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La manifestation qui doit commencer à 13h a aussi pour but de souligner le troisième anniversaire de la mort de George Floyd, cet Américain afrodescendant tué par un policier le 25 mai 2020.
Une manifestation a réuni près d'une centaine de personnes au centre-ville de Montréal, samedi, pour dénoncer le profilage racial, mais aussi pour souligner le troisième anniversaire de la mort de George Floyd, cet Américain afrodescendant tué par un policier le 25 mai 2020.
La marche, qui débutait à 13 h à la place Émilie-Gamelin, était organisée par plusieurs organismes communautaires, dont Hoodstock, le Collectif de lutte et d'action contre le racisme (CLAR) et la Ligue des droits et libertés section Québec.
Les manifestants, incluant certains qui ont fait la route de Québec à Montréal pour l'occasion, ont pu bénéficier du temps clément. Des drapeaux blancs sur lesquels on pouvait lire le mot «dignité» ont été distribués aux participants à la marche.
«Même si ça fait trois ans, il ne faut pas oublier ce qui s'est passé, lance Kim Burley, une manifestante. Tous les jours, il faut se rappeler que ce n'est pas quelque chose du passé, ça continue encore, puis ça (la mort de George Floyd) c'est juste la pointe de l'iceberg.»
Pour Mbaï-Hadji Mbaïrewaye, il était important de participer à la marche pour demander aux autorités des changements au sein des corps policiers.
«La pratique du profilage racial policier porte atteinte à nos humanités. À l'humanité des personnes noires, racisées, autochtones, etc. C'est important de marcher pour réaffirmer notre dignité, notre humanité», dit-il.
«D'un côté on veut souligner la mémoire de George Floyd, et de l'autre on veut dénoncer la persistance du profilage racial, et la discrimination policière. Bien entendu, ces deux dossiers sont liés», affirme quant à lui Maxim Fortin, coordonnateur de la section Québec de la Ligue des droits et libertés, au bout du fil avant le début de la marche.
«(On souhaite) que la population n'oublie pas ce qui est arrivé à George Floyd. Qu'on se souvienne que ce qui est arrivé à George Floyd pourrait encore arriver aujourd'hui s'il n'y a pas d'actions concrètes qui sont posées», déclare pour sa part Rosine Toguen, membre du CLAR.
Elle souligne que le public doit comprendre que la lutte contre le racisme concerne tout le monde. «Le racisme ne doit pas seulement être l'affaire des communautés victimes, c'est-à-dire, les communautés racisées, mais elle doit concerner l'ensemble de la population. Il ne faudrait pas être un Noir, un Arabe, ou (un membre) des Premières Nations pour lutter contre le racisme. Le racisme doit nous concerner tous et toutes», dit Mme Toguen.
«On ne veut pas attendre que quelqu'un d'autre décède avant qu'on se rassemble. Nos vies continuent de compter, puis on veut marteler ce message», renchérit Cassandra Exumé, coordonnatrice générale d'Hoodstock.
M. Fortin explique que l'idée des organismes de se regrouper provient de l'initiative «Noirs au volant», lancée l'automne dernier par l'organisme la Coalition Rouge. La Ligue s'était alors «greffée à un réseau d'organisations afrodescendantes», afin de mettre sur pied un rallye contre le profilage sur la route, à Québec, détaille le coordonnateur.
«Dans la foulée de cette mobilisation-là, on s'est dit qu'on devait continuer d'amener nos revendications dans l'espace public, qu'on devait continuer de mettre de la pression», déclare Maxim Fortin.
Le regroupement d'organismes réclame la reconnaissance du racisme systémique par le gouvernement du Québec.
«On voudrait que le Québec applique tout simplement le jugement Yergeau et transforme ses lois et règlements en fonction du jugement Yergeau», ajoute M. Fortin.
Le jugement, rendu en octobre 2022 par le juge Michel Yergeau, interdit l'interception de véhicules par des policiers sans motif valable. La décision a été contestée par Québec en novembre, et se trouve actuellement devant la Cour d'appel.
Le tribunal devra déterminer s'il est possible de mettre fin au profilage racial sans interdire aux policiers d'effectuer des interceptions aléatoires.
«On veut que le gouvernement de la CAQ change son fusil d'épaule au niveau du projet de loi 14, et aille de l'avant avec l'interdiction des interpellations dans l'espace public», souligne Maxim Fortin.
Le coordonnateur souhaite que le public retienne de cette marche que «la communauté afrodescendante et ses alliés sont capables de se mobiliser à l'extérieur de moments où il y a des tragédies. C'est une cause qu'on doit maintenir dans l'agenda public, et c'est une cause qu'on doit amener dans les institutions», dit-il.