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Politique

Carney justifie son refus de participer au «Face-à-Face» par l'absence des Verts

Nous vivons dans un monde «de plus en plus dangereux et divisé», selon le premier ministre sortant.

Le chef libéral Mark Carney fait une annonce à l'usine Irving Shipbuilding à Halifax le mardi 25 mars 2025.
Le chef libéral Mark Carney fait une annonce à l'usine Irving Shipbuilding à Halifax le mardi 25 mars 2025.
Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Le chef libéral Mark Carney dit avoir refusé l'invitation à en découdre en français au Face-à-Face de TVA parce qu'aucun des co-chefs du Parti vert n'en aurait fait partie.

Au cours d'un point de presse à Halifax, en Nouvelle-Écosse, une journaliste l'a questionné mardi sur le fait qu'il avait pourtant semblé ouvert, la veille, à participer à ce débat électoral télévisé quand il avait répondu «pourquoi pas?» à une question sur ce sujet.

Son équipe avait ensuite signalé que M. Carney déclinait l'invitation de TVA, qui demandait 75 000$ à chaque parti pour la participation de leur chef.

«J’ai dit ''pourquoi pas?'' si on a un débat avec tous les chefs de partis. (…) Les chefs du Parti vert n’allaient pas être là», a-t-il dit mardi.

 

Il a ajouté qu'il allait prendre part aux deux joutes oratoires organisées par la Commission des débats des chefs et qu'il avait «hâte». L'un des deux événements se déroulera en français.

Il n'est pas garanti qu'un des co-chefs du Parti vert sera invité aux débats de la commission. Plusieurs critères détermineront qui pourra participer.

La formation politique répond déjà à une exigence, mais doit aussi respecter un autre critère d'ici à la fin mars. Le Parti vert devra récolter un soutien d'au moins 4% dans les sondages ou avoir endossé des candidats dans au moins 90% des circonscriptions.

Selon un sondage Léger réalisé entre le 21 et le 23 mars, le Parti vert ne récolte, pour l'instant, que 3% d'appui.

La formation pourrait aussi être invitée si elle a endossé des candidats dans au moins 90% des circonscriptions 28 jours avant l'élection.

L'identité des chefs qui participeront aux débats de la commission sera dévoilée le 1er avril. 

M. Carney s'est défendu mardi de toute idée voulant qu'il boude le Québec. 

«Durant ma campagne de la course à la chefferie (du Parti libéral), j’ai passé plus de temps au Québec que dans n’importe quelle autre province.»
-Mark Carney, chef du PLC 

Il a, du même souffle, fait savoir qu'il se rendra au Québec dans deux jours.

Quoi qu'il en soit, le chef bloquiste Yves-François Blanchet est d'avis que M. Carney «se fout du Québec».

«Il ne s'intéresse pas au Québec, ou il a peur de venir parler aux Québécois parce qu'il va dire aux Québécois "Écoutez, je veux parler pour vous autres, mais je ne parle pas votre langue et je ne vous comprends pas quand vous me posez des questions alors j'ai l'air nono à la télé''», a-t-il lancé au cours d'un point de presse à Neuville, au Québec.

De son côté, le chef conservateur Pierre Poilievre a suggéré que M. Carney refuse de participer au Face-à-Face en raison du paiement de 75 000$ exigé.

«Peu importe la raison, M. Carney devrait venir faire un débat face à face et je suis même prêt à utiliser les fonds du Parti conservateur pour payer les frais», a-t-il lancé depuis Vaughan, en Ontario.

Carney promet un réinvestissement en défense

Le chef libéral a convié les médias aux installations de Irving Shipyard afin de promettre un réinvestissement dans les Forces armées canadiennes (FAC).

Plus précisément, il s'est engagé, s'il remporte l'élection, à doter le Canada de nouveaux sous-marins et brise-glace pour le Nord et de pourvoir la pénurie de main-d'œuvre dans un monde qu'il décrit comme «plus de plus en plus dangereux et divisé».

Le premier ministre sortant n'a pour l'heure pas chiffré les éléments de son plan, comme le nombre de sous-marins qu'il promet d'ajouter à la flotte canadienne. Il a fait valoir que tous les détails seraient dévoilés «dans quelques semaines», quand il présentera sa plateforme électorale.

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Le chef libéral a déclaré que le Canada ne pouvait plus dépendre des États-Unis comme par le passé. Dans ce contexte, il propose un nouveau plan pour «reconstruire, réinvestir et se réarmer».

M. Carney veut aussi remédier à la pénurie de main-d'œuvre au sein des FAC, notamment en augmentant le salaire des militaires et en leur offrant de meilleures conditions de travail.

L'ex-gouverneur de banques centrales a par ailleurs réitéré son objectif d'atteindre la cible de 2 % du PIB de l'OTAN d'ici 2030 «au plus tard».

Après un passage à Terre-Neuve-et-Labrador lundi, le chef libéral passe la journée de mardi en Nouvelle-Écosse. Plus tard dans la journée, il doit visiter des entrepôts à Dartmouth et Elmsdale. 

Avec des informations de Michel Saba

Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne