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Environnement

Déchets dangereux des États-Unis: levée de boucliers des partis d'opposition

Le ministre Benoit Charette doit déposer cun projet de loi pour forcer le Ville de Blainville à vendre un terrain à l'entreprise américaine Stablex.

Le ministre de l'Environnement du Québec, Benoit Charette, prend part à la période de questions à l'Assemblée nationale le 12 mars 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Le ministre de l'Environnement du Québec, Benoit Charette, prend part à la période de questions à l'Assemblée nationale le 12 mars 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot
Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

L'opposition veut bloquer le plan du gouvernement caquiste d'agrandir  un dépotoir qui accueille des déchets dangereux en provenance des États-Unis. 

Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, doit en effet déposer cette semaine un projet de loi pour forcer la Ville de Blainville à vendre un terrain à l'entreprise américaine Stablex. 

Cette entreprise exploite déjà un centre de traitement de déchets industriels inorganiques dans cette municipalité et elle veut l'agrandir sur un territoire où se trouvent des milieux humides.

Selon des données du Journal de Montréal, entre 2018 et 2022, la compagnie aurait reçu 385 761 tonnes de déchets dangereux en provenance des États-Unis.

L'opposition officielle libérale a laissé entendre qu'elle utiliserait tous les leviers à sa disposition pour freiner l'adoption de l'éventuel projet de loi et que le gouvernement devrait avoir recours à un bâillon pour le faire adopter.

«On serait contre ce projet de loi là, très clairement», a dit le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, en mêlée de presse mardi matin au parlement. 

«Le gouvernement peut décider de bâillonner, ce qui serait, pour nous, un très mauvais projet de loi. Le projet de loi (...) n'aurait qu'une seule fonction, ce serait d'enfoncer dans la gorge de tout le monde, que j'ai nommé, un projet qui ne tient pas la route.»

Selon lui, l'entreprise doit refaire ses devoirs puisqu'elle a encore de la capacité jusqu'en 2030 et il faut se demander si on doit continuer d'importer des déchets américains. 

De son côté, la cheffe parlementaire de Québec solidaire, Ruba Ghazal, soutient qu'il faut cesser ces importations.   

«On n'est pas la poubelle des États-Unis», a-t-elle lancé. 

«Le gouvernement de la CAQ exproprie une ville pour donner ça aux États-Unis de Trump, c'est totalement inacceptable.»

Évoquant un rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, elle a affirmé qu'«il n'y a pas d'acceptabilité sociale» à Blainville pour ce projet. 

«Le ministre de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (...) joue les "cheerleaders" d'une compagnie américaine qui importe des déchets dangereux», a dénoncé le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

«En pleine période de guerre tarifaire appréhendée, nous, on déroule le tapis rouge pour l'entreprise Stablex pour qu'ils viennent enfouir au Québec des déchets dangereux au mépris des décisions de la Ville de Blainville, des citoyens et du BAPE, qui a un rapport qui est très accablant à l'encontre du projet de Stablex.»

Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne