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Québec solidaire (QS) joint, mardi, sa voix à celle de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et demande que le député caquiste d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, se retire de ses fonctions.
Québec solidaire (QS) joint, mardi, sa voix à celle de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) et demande que le député caquiste d’Abitibi-Est, Pierre Dufour, se retire de ses fonctions pour des propos tenus la semaine dernière concernant notamment des allégations d'abus de policiers envers des femmes autochtones.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, la députée Manon Massé soutient que les excuses formulées par M. Dufour ne sont pas suffisantes. Elle souligne les propos tenus par le caquiste à l'endroit de la Commission Viens et des femmes autochtones «nuisent aux efforts de réconciliation avec les peuples autochtones du Québec.»
Mme Massé ajoute : «M. Dufour n’a pas agi à la hauteur de sa fonction et ne peut donc plus représenter adéquatement les citoyens et citoyennes de sa circonscription [...] On ne peut pas laisser une personne qui a autant de mépris pour les Premières Nations et les Inuits siéger à l’Assemblée nationale», conclut la solidaire.
Lors de la séance du 15 mai du conseil de ville de Val-d'Or, M. Dufour a été appelé à se prononcer à la suite de discussions qui portaient sur la question de l'itinérance dans la municipalité.
Après avoir vanté les mesures d'aide offertes par le gouvernement Legault sur cet enjeu, le député d'Abitibi-Est a mentionné que le conseil municipal de Val-d'Or a hérité d'un «tas de merde», «qui a été créé particulièrement depuis 2015 quand il y a eu l'émission Enquête, une émission bourrée de menteries», lorsqu'il est arrivé en poste.
Diffusé en octobre 2015, le reportage avait mis de l'avant le témoignage de femmes autochtones de Val-d'Or qui révélaient avoir subi des abus de la part de certains policiers.
Selon M. Dufour, le reportage s'attaquait à «des policiers qui étaient très honnêtes». Il a tout de même ajouté: «je ne dis pas qu'il n'y avait peut-être pas eu quelques policiers véreux une trentaine d'années auparavant.»
«Ce reportage-là, ça a gagné des prix, mais ça a fait comme une scission en partant entre le corps policier et la municipalité, qui n'a pas protégé ces policiers-là par la suite», a mentionné M. Dufour pour préciser sa pensée.
Cette enquête avait aussi contribué au déclenchement de la commission d'enquête présidée par le juge Jacques Viens, qu'a également écorché le député caquiste.
M. Dufour a déploré que la municipalité de Val-d'Or n'ait pas défendu davantage les policiers concernés lorsque le rapport de la commission Viens a «dit que les policiers racisaient les Autochtones, parce qu'ils donnaient plus de tickets aux itinérants», selon le député.
Le chef de l'APNQL, Ghislain Picard, a mentionné lors d'une entrevue avec la Presse canadienne lundi que «des députés ou des ministres pour qui on a demandé la démission pour moins que ça».
Pierre Dufour s'est défendu mercredi dernier en affirmant qu'il s'était exprimé «sous l’émotion» et que «certains mots avaient dépassé ma pensée.» «La situation à Val-d'Or est préoccupante. C'est un dossier sensible et complexe», a-t-il ajouté.
Pour M. Picard, le message publié par Pierre Dufour ne suffit pas. Selon le chef de l'APNQL, cet évènement vient «gifler [...] les efforts que nous tentons pour encourager une meilleure compréhension de la situation non seulement à Val-d'Or, mais dans l'ensemble du Québec.»
Interpellé à ce sujet mardi, le premier ministre François Legault s'est contenté d'indiquer que «M. Dufour s'était excusé et qu'il avait bien fait».
Avec des informations de la Presse canadienne