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L'ex-président américain ressort une vieille rengaine.
Lundi, l’ancien président américain Donald Trump a répété la fausse affirmation selon laquelle Fidel Castro pourrait être le véritable père du premier ministre Justin Trudeau. Alors que M. Trump exprime fréquemment son amour pour le Canada, il s’est déjà attaqué à M. Trudeau en le qualifiant de «double face», de «faible» et de «lunatique d’extrême gauche».
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
«La dynamique personnelle entre les présidents et les premiers ministres a toujours eu de l’importance», a dit par courriel Aaron Ettinger, politologue à l’Université Carleton, à CTVNews.ca. «Si Trump est élu et que Trudeau reste premier ministre, ils redémarreraient la relation à partir d’une base de méfiance.»
Voici un aperçu du dernier coup de gueule de M. Trump et de ce qu’il a dit publiquement au sujet de M. Trudeau.
Lors d’une entrevue en ligne lundi, M. Trump a répété cette fausse affirmation au sujet du défunt dirigeant révolutionnaire cubain, qui entretenait des relations chaleureuses avec les parents de M. Trudeau.
«Il est devenu très libéral, en fait ils disent qu’il est le fils de Fidel Castro, et il pourrait l’être», a mentionné M. Trump au streamer Adin Ross. «Tout est possible dans ce monde.»
La théorie, démentie, a été largement partagée après la mort de Castro en 2016, lorsque Trudeau a été critiqué pour des remarques faisant l’éloge du dictateur communiste. L’ancien premier ministre canadien Pierre Trudeau et son épouse Margaret ont effectué un voyage controversé à Cuba pendant la guerre froide en 1976, des années après la naissance de leur fils aîné Justin.
Donald Trump speaks on Justin Trudeau and Canada. Via: @adinross pic.twitter.com/6Khz9AsFG2
— CanadaRelatedTV (@CanadaRelatedTV) August 6, 2024
«Je m’entends très bien avec lui en fait, mais il semble devenir très progressiste et le peuple canadien n’aime pas ça», a ajouté M. Trump lundi. «Le Canada est très mécontent de la manière dont il a été traité en tant que peuple, mais je me suis bien entendu avec lui.»
M. Trump a également suggéré à tort que l’ancien président Barack Obama était né en dehors des États-Unis.
Au cours de ses quatre années de présidence, Donald Trump a entretenu une relation houleuse avec son homologue idéologique au Canada, caractérisée par des différends commerciaux et la perception d’insultes personnelles.
«Leur relation s’est détériorée après le sommet du G7 de Charlevoix en 2018 et ne s’est pas rétablie», a déclaré M. Ettinger, spécialiste de la politique étrangère des États-Unis.
Le sommet du G7 au Québec s’est achevé par une conférence de presse de M. Trudeau, qui a déclaré que le Canada ne se laisserait pas «bousculer» face aux «tarifs douaniers américains insultants» sur l’aluminium et l’acier.
Manifestement irrité, M. Trump s’est ensuite tourné vers ce qui était à l'époque Twitter – X aujourd'hui – pour dire que M. Trudeau «a agi de manière si docile, si malhonnête et si faible».
«Je vois la télévision et il donne une conférence de presse sur le fait qu’il ne se laissera pas faire par les États-Unis», avait affirmé M. Trump aux journalistes à l’époque. «Il a appris que cela allait coûter beaucoup d’argent au peuple canadien», ajoutait alors l’ex-président.
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L’administration Trump avait imposé des droits de douane sur l’aluminium et l’acier canadiens lors des renégociations de l’ALENA, qui ont finalement abouti au nouvel accord de libre-échange USMCA entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. Lors d’un appel téléphonique tendu avec Trudeau en 2018, Trump aurait évoqué la guerre de 1812 entre les États-Unis et le Royaume-Uni, qui s’est déroulée en partie sur le sol canadien.
«Vous n’avez pas brûlé la Maison-Blanche?» aurait demandé M. Trump à M. Trudeau, selon CNN. Le Canada était encore une colonie à l’époque et les troupes qui ont incendié la Maison-Blanche étaient britanniques.
Avant les réunions de l’OTAN à Londres en décembre 2019, Trump a soudainement félicité son «ami» Trudeau pour sa «grande victoire électorale» et a vanté leur «très bonne relation». Toute lueur d’amélioration des relations s’est toutefois rapidement éteinte lorsque Trudeau et d’autres dirigeants de l’OTAN ont été filmés le même jour en train de se moquer apparemment du président américain.
«Il a deux visages», a souligné Donald Trump à l’époque. «Trudeau, c’est un type bien. Je le trouve sympathique, mais la vérité, c’est que je l’ai interpellé sur le fait qu’il ne payait pas deux pour cent, et je suppose qu’il n’en est pas très content.»
M. Trump faisait référence au fait que le Canada n’atteint pas depuis longtemps l’objectif de l’OTAN en matière de dépenses de défense. Selon les données de l’OTAN, le Canada a consacré environ 1,38 % de son PIB à la défense en 2023, ce qui est loin de l’engagement de 2 % pris par l’alliance militaire.
Lors d’un rassemblement en février 2024, Donald Trump a raconté avoir dit à un dirigeant de l’OTAN qu’il laisserait la Russie faire ce qu’elle veut avec les membres qui n’atteignent pas l’objectif fixé.
«Non, je ne vous protégerais pas, en fait je les encouragerais à faire ce qu’ils veulent», a affirmé M. Trump à ses partisans qui l’acclamaient. «Vous devez payer. Vous devez payer vos factures.»
Au plus fort des manifestations du Convoi de la liberté à Ottawa, début 2022, M. Trump a lancé son attaque publique la plus directe contre M. Trudeau.
«Le convoi de la liberté proteste pacifiquement contre les politiques dures du lunatique d’extrême gauche Justin Trudeau, qui a détruit le Canada avec des mandats COVID insensés», a écrit M. Trump dans une déclaration.
M. Trump a également régulièrement accusé le Canada de «profiter» des États-Unis sur le plan commercial et a critiqué tous les domaines, des soins de santé canadiens aux politiques agricoles. Mais lorsqu’il s’agit du pays lui-même et de ses habitants, M. Trump a des choses agréables à dire.
«J’adore le Canada d’ailleurs, j’ai tellement d’amis, j’aime tout le monde», a assuré Trump lors d’un discours en septembre 2018, juste après avoir blâmé l’équipe de renégociation de l’ALENA du Canada.
«Le peuple canadien est merveilleux, et c’est un grand pays, et un très beau pays», a juré Trump en quittant le sommet du G7 de 2018 au Québec, qui était sa première et unique visite au Canada en tant que président.
«Nous aimons le Canada», a dit Trump plus tard le même mois. «Mais ils profitent de nous».
Deux anciens responsables de la Maison-Blanche affirment que M. Trump n’aime tout simplement pas le premier ministre canadien.
Selon l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton, M. Trump n’a fait que «tolérer» M. Trudeau et ses sentiments à l’égard du premier ministre «ont rendu beaucoup plus difficile l’accomplissement des choses».
«Une partie du problème avec la façon dont Trump aborde la politique étrangère, à mon avis, est qu’il a du mal à faire la distinction entre l’intérêt national des pays concernés, disons les États-Unis et le Canada d’une part, et la relation personnelle entre les dirigeants des deux pays d’autre part», a déclaré M. Bolton à CTV News Channel en juin 2020.
Anthony Scaramucci, qui a brièvement été directeur de la communication de Trump à la Maison-Blanche, a déclaré que l’ancien président était «très jaloux du premier ministre Trudeau».
«Il est plus jeune et bien plus beau que le président», a déclaré Anthony Scaramucci à l’émission Question Period de CTV en janvier 2024. «Et je connais très bien le président, ce genre de choses superficielles le dérange vraiment, donc il sera un antagoniste de votre leadership.»
Bien que M. Scaramucci ne pense pas que M. Trump remportera les élections américaines en novembre, il s’attend à ce que le Canada résiste à la tempête.
«Vous y avez survécu la dernière fois, vous y survivrez cette fois-ci», a-t-il avancé. «Et n’oubliez pas qu’il ne peut être président que pour quatre années supplémentaires, son mandat est limité».
M. Ettinger, de l’université de Carleton, estime que le Canada risque de perdre davantage sous une présidence Trump, et ce pour une seule raison : l’incertitude.
«Le Canada dépend du marché américain pour sa prospérité et de l’armée américaine pour sa sécurité», a-t-il affirmé. «Lorsque Trump a jeté le doute sur ces éléments, les fondements de la politique étrangère du Canada ont été ébranlés. Si Trump revient au pouvoir, nous assisterons à un retour de l’incertitude.»