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Le Canada a été l'un des 16 pays à suspendre ses futurs paiements à l'UNRWA après qu'Israël a allégué en janvier qu'une douzaine de ses travailleurs avaient participé à l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre.
Le gouvernement fédéral a annoncé que le Canada reprendrait son financement à l'agence d'aide des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza.
Le Canada a été l'un des 16 pays à suspendre ses futurs paiements à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) après qu'Israël eut allégué en janvier qu'une douzaine de ses travailleurs avaient participé à l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre.
Le gouvernement canadien doit verser 25 millions $ à l'agence connue sous le nom d'UNRWA en avril; il s'agissait du premier paiement prévu depuis la décision de geler le soutien à l'organisation.
Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, a déclaré qu'il avait examiné un rapport intermédiaire de l'ONU sur les allégations et que la décision était prise à la lumière de ces informations et de la situation humanitaire catastrophique.
D'autres agences humanitaires comptent sur les réseaux de l'UNRWA pour aider à acheminer l'aide là où elle est le plus nécessaire, a-t-il ajouté.
L’acheminement de l’aide humanitaire aux millions de Palestiniens vivant dans des conditions désespérées demeure un problème criant, et les groupes humanitaires mettent en garde contre une famine massive si cela ne change pas rapidement.
M. Hussen était en Égypte en février et s'est rendu au poste-frontière de Rafah où, selon lui, des camions remplis de fournitures humanitaires étaient restés bloqués pendant des semaines, incapables d'entrer sur le territoire.
Les Canadiens doivent avoir confiance dans les organisations soutenues par le gouvernement, a déclaré M. Hussen, mais il n'a fourni aucun détail sur ce qui a été fait pour restaurer cette confiance.
«Nous avons été rassurés par le contenu de ce rapport intermédiaire», a-t-il déclaré, sans fournir de détails sur le contenu du rapport. «Mais en plus de cela, nous avons été rassurés par le nombre de processus et de mesures que l'UNRWA lui-même a entrepris, ainsi que par les réformes introduites sous la direction du secrétaire général de l'ONU.»
Israël accuse depuis longtemps l'UNRWA d'être un «refuge pour l'idéologie radicale du Hamas» et d'utiliser ses programmes médicaux et éducatifs pour inciter à l'antisémitisme. Les responsables de l'UNRWA affirment qu'ils n'ont reçu aucune preuve pour étayer ces affirmations. Le site internet de l'organisation indique qu'elle a enquêté sur des allégations concernant 66 de ses 30 000 employés à Gaza et ailleurs, notamment pour leurs liens avec le Hamas.
L'UNRWA a effectivement licencié les 12 employés accusés nommés par Israël. L'organisation affirme également qu'elle fait des vérifications de tous ses employés deux fois par an en fonction de la liste consolidée des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'annonce de M. Hussen était initialement attendue mercredi, mais une conférence de presse prévue a été brusquement annulée, sans explication, alors que les médias rapportaient que le financement de l'UNRWA était sur le point de reprendre.
Le gouvernement a ensuite démenti cette information, affirmant qu'il n'avait pas encore pris de décision définitive. Le premier ministre Justin Trudeau ne s'est pas engagé à procéder au rétablissement du financement lorsqu'on l'a interrogé jeudi à ce sujet et M. Hussen n'a pas expliqué pourquoi l'annonce avait tardé.
L'UNRWA est le principal fournisseur d'assistance sociale et humanitaire sur le territoire, notamment en matière de soins de santé et d'éducation. Il dépend presque exclusivement des dons des pays membres de l'ONU. Douze de ses 15 plus grands donateurs, dont le Canada, ont appuyé sur le bouton pause après la révélation des allégations.
Philippe Lazzarini, commissaire général de l'UNRWA, a plaidé pour le rétablissement de tous les financements plus tôt cette semaine, avertissant les délégués de l'ONU des conséquences désastreuses si cela ne se produisait pas.
Le groupe de défense propalestinien Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient a exprimé son soulagement face à la décision du Canada vendredi et a exhorté le gouvernement à en faire plus, rapidement.
«Ce revirement doit s'accompagner d'une injection massive d'aide supplémentaire à l'UNRWA», a déclaré le groupe dans un communiqué.
Le Canada a fourni 100 millions $ d’aide à Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, dont 40 millions $ en nouvelle aide à plusieurs agences – dont le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF – dans la semaine qui a suivi le gel du soutien à l’UNRWA.
Ottawa dit qu'il enverra également 100 000 $ à l'Organisation caritative hachémite de Jordanie pour des fournitures, notamment de la nourriture et des couvertures, à livrer sur le territoire. L'armée canadienne fournira également environ 300 parachutes à matériel à la Force aérienne royale jordanienne pour l’aider à effectuer des parachutages de fournitures essentielles à Gaza.
B'nai Brith Canada s'est dit plus tôt cette semaine «indigné» à l'idée que le financement soit rétabli et un avocat du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a déclaré vendredi qu'il prévoyait de poursuivre le gouvernement en justice pour ce que l'organisme considère comme une décision «déraisonnable».
En tant qu'avocat général (du CIJA), «permettez-moi d'être clair : nous prévoyons de contester cette décision devant les tribunaux», a déclaré Richard Marceau sur les réseaux sociaux.
Pendant ce temps, les tensions au sein du caucus libéral sont restées visibles.
Le député montréalais Anthony Housefather et l'ancien ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino ont écrit jeudi une lettre ouverte au gouvernement l'exhortant à ne pas rétablir le financement de l'UNRWA.
L'agence ne dispose pas de la gouvernance et des contrôles internes nécessaires pour garantir que l'aide ne finisse pas entre les mains du Hamas, ont-ils écrit.
La décision du Canada de reprendre le financement est «prématurée et implique le risque sérieux que les ressources canadiennes puissent être détournées par le Hamas, ce qui serait dévastateur pour les Israéliens et les Palestiniens», a déclaré vendredi M. Mendicino.
Ottawa aurait dû attendre les rapports finaux sur l'UNRWA avant de prendre une décision, a-t-il ajouté.
La décision de vendredi semble faire du Canada le deuxième gouvernement à reprendre le financement jusqu'à présent. La Commission européenne a accepté la semaine dernière d'envoyer 60 % de son financement prévu, conservant la somme restante en attendant de nouvelles mesures de l'agence pour enquêter sur ses employés et pour maintenir les militants du Hamas hors de ses rangs.