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Hydro-Québec vise une baisse de 1% en 2024.
Au moment où les changements climatiques mettent son réseau électrique à rude épreuve, Hydro-Québec s’est donné l’objectif de réduire le nombre de pannes de 35% d’ici 7 à 10 ans. La société d’État veut que ce nombre baisse dès cette année.
Hydro-Québec vise une baisse de 1 % en 2024. «Ça ne paraît pas beaucoup, mais si on regarde dans les dernières années, la pente était en croissance de façon importante», nuance la cheffe de l’exploitation et des infrastructures, Claudine Bouchard, en conférence de presse, mardi.
Une légère réduction des pannes mettrait fin à la tendance des dernières années. Le nombre de pannes est en progression tandis que les épisodes de conditions météorologiques difficiles augmentent dans la foulée des changements climatiques. L’année 2023 est d’ailleurs l’une des 15 pires années pour la société d’État.
«Les arbres poussent plus vite parce qu'ils poussent plus longtemps par saison, explique Mme Bouchard en entrevue en marge de la conférence de presse. Les saisons d'été durent plus longuement, donc ils poussent plus vite. Donc, s'ils poussent plus vite, il faut les couper, les tailler un peu plus souvent.»
Hydro-Québec avait déjà annoncé, en novembre, qu’elle comptait investir entre 45 milliards $ et 50 milliards $ d’ici 2035 pour améliorer la fiabilité de son réseau, dans le cadre de son plan d’action 2035.
Cela représente des dépenses annuelles d’entre 4 milliards et 5 milliards $, soit près du double des montants consacrés au cours des dernières années.
Rappelons que le plan d’action comporte également l’objectif d’investir près de 100 milliards $ pour augmenter la capacité du réseau, toujours d’ici 2035.
À court terme, Hydro-Québec a suffisamment d’employés pour augmenter la fiabilité du réseau, a précisé Mme Bouchard. «À ce moment-ci, ce n’est peut-être pas autant un enjeu de main-d'œuvre plutôt que d'intervenir au bon endroit au bon moment avec la bonne solution.»
Elle souligne que la société d’État a augmenté ses effectifs de près de 650 personnes au cours des deux dernières années. «Si on regarde dans les opérations, ça représente entre 7 % et 8 % d'augmentation.»
L’autre volet du plan d’action nécessitera beaucoup plus de nouveaux travailleurs. Il faudra près de 35 000 travailleurs de la construction par année pour augmenter la capacité de production d’Hydro-Québec.
La société d’État a fait le point, mardi, sur les actions qu’elle prendra en 2024 pour améliorer la fiabilité de son réseau.
«Il faut arrêter l'l'hémorragie. Donc, il faut stabiliser et aller chercher des améliorations, aussi petites qu'elles soient. Avec les travaux, il faut se donner la chance de les réaliser et de voir aussi leurs effets», a expliqué Maryse Dalpé, directrice principale aux opérations, maintenance et réseau de distribution chez Hydro-Québec à Noovo Info. «Les éléments climatiques nous causent plus de dommages.»
Hydro-Québec compte notamment remplacer 28 000 poteaux en bois. Elle veut aussi installer 500 poteaux en composite, plus résistants que les poteaux en bois, à certains endroits stratégiques.
Elle déploiera 130 millions $ en 2024 pour l’élagage et la coupe d’arbres qui pourraient représenter un risque pour le réseau. Au total, 75 000 arbres devraient être abattus. On veut dégager l’équivalent de 22 000 km de lignes.
«D'ici cinq ans, on veut réduire de 30% les pannes végétations. Donc, les gens près des boisés ou des gens qui avaient beaucoup de pannes causées par la végétation devraient avoir un impact significatif sur la qualité de services», a indiqué le directeur de l'activité végétation chez Hydro-Québec, Étienne Langdeau.
À moyen terme, Hydro-Québec veut réduire le nombre de pannes liées à la végétation de 30 % d’ici 2028.
Hydro-Québec prépare aussi le lancement «vers le printemps, au cours des prochains mois», d’une offre commerciale d’installation de batteries. Un projet pilote a été effectué dans une vingtaine de résidences de l’Ouest-de-l’Île de Montréal.
«Notre programme commercial va viser deux choses, explique Mme Bouchard. Premièrement, la résilience du client, donc les clients plus vulnérables aux pannes.
«Deuxièmement, ce sera aussi pour la pointe, poursuit-elle. Quand il fait très froid, on demande aux clients de réduire leur consommation pendant la pointe. Alors, à ce moment-là, les batteries peuvent être aussi un outil intéressant pour gérer la pointe.»
Hydro-Québec n’a pas encore établi toutes les modalités du programme. «C'est ce qu'on est en train de déterminer. Comment le client va-t-il l'acheter? Est-ce qu'on lui donne une remise sur achat? Est-ce que c'est le fabricant?
«Alors, c'est tout ça qu'il faut attacher avec plusieurs parties prenantes: les quincailleries, les fabricants de batteries, on veut s'assurer que ce soit des produits qui sont fiables également», ajoute-t-elle.
Avec les informations de Louis-Philippe Bourdeau pour Noovo Info