2734 $ et de la monnaie à un client, a falsifié une signature et détruit des preuves alors qu'il travaillait dans le cadre d'un programme du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) mené au bureau de la Mission Old Brewery.
L'argent pris par Girard était un don destiné à des personnes ayant peu ou pas de revenus et ayant besoin d'une aide de dernier recours «pour leur permettre de payer leurs frais de subsistance, tels que la nourriture, le logement, etc.», peut-on lire dans la décision.
L'une des victimes citées dans la décision était un homme en situation d’itinérance de 58 ans souffrant d'un trouble psychotique chronique avec «une forte propension à la consommation d'alcool, et faisant l'objet d'une ordonnance de soins et d'hébergement depuis avril 2016».
Tous les noms des victimes ont été supprimés de la décision afin de protéger leur vie privée.
Le jugement ajoute que «nul professionnel ne peut poser un acte dérogatoire à l’honneur ou à la dignité de sa profession ou à la discipline des membres de l’ordre, ni exercer une profession, un métier, une industrie, un commerce, une charge ou une fonction qui est incompatible avec l’honneur, la dignité ou l’exercice de sa profession».
«Soulignons d’emblée la gravité objective que constitue le fait, pour un travailleur social, de s’approprier des fonds appartenant à un client (chef d'accusation n° 1) et d’imiter la signature d’un autre client (chef d'accusation n° 3)», peut-on lire dans la décision. «Il s’agit d’actes dérogatoires à l’honneur ou à la dignité de la profession parmi les plus graves.
La décision de l'ordre indique que les travailleurs sociaux travaillent directement avec des personnes qui souffrent, qui ont des problèmes mentaux et/ou sociaux importants et qui sont en situation de vulnérabilité.
«L’humain étant au cœur de l’exercice de la profession, le public est justifié de s’attendre à ce que les travailleurs sociaux prennent les moyens pour établir et maintenir une relation basée sur la confiance et qu’ils adoptent un comportement qui soit digne de cette confiance», peut-on lire.
À ce titre, l'ordre a jugé les actes dont Girard était accusé comme étant d'une gravité significative.
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Il travaillait en tant que responsable d'un programme intensif pour les personnes en situation d’itinérance, qui apporte un soutien médical, infirmier et psychosocial aux clients vulnérables.
«Comme chef d’équipe, il jouit d’une très grande autonomie», peut-on lire dans la décision. «En commettant les infractions, il abuse de la confiance que lui accordent ses supérieurs et ce faisant, son employeur de l’époque.»
En outre, la décision indique que, lors des audiences, Girard a continuellement interrompu les témoins qui témoignaient pour critiquer le verdict de culpabilité et «pour souligner les conséquences négatives de la procédure disciplinaire en cours sur sa vie personnelle».
«Une telle attitude fait naître une crainte raisonnable au niveau de sa capacité à faire preuve d’empathie et à faire face à ses responsabilités», peut-on lire dans le jugement, qui ajoute que les infractions commises «mettent en cause l’intégrité et la probité de l’intimé et nuisent de ce fait, à sa réputation ainsi qu’à celle de l’ensemble des membres de l’Ordre en raison de la perception négative qu’elles infèrent dans l’esprit du public».
Le jugement note également que le casier judiciaire de Girard est un facteur atténuant dans sa peine.
Il a été reconnu coupable de vol, d'introduction par effraction, de fraude bancaire, de conduite avec facultés affaiblies et de violation des conditions remontant à 2007, indique le jugement. Il a purgé une peine d'un an de prison pour une infraction.
Le CHUM n'a fait aucun commentaire sur l'affaire et la Mission Old Brewery a déclaré qu'elle n'avait pas d'autres informations à fournir.