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International

Pourquoi le toit d'une boîte de nuit en République dominicaine s'est-il effondré?

Le gouvernement dominicain a promis une enquête sur les causes de la tragédie.

Les secouristes recherchent des corps à la discothèque Jet Set après l'effondrement de son toit lors d'un concert de merengue à Saint-Domingue, en République dominicaine, le 10 avril 2025.
Les secouristes recherchent des corps à la discothèque Jet Set après l'effondrement de son toit lors d'un concert de merengue à Saint-Domingue, en République dominicaine, le 10 avril 2025.

Source

Agence France-Presse
Agence France-Presse

Les experts s'accordent à voir dans la surcharge sur la structure combinée au défaut de réglementation la cause de l'effondrement mardi du toit de la boîte de nuit Jet Set de Saint-Domingue, qui a fait plus de 200 morts.

Le gouvernement dominicain a promis une enquête sur les causes de la tragédie, survenue pendant le concert du chanteur de merengue Rubby Pérez, qui fait partie des personnes décédées.

Raul Galvan est sans nouvelles de son gendre Wilton Patita, 40 ans : tandis que les secours dégagent encore les décombres, il attend en compagnie de sa fille à côté de la voiture de son gendre, toujours garée sur le parking de la discothèque. «Il faut faire une enquête approfondie», dit à l'AFP l'homme âgé de 58 ans : «On voit qu'il n'y avait pas de structure. Il n'y avait pas de poutrelles. C'est pour cela que ça s'est effondré».

Trou béant

L'immeuble de la boîte de nuit a été construit il y a 52 ans, à l'origine pour un cinéma. Le Jet Set s'y était installé en 1994.

En vue aérienne, on peut voir le trou béant laissé par l'effondrement du toit, sur lequel étaient posés des climatiseurs et des groupes électrogènes pesant plusieurs tonnes.

«Imagine que tu restes debout avec deux ou trois sacs de ciment de 42,5 kg sur la tête... tes pieds n'y résisteraient pas», explique Persio Diaz, professeur de génie civil de l'Université autonome de Saint-Domingue (UASD). «Si tu surcharges une structure, elle ne va pas résister», conclut-il.

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Sous la toiture : une grande salle avec piste de danse surmontée d'une boule à facettes et équipée d'énormes hauts-parleurs et de jeux de lumière.

La dalle de la toiture était "énorme, et pas une seule colonne pour supporter la charge (...) Le toit s'est effondré sous son propre poids", explique l'architecte Garivalddy de Aza, qui observe qu'il n'y avait même pas de fortes colonnes sur les côtés.

Ce n'était "pas suffisant pour résister à la charge", selon l'architecte, en ajoutant que "les aciers peuvent aussi être attaqués par la corrosion avec le temps".

Un incendie en 2023 

Un incendie, provoqué par un éclair, avait frappé la discothèque en 2023 mais les pompiers avaient jugé que la solidité de l'immeuble n'était pas compromise.

«Quand un ouvrage de ce type a été soumis à un feu intense, la résistance du béton est réduite de beaucoup», relève pourtant l'homme de l'art.

L'humidité apportée par le voisinage de la mer peut aussi affecter les matériaux, ajoute-t-il.

Le Jet Set disposait de 700 places assises, auxquelles s'ajoutaient un millier de personnes debout, mais «la discothèque manquait d'espaces de circulation et d'issues de secours», dénonce Juan Villar Gonzalez, ancien président de l'ordre des ingénieurs dominicains.

«Il y a eu peu de contrôle», regrette M. Villar Gonzalez, pour qui une table ronde réunissant les autorités et des experts doit étudier l'accident afin d'éviter que de telles tragédies ne se répètent.

Le Jet Set a assuré qu'il collabore «totalement et dans la transparence» avec les autorités pour «faire la lumière sur ce qui s'est passé».

Source

Agence France-Presse
Agence France-Presse