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Le parti du co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a connu sa part de turbulences à l'automne 2023, mais trouve que celui du gouvernement Legault a vécu bien pire: «M. Legault ne prend pas soin de notre monde au Québec».
Gabriel Nadeau-Dubois répète à qui veut l’entendre qu’il ne se préoccupe pas des sondages, mais le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) ne s’est pas gêné pour mettre l’accent sur la baisse de la cote de popularité du premier ministre François Legault, vendredi lors du bilan de session parlementaire.
Dans un récent sondage de Léger, la Coalition avenir Québec (CAQ) a poursuivi sa baisse dans les intentions de vote des Québécois au profit du Parti québécois (PQ), qui ont pris le premier rang de ce coup de sonde avec 31% des appuis contre 25% pour le parti de Legault.
Pourquoi? «M. Legault ne prend pas soin de notre monde au Québec», a expliqué M. Nadeau-Dubois à l’Assemblée nationale. «C’est pour ça que les Québécois, Québécoises sont fâchés contre lui.»
Il faut le concéder à QS: le gouvernement Legault s’est buté – et se bute encore, à l’approche des Fêtes – à de nombreux obstacles cette session-ci.
On peut nommer la défaite aux mains du PQ à l’élection partielle dans Jean-Talon en octobre dernier, la décision de financer avec quelques millions de dollars le séjour des Kings de Los Angeles à Québec pour un match préparatoire de la Ligue nationale de hockey (LNH), ou encore le bras de fer actuel avec les employés du secteur public en santé et en éducation dans les négociations de nouvelles conventions collectives.
Mais QS a connu sa part de turbulences à l’automne 2023, dans une session qui s’est conclue par l’élection de la nouvelle co-porte-parole Émilise Lessard-Therrien.
Certes, la session avait bien commencé avec la victoire de Guillaume Cliche-Rivard pour enlever la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne au Parti libéral (PLQ) en septembre, mais le parti de «GND» et Lessard-Therrien ferme les livres aux portes de l’hiver après avoir navigué dans la controverse de la sortie du livre de son ancienne députée Catherine Dorion et un élan d’impulsivité de son député actuel Alexandre Leduc, qui a apostrophé avec émotion le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
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D’aucuns peuvent identifier ces événements parmi les raisons pour lesquelles le parti s’est classé au troisième rang dans les intentions de vote des Québécois (17%) dans le cadre du dernier sondage Léger, ce qui laisse le parti dans un statu quo à ce niveau.
Toutefois, QS ne trouve pas qu’il y a de quoi dire «f*** you» à 2023 pour autant. Le parti se targue d’avoir priorisé ce qu’il conçoit comme les enjeux les plus importants aux yeux des Québécois: les crises du logement et du coût de la vie.
«Après la session, de voir qu’on est à 17%, j’ai envie de vous dire qu’il faut arrêter de voir ça comme un plafond, mais comme un plancher et qu’à partir de maintenant, tout est ouvert», s’est permis de dire Émilise Lessard-Therrien, qui n’a pas participé aux travaux de l’automne au Salon bleu puisqu’elle n’est pas députée. La co-porte-parole élaborera d’ailleurs la semaine prochaine un plan de travail pour contribuer aux tâches de son parti à l’Assemblée nationale.
QS faisait son bilan de fin de session vendredi, mais cette session pourrait se prolonger en raison de l’étude sur le projet de loi 15 sur la réforme en santé. M. Nadeau-Dubois est «prêt à travailler tout le temps des Fêtes, s’il le faut», parce que les élus n’ont selon lui «pas le droit à l’erreur» dans ce dossier.
Sa volonté n'a pas été entendue, puisque le gouvernement a imposé un bâillon.
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Le volumineux projet de loi 15 créerait l'agence Santé Québec, qui serait chargée de coordonner les opérations du réseau. Le ministère, lui, se concentrerait surtout sur la définition des grandes orientations.
L'agence Santé Québec deviendrait l'employeur unique pour le réseau de la santé et des services sociaux; les CISSS et CIUSSS y seraient intégrés. Parce qu'il y aurait un seul employeur, les accréditations syndicales seraient fusionnées. On vise aussi une liste d'ancienneté unique, ce qui permettrait la mobilité du personnel d'une région à l'autre.