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«Il s’agit d’une étape marquante pour ces ménages. Nous continuerons de répondre présents afin de les accompagner.»
Le gouvernement du Québec soutiendra davantage financièrement les locataires et propriétaires de la zone tampon, qui devront se relocaliser, en raison de la forte concentration d’arsenic dans l’air produite par la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda. Aussi, les 200 ménages concernés auront jusqu'en 2028 pour faire leur demande de relocalisation.
C'est ce qu'ont annoncé mercredi la ministre des Affaires municipales et ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, ainsi que le ministre du Travail et ministre responsable de la région de l’Abitibi-Témiscamingue, Jean Boulet.
«Je sais que les citoyens ayant déjà entrepris à leurs frais leur relocalisation attendaient impatiemment leur sortie, et nous les rassurons, leurs frais déjà encourus seront couverts», a expliqué la ministre Laforest. «Il s’agit d’une étape marquante pour ces ménages, nous continuerons donc de répondre présents afin de les accompagner dans le déploiement des programmes.»
Du côté des locataires, ils bénéficieront d'une compensation de départ, d'aides à la relocalisation et au paiement du nouveau loyer, pendant au maximum cinq ans, avec le premier programme gouvernemental.
Les propriétaires de la zone tampon auront droit, via le deuxième programme provincial, à une compensation pour la relocalisation. Et selon les situations, ce programme prévoit également la compensation de différents frais liés aux coûts de relocalisation, pour la perte de revenus de location et une compensation en cas de perte du Supplément de revenu garanti versé par le gouvernement du Canada.
De son côté, l'entreprise Glencore, propriétaire de la fonderie, fera l'acquisition, à ses frais et de gré à gré, des bâtiments et des terrains dans la zone.
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Un résumé des deux programmes, provenant d'une enveloppe de 16 millions $, est disponible en ligne. Ceci s'inscrit dans le Plan d'action gouvernemental pour soutenir Rouyn-Noranda, annoncé il y a un an, est doté d'une enveloppe de 90,4 millions $ sur cinq ans. D'ailleurs, en mars dernier, le gouvernement du Québec avait déjà octroyé la somme de 41,4 millions $ sur les 88 millions $ qui avaient été promis il y a un an pour la relocalisation des résidants.
«Nous avons favorisé la consultation, la concertation, et cela a été bénéfique pour toutes les parties. Nous sommes là pour aider les locataires et les propriétaires visés par la relocalisation, et nous démontrons bien notre volonté à cet égard», a ajouté le ministre Boulet. «Nous continuerons de les accompagner et de les appuyer dans leurs démarches.»
Notons que des rencontres individuelles et des consultations de groupe ont eu lieu au cours de la dernière année pour cerner les besoins et réalités des résidents.
«Nous avons tous le même but: offrir à tous un nouveau milieu de vie de qualité, sécuritaire, où ils se sentiront bien, tout en répondant à leurs besoins. La relocation n’est pas terminée, c’est un chantier majeur», a fait savoir le député de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Daniel Bernard.
Logés près de la Fonderie Horne, ces résidants sont exposés aux émissions d’arsenic de la fonderie Horne, qui sont associées à un risque estimé accru de cancer. Le rapporte de l'INSPQ révélait que, sur une période de 70 ans, un nombre excédent de citoyens de Rouyn-Noranda, entre un et 14, développeraient un cancer si l’entreprise Glencore ne diminuait pas la concentration d’arsenic dans l’air produit par la fonderie.
Cette situation avait suscité la grogne de plusieurs groupes environnementaux, comme Mère au front, qui avaient manifesté devant la Fonderie à plusieurs reprises pour faire pression.
Malgré tout, l'entreprise a révélé en avril dernier que la concentration d'arsenic était en baisse en 2023. La moyenne annuelle en arsenic dans l’air ambiant se situait à 45 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/m3), selon un rapport publié par Glencore.
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La multinationale avait précisé que ses calculs démontraient qu’environ 99% du périmètre urbain de Rouyn-Noranda se situe à 15 ng/m3 ou moins, dont environ 80% à 7 ng/m3 ou moins et environ 27 % à 3 ng/m3 ou moins. Rappelons que 15 ng/m3 est le seuil que doit atteindre l’entreprise d’ici 2027, et qui a été établi par les autorités québécoises de santé publique ainsi que le ministère de l’Environnement.
Les mesures entreprises à la fonderie «avaient permis de réduire de plus de 70% la concentration moyenne annuelle d’arsenic dans l’air ambiant à la station Horne depuis 2005», avait rapporté la directrice de l’environnement pour les opérations cuivre de l’Amérique du Nord et des Philippines chez Glencore, Marie-Elise Viger en avril dernier.
Parmi ces projets transitoires mis en place au cours des derniers mois, on retrouve la mise en service de nouveaux dépoussiéreurs, l’amélioration de la captation à la roue de coulée et la construction d’un nouveau dôme d’entreposage.
En février dernier, le gouvernement du Québec avait rappelé à la fonderie qu'elle devait respecter ses cibles d’émissions de polluants si elle voulait continuer ses activités à Rouyn-Noranda.
Avec des informations de La Presse canadienne et de Noovo Info