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Politique

Les jeunes, un électorat propice pour les partis politiques fédéraux

«Il est possible d'inverser la tendance avec la jeune génération, car elle est moins décidée que les autres groupes d'âge.»

Des personnes se présentent pour voter le jour de l'élection fédérale à Montréal, le 20 septembre 2021.
Des personnes se présentent pour voter le jour de l'élection fédérale à Montréal, le 20 septembre 2021.
Sarah Ritchie
Sarah Ritchie / La Presse canadienne

Alors que les chefs de partis fédéraux se préparent pour le premier débat des élections mercredi soir, un nouveau sondage suggère qu'ils auraient intérêt à se faire entendre auprès des jeunes électeurs.

La firme Léger a publié les résultats d'un sondage mené auprès des électeurs âgés de 18 à 34 ans, qui démontrent que près de la moitié d'entre eux pourraient être influencés.

Seuls 58 % de ces électeurs ont déclaré à Léger que leur vote était déjà acquis, tandis que 41 % ont dit pouvoir changer d'avis avant le jour du scrutin.

 

«Les jeunes électeurs ont besoin de se sentir entendus, et pas seulement ciblés», a indiqué Gabrielle Blais, directrice de recherche chez Léger.

«Il est possible d'inverser la tendance avec la jeune génération, car elle est moins décidée que les autres groupes d'âge.» 

Le sondage suggère que 40 % des jeunes électeurs voteraient pour les libéraux, 39 % pour les conservateurs et 10 % pour les néo-démocrates. Quatre pour cent choisiraient le Bloc québécois et 4 % le Parti vert. 

Pour les données au Québec, 35 % des jeunes choisiraient les libéraux, contre 27 % pour les conservateurs et 16 % pour les bloquistes. Les néo-démocrates récoltent 11 % des intentions de vote de cette population.

Une division générationnelle

Mais les chiffres suggèrent également une division générationnelle: 47 % des électeurs de moins de 25 ans soutiennent les libéraux et 34 % les conservateurs.

Si l'on compare avec la tranche d’âge des 25-34 ans: le sondage montre que 41 % de ces électeurs choisissent les conservateurs et 36 % les libéraux.

À voir également: Comment encourager les jeunes à voter? La réponse des quatre plus jeunes candidats fédéraux

Mme Blais a souligné que les Canadiens de la génération Z «votent davantage avec leur cœur», tandis que les électeurs de la génération Y se disent plus préoccupés par des sujets comme l’achat d’une maison. Les deux groupes, a-t-elle ajouté, en ont «ras-le-bol» et «recherchent un système économique qui ne leur semble pas aussi truqué qu’il l’est actuellement».

L'impact des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump et le coût élevé de la vie ont dominé le débat national lors de cette élection et ont été les principaux enjeux pour les répondants de ce sondage.

Lorsqu'on leur a demandé d'évaluer leurs principaux enjeux électoraux, les droits de douane et l'inflation étaient presque à égalité (26 % contre 24 %), le logement arrivant en deuxième position.

«Le coût de la vie et l'accessibilité à tous les biens sont les enjeux prioritaires de cette génération», a indiqué Mme Blais.

Des mesures pour l'achat d'une propriété

Le chef conservateur Pierre Poilievre et le chef libéral Mark Carney ont tous deux fait des promesses électorales visant à aider les jeunes Canadiens à accéder à la propriété.

Les conservateurs promettent de réduire la TPS sur la vente de toute maison de moins de 1,3 million de dollars, tandis que les libéraux la réduiraient pour les acheteurs d'une première maison de moins d'un million de dollars.

Les deux chefs ont évoqué les défis auxquels font face les jeunes.

Lors de son annonce le 23 mars, M. Carney a déclaré que sa génération avait de la chance. «Il fallait travailler dur, mais on pouvait réussir, a-t-il soutenu. C'était la bonne affaire.»

«Mais les générations suivantes travaillent tout aussi dur, voire plus dur, que nous, mais elles peinent à payer leur loyer, à subvenir à leurs besoins et à épargner pour les études de leurs enfants.»

M. Poilievre a tenu un discours similaire auprès des jeunes.

«Après la décennie libérale perdue, pour la première fois de l'histoire, le rêve d'accéder à la propriété est perdu pour une génération – du moins pour l'instant», a-t-il déclaré le 25 mars.

Clivage entre les hommes et les femmes

Les résultats ne révèlent pas de clivage important entre les sexes entre les deux principaux partis, contrairement à ce que plusieurs sondages nationaux ont révélé auprès de tous les électeurs. 

«Nous avons l'impression que les jeunes hommes soutiennent fermement les conservateurs et qu'ils sont déterminés à voter pour eux. Mais c'est davantage une petite minorité qui s'exprime haut et fort qu'une majorité», a expliqué Mme Blais.

Le sondage suggère toutefois que les hommes de 18 à 34 ans sont plus susceptibles que les femmes d'affirmer que leur vote est acquis (62 % contre 53 %). Il en va de même pour les électeurs conservateurs de ce groupe démographique : 68 % d'entre eux affirment que leur choix est définitif, contre 57 % des partisans libéraux et 49 % des électeurs néo-démocrates.

Au total, 60 % des jeunes électeurs interrogés ont déclaré qu'ils voteraient pour le parti qui représente le mieux leurs valeurs et leurs convictions.

Le sondage indique que seulement 18 % d'entre eux disent voter stratégiquement pour empêcher un parti de gagner, mais ces électeurs stratégiques sont plus susceptibles de soutenir les libéraux cette fois-ci

Seuls 3 % des répondants ont affirmé voter toujours pour le même parti.

À lire aussi: «Comment mon vote peut-il changer quelque chose?» Des questions d'ados sur les élections fédérales 2025 

Gabrielle Blais affirme que le sondage vise à donner une véritable voix aux jeunes, plutôt que de s'appuyer sur des stéréotypes qui suggèrent leur manque d'engagement.

Selon l'enquête, 64 % des répondants ont déclaré qu'ils prévoyaient assurément voter, tandis que 23 % ont déclaré qu'ils le feraient probablement. Seulement 4 % n'ont pas l'intention d'aller voter.

Environ quatre sur dix ont dit que leur intérêt pour la politique atteint son apogée pendant les élections, tandis que 31 % ont dit ne pas s'y intéresser.

Mme Blais a déclaré que la désinformation et la confusion minent l'engagement politique des jeunes électeurs; 16 % des personnes interrogées ont cité la «désinformation ou la confusion en ligne» comme un obstacle au vote. Les jeunes générations étant plus susceptibles de s'informer sur les réseaux sociaux, a-t-elle ajouté, les politiciens doivent redoubler d'efforts pour leur fournir des informations crédibles.

Léger a interrogé 1187 personnes au cours des deux premières fins de semaine d'avril.

Le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien, organisme professionnel du secteur des sondages, affirme qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur aux sondages en ligne, car ils ne procèdent pas à un échantillonnage aléatoire de la population.

Sarah Ritchie
Sarah Ritchie / La Presse canadienne