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La mère de Kim Lebel a dénoncé lundi un système «lent» et «broche à foin», alors que son fils, accusé du meurtre d'un voisin, n'avait pas reçu les soins psychiatriques réclamés par ses parents avant le drame.
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Lucie Drouin et son conjoint, Daniel Lebel, ont pris part à une conférence de presse à Québec lundi. En leur nom à tous deux, elle a tenu à adresser «nos plus sincères condoléances à la famille» de la victime, «qui a connu une mort insensée ce jour-là».
En conférence de presse avec les parents de Kim Lebel, qui avaient signalés au @SPVQ_police les problèmes mentaux de leur fils, Me Marc Bellemare dit que des poursuites contre la Ville de Québec pourraient être envisagés. #noovoinfo pic.twitter.com/K52QoIbdVl
— Philippe Couture (@philcout7) April 18, 2022
Les événements s'étaient produits le 6 avril dernier à Lac-Saint-Charles, en après-midi. Kim Lebel, âgé de 30 ans, était alors en crise et aurait attaqué Jacques Côté, 65 ans, avec une barre de métal, alors que tous deux se trouvaient dans la rue.
Deux agents du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avaient visité Kim Lebel quelques jours auparavant, le 4 avril, mais n'avaient pas jugé bon d'intervenir. «Je peux vous dire que ça a été assez bref, car une vingtaine de minutes plus tard, ils étaient chez nous pour nous dire qu'ils lui avaient parlé et que malgré de l'incohérence à certains moments, il répondait correctement», a déclaré Mme Drouin dans un communiqué. «À ce moment-là, Daniel et moi avons insisté à plusieurs reprises pour qu'ils aillent le chercher et surtout rencontrer un psychiatre. Nous avons insisté sur notre peur vis-à-vis les gestes que pouvait poser notre fils», en vain.
Au matin du 6 avril, les parents de l'accusé avaient obtenu une ordonnance de la Cour pour un examen psychiatrique.
À midi, les parents étaient allés dans un bureau du SPVQ, ordonnance en main, pour réclamer une intervention d'urgence, mais la réponse policière s'était fait attendre. «Je répète au policier la situation, la psychose, dangerosité pour nous et la société, et pour lui aussi», a écrit Mme Drouin, se rappelant avoir dit «dépêchez-vous, envoyez une patrouille, c'est dangereux, vite, faites quelque chose!»
Finalement, les policiers auraient dit au couple qu'ils allaient «regarder et faire des vérifications des antécédents».
Les policiers ne sont arrivés sur les lieux qu'en fin d'après-midi, après que l'attaque fut survenue.
Deux jours plus tard, le 8 avril, le Bureau des enquêtes indépendantes annonçait que quatre enquêteurs avaient été chargés de faire la lumière «sur les circonstances de l'intervention». L'avocat des parents, Me Marc Bellemare, en avait auparavant fait la demande à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
L'enquête sur l'homicide, elle, a été confiée à la Sûreté du Québec.
«Comment le maire de Québec peut-il affirmer avoir totalement confiance en la police de Québec après ce qui s'est passé?», s'est insurgée Mme Drouin, faisant référence à une remarque du maire Bruno Marchand faite dans la foulée des événements.