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Alors qu'il était à l'emploi d'Hydro-Québec, il est allégué que Yuesheng Wang aurait obtenu des secrets industriels avec l'intention d'en faire profiter la République populaire de Chine, au détriment des intérêts économiques du Canada.
Un employé d'Hydro-Québec a été arrêté à son domicile et accusé d'espionnage industriel par la Gendarmerie Royale du Canada (GRC), à la suite d'une enquête. C'est une première au Canada, selon la GRC.
Il s'agit de Yuesheng Wang, âgé de 35 ans. Il est de Candiac selon le communiqué de la GRC.
Alors qu'il était à l'emploi d'Hydro-Québec, il est allégué que M. Wang aurait obtenu des secrets industriels avec l'intention d'en faire profiter la République populaire de Chine, au détriment des intérêts économiques du Canada, indique-t-on.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo.
Wang fait face à une peine maximale de 10 ans de prison.
MAJEUR
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) November 14, 2022
Un employé d'Hydro Québec accusé d'espionnage: la GRC croit qu'il aurait substitué des secrets industriels pour les donner à la Chine https://t.co/L4lVcGK279#chine #polqc
L'Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN) a entamé enquête en août 2022 après avoir reçu une plainte de la Direction de la sécurité corporative d'Hydro-Québec. Les faits allégués auraient été commis entre février 2018 et octobre 2022.
L’employé était un chercheur au Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hydro-Québec. Il effectuait des travaux liés aux matériaux de batterie. M. Wang aurait ainsi obtenu les informations auxquelles il avait accès dans le cadre de ses fonctions.
«Première fois que l'accusation d'espionnage industriel est utilisée au pays», rapporte l'inspecteur David Beaudoin, officier responsable de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) November 14, 2022
Gestes d'espionnage entre fév 2018 et oct 2022#noovoinfo pic.twitter.com/tAO6zbfJOa
L'accusé doit comparaître au palais de justice de Longueuil, mardi, et fait face à quatre chefs d'accusation en vertu de la Loi sur la protection de l'information et du Code criminel du Canada. Il est accusé d'avoir obtenu des secrets industriels, d'avoir utilisé sans autorisation un ordinateur, de fraude pour avoir obtenu des secrets industriels et pour abus de confiance par un fonctionnaire public.
«Nos mécanismes de détection et d’intervention ont permis à nos enquêteurs de porter le dossier à l’attention de la GRC, avec qui nous avons collaboré de près. Aucune organisation n’est à l’abri d’une telle situation et nous devons donc constamment demeurer vigilants et transparents et ne tolérer aucun manquement au Code d’éthique», a affirmé Dominic Roy, directeur principal responsable de la sécurité d’entreprise à Hydro-Québec.
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Hydro-Québec a indiqué que les renseignements obtenus n'étaient pas liés à la mission de base de l’entreprise. L'employé a finalement été congédié pour manquements graves au Code d’éthique de l’entreprise, a-t-on ajouté par voie de communiqué.
David Beaudoin, officier responsable des opérations de sécurité nationale de la GRC, a indiqué qu'une observation accrue d'activité in anormale a permis d'épingler Wang, mais n'a pas spécifiquement déclaré que la police nationale faisait face à de plus en plus de cas d'espionnage au pays.
La députée bloquiste Kristina Michaud, vice-présidente du Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes, a qualifié l'incident de «nouvelle inquiétante», tout en se disant «heureuse» de voir la GRC agir «avec tout le sérieux que cela nécessite».
Elle croit que le gouvernement et toutes les agences de sécurité du pays doivent continuer de travailler ensemble pour éviter d'autres fuites du genre alors qu'«on a l'impression que ça va arriver de plus en plus».
Mme Michaud rappelle qu'une motion a été adoptée l'an dernier aux Communes afin que le gouvernement se dote d'un registre des agents étrangers, un peu à l'image de ce que fait l'Australie. Cette liste permettrait de consigner le nom de toutes les personnes maintenant des liens avec le gouvernement chinois.
«Le gouvernement n'a toujours rien fait», a-t-elle déploré en réclamant aussi un renforcement de la stratégie canadienne en matière de cybersécurité.
Le conservateur Pierre Paul-Hus, vice-président de l'Association parlementaire canadienne de l'OTAN, voit cette arrestation comme la confirmation que l'espionnage chinois existe bel et bien au Canada et qu'il faut mieux se protéger.
«Ça fait trois ministres des Affaires étrangères au Canada qui disent qu'ils ont des plans, dont la ministre Joly la semaine dernière. Mais on ne sait jamais c'est quoi le plan, même les services canadiens du renseignement de sécurité ne savent pas c'est quoi le plan», a-t-il reproché en demandant plus de transparence et d'engagement de la part du gouvernement.
La GRC demande au public de communiquer toutes informations portant sur les activités illicites d'individus ou de groupes d'individus. Le public peut appeler au 514-939-8300/1-800-771-5401 ou leur service de police local.
Avec les informations de la Presse canadienne