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«Nous voulons que l'oléoduc Keystone XL soit construit.»
Le président des États-Unis, Donald Trump, affirme qu’il aimerait voir l’oléoduc Keystone XL ressuscité, ce qui a suscité l’enthousiasme de la première ministre de l’Alberta, mais un accueil mitigé de la part de l’entreprise issue de son ancien promoteur.
M. Trump a publié sur sa plateforme Truth Social lundi que l’administration Biden avait «vicieusement abandonné» l’expansion de l’oléoduc qui aurait envoyé plus de pétrole brut des sables bitumineux vers la côte américaine du golfe du Mexique, traversant en diagonale le Montana, le Dakota du Sud et le Nebraska avant de se diriger vers le sud.
«L’administration Trump est très différente — des approbations faciles, un démarrage presque immédiat ! Si ce n’est pas eux, peut-être une autre société de pipeline», a-t-il écrit.
«Nous voulons que le pipeline Keystone XL soit construit!»
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a renchéri mardi dans un message sur X, affirmant qu’elle était d’accord avec M. Trump.
«Ce projet n’aurait jamais dû être annulé. La baisse des coûts du carburant pour les familles américaines est une grande victoire», a-t-elle écrit.
«Abandonnons également ces idées de tarifs inflationnistes et concentrons-nous sur la mise en chantier immédiate des travaux!»
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a également exprimé son soutien à l’idée sur X.
«La voie vers la domination continentale de l’énergie est d’accroître le commerce nord-américain non tarifaire, a écrit M. Moe. Cela comprend la construction de nouveaux oléoducs comme Keystone XL.»
Une porte-parole de South Bow, l’opérateur de pipelines qui s'est dissocié de TC Énergie l’automne dernier et qui est désormais propriétaire du système Keystone existant, a indiqué que la société avait «tourné la page» sur le projet d’expansion XL.
«Nous continuons à collaborer avec les clients pour développer des options visant à accroître l’approvisionnement en pétrole canadien afin de répondre à la demande croissante», a réagi Katie Stavinoha dans un courriel.
Le projet Keystone XL — un oléoduc de 1900 kilomètres qui aurait dû relier le nord de l’Alberta au principal centre de stockage de brut américain de Cushing, en Oklahoma, puis aux raffineries de la côte du Golfe — a été proposé pour la première fois sous l’administration Obama, qui l’a rejeté pour des raisons environnementales.
Le projet a ensuite été relancé sous la première administration Trump, avant que l’ancien président Joe Biden ne l’arrête à nouveau en révoquant le permis du pipeline dès son premier jour à la Maison-Blanche en 2021.
M. Trump a annoncé lors d’une conférence de presse lundi que les tarifs sur les produits canadiens et mexicains seraient appliqués la semaine prochaine.
Son décret visant à mettre en œuvre des tarifs de 25 % sur toutes les importations canadiennes, à l’exception d’une taxe de 10 % sur l’énergie, a été reporté au 4 mars après que le Canada a accepté d’introduire de nouvelles mesures de sécurité à la frontière.
Richard Masson, cadre supérieur de l'École de politique publique de l'Université de Calgary, a expliqué que l'intérêt de ressusciter Keystone XL ne correspond pas aux plans de Donald Trump d'augmenter la production pétrolière nationale tout en frappant ses voisins américains de tarifs douaniers.
«Il semble incohérent de dire que nous allons taxer le pétrole existant qui arrive et de continuer à essayer de trouver quelqu'un pour construire un oléoduc, a-t-il noté. Cela n'a tout simplement pas beaucoup de sens.»
M. Masson soupçonne le président américain de «jouer simplement avec sa base», qui est désireuse de développer des projets pétroliers en général.
Le gouvernement fédéral est «ouvert à une discussion productive» sur l’avancement du projet Keystone XL, a précisé dans un courriel la directrice des communications du ministre des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson.
«Les Canadiens ont toujours été un fournisseur d’énergie fiable pour nos amis américains, mais les tarifs injustifiés et les menaces contre notre souveraineté nuisent à notre capacité et à notre désir d’être un partenaire énergétique pour notre voisin du sud», a écrit Joanna Sivasankaran.
Le projet Keystone XL dans sa forme actuelle dispose de tous les permis canadiens dont il a besoin et les tronçons au nord de la frontière restent en place, a ajouté Mme Sivasankaran.
«Un promoteur du secteur privé pourrait se manifester pour faire avancer le projet, et aucun n’a exprimé son intention de le faire actuellement», a-t-elle précisé.
«Le Canada veut voir notre continent devenir une superpuissance énergétique sûre, et le gouvernement soutient les mesures qui garantissent des résultats positifs pour les Canadiens.»