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«Chaque vote compte.»
La ministre fédérale qui coprésidera la campagne des libéraux pour la prochaine élection générale, Soraya Martinez Ferrada, s'attend à ce que la lutte soit serrée dans toutes les circonscriptions.
Elle a exprimé cette prédiction mardi, au lendemain d'une cuisante défaite où les troupes de Justin Trudeau ont perdu leur siège dans LaSalle-Émard-Verdun au profit du Bloc québécois.
«À partir de maintenant, tous les comtés vont être des campagnes très serrées. Chaque vote compte», a-t-elle dit alors qu'elle se rendait à une réunion du conseil des ministres sur la colline parlementaire.
La circonscription perdue du sud-ouest de Montréal était un bastion libéral. L’ancien ministre David Lametti y était le député de 2015 jusqu’à sa démission, en janvier dernier.
Avant un redécoupage électoral, l'ex-premier ministre Paul Martin avait représenté les électeurs d'une partie de la circonscription actuelle.
Mme Martinez Ferrada a tenté de minimiser l'ampleur de la défaite libérale, mais a admis que le résultat était crève-cœur. «Si vous l'avez vu comme moi pendant la soirée, on est passé d'un, deux, troisième. Ça aurait pu atterrir sur n'importe quel parti hier soir», a plaidé l'élue de la circonscription montréalaise d'Hochelaga.
Un peu plus tôt, le premier ministre Justin Trudeau a aussi souligné que la course avait été chaudement disputée. «Ce n'est jamais le ''fun'' de passer si proche et de ne pas gagner une partielle», a-t-il affirmé.
Son ministre Marc Miller paraissait avoir la mine basse quand il s'est arrêté pour répondre à quelques questions des journalistes. «Tout le monde a travaillé super fort et on a perdu quand même», a laissé tomber le député de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Soeurs, circonscription voisine de celle qui faisait l'objet d'une élection partielle.
La semaine dernière, M. Miller s'était montré confiant que les libéraux allaient l'emporter, a-t-il reconnu.
«Je pense qu'il y a toutes sortes de réflexions à avoir», a de son côté ajouté M. Trudeau lorsque questionné sur ce qu'il croit être la cause de la défaite des libéraux.
Il s'est dit déterminé à poursuivre le «travail à faire pour regagner la confiance des gens dans LaSalle et les gens à travers le pays qui sont préoccupés par la situation dans laquelle ils se trouvent».
LaSalle-Émard-Verdun est le deuxième château fort libéral, après Toronto-St. Paul's, qui glisse entre les doigts de l'équipe de M. Trudeau en moins de trois mois.
Mme Martinez Ferrada croit que les troupes de Justin Trudeau doivent redoubler d'efforts pour se poser en rempart contre un potentiel gouvernement conservateur dirigé par Pierre Poilievre.
«On a à faire un travail beaucoup plus fort d’expliquer, avoir une conversation avec les Québécois et Québécoises, de dire ‘’ben, si ce n'est pas le Parti conservateur que vous voulez, ce n'est certainement pas un vote au Bloc qui va faire qu'on va arrêter les conservateurs d’arriver à Ottawa’’», a-t-elle dit.
La coprésidente de la campagne à venir estime que la «stratégie» pour la prochaine élection générale sera de s'assurer que chaque circonscription dispose d'une «organisation solide pour mener une campagne serrée».
Il n'est pas clair quand la prochaine élection sera déclenchée, mais avec la fin de l'entente qu'avaient les libéraux avec les néo-démocrates leur assurant un maintien au pouvoir jusqu'en juin 2025, l'incertitude plane.
M. Poilievre promet de déposer, à la première occasion, une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement.
À son avis, les résultats de la partielle de lundi sont «dévastateurs» pour M. Trudeau, a-t-il déclaré sur le réseau social X. «Les électeurs dans des châteaux forts libéraux de Toronto et Montréal ont rendu leur verdict que ce premier ministre, après neuf ans, n’en vaut pas le coût», s'est-il exclamé plus tard, lors de la période des questions.
Une autre élection partielle, celle-ci au Manitoba, a vu le Nouveau Parti démocratique (NPD) conserver son siège d'Elmwood-Transcona.
Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, s'est réjoui mardi de cette victoire dans le foyer de la Chambre des communes, mais aussi du niveau de soutien obtenu par ses troupes dans LaSalle-Émard-Verdun (26,1 % d'appui).
«Ce qu'on a montré à LaSalle-Émard-Verdun, c'est qu’on a du ''momentum''. On a augmenté, une grande augmentation. Ça montre le ''momentum'' et ça montre aussi qu'on peut gagner à Montréal, on peut gagner au Québec», a-t-il commenté.
Le NPD a néanmoins fini troisième dans la course montréalaise, suivant tout de même de près les bloquistes (28 %) et libéraux (27,2 %).
«Ce n'est que partie remise», croit Alexandre Boulerice, le seul député néo-démocrate au Québec.
Il s'est dit convaincu qu'il y aura d'autres représentants de la province que lui dans son caucus au terme de la prochaine élection générale.
«Je suis très confiant que ça va être possible, puis on a montré hier que c'était possible», a dit l'élu de Rosemont—La Petite-Patrie.
Il reste à voir quand les électeurs de l'ensemble du pays seront appelés aux urnes.