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«À part refoutre la pagaille dans le milieu de la santé, je ne sais pas ce que ça fait pour l’accessibilité des soins et pour ramener et garder notre personnel», déplore le député solidaire.
Le porte-parole en matière de santé de Québec solidaire (QS), Vincent Marissal a émis ses réserves quant à l’ampleur du projet de réforme du réseau de la santé du ministre Dubé, déposé mercredi, le comparant à la réforme de l’ex-ministre libéral Gaétan Barrette.
«À première vue, ça m’a l’air, malheureusement, d’une réforme Barrette sur les stéroïdes. On veut absolument finir la job qui avait été commencée par le très mauvais gouvernement libéral et le ministre de la Santé Gaëtan Barrette et la fameuse loi 10», a affirmé le député de Rosemont.
Celui-ci a d’ailleurs comparé l’envergure du récent projet de loi soumis par l’actuel ministre de la Santé et du projet de loi 10 proposée par M. Barrette. Alors que la réforme de M. Dubé compte plus de 110 articles et viendrait modifier au moins 35 lois, celle de Gaétan Barrette en comportait «seulement» 223.
«Il nous avait promis un projet de loi mammouth, je pense que c’est un troupeau de mammouths qui vient d’être déposé ici», a déploré M. Marissal.
Selon le député solidaire, la réforme proposée par M. Dubé «va dans toutes les directions» et est «très, très lourde, à un moment où le réseau [de la santé] est déjà étiré jusqu’à l’extrême limite».
D’après Vincent Marissal, il s’agit tout simplement de la plus grosse réforme depuis 1971.
Le nouveau projet de loi de Christian Dubé institue l'agence Santé Québec, qui serait chargée de coordonner les opérations du réseau, et prévoit la nomination d'un commissaire national aux plaintes et à la qualité des services.
Selon M. Marissal, cette agence, qui s’apparenterait à une société d’État comme Hydro-Québec, viendrait complètement modifier le concept de responsabilité ministérielle, alors que le ministre de la Santé ne s’acquitterait plus nécessairement de ses tâches quotidiennes et serait donc moins imputable. Il s’agit pour lui d’un pari «inquiétant» de la part de la Coalition avenir Québec (CAQ).
«À part refoutre la pagaille dans le milieu de la santé, je ne sais pas ce que ça fait pour l’accessibilité des soins et pour ramener et garder notre personnel», conclut le député solidaire.
De son côté, le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau juge que la réforme proposée par Christian Dubé serait «la dernière chose dont les membres du personnel de la santé avaient besoin».
«Ce qui est remarquable dans la démarche qui a mené au dépôt du projet de loi, c’est qu’il y a quelque chose d’ "orwellien" dans ce qu’on nous présente. On dit qu’on veut procéder à la décentralisation du système de la santé avec une concentration du pouvoir et des décisions entre les mains d’un petit groupe», avance M. Arseneau.
Le péquiste craint aussi le manque d’imputabilité qui pourrait résulter de cette réforme. «Lorsqu’on posera des questions [Christian Dubé] aura beau jeu de dire "je ne suis pas là pour éteindre des feux, je ne suis pas là pour vaquer à des occupations, je suis au-dessus de la mêlée "», déplore-t-il.