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L'engagement qualifié de soutien à une Syrie post-Assad intervient alors que l'administration Biden continue de chercher à cibler les combattants de l'État islamique.
L'administration Biden a indiqué mardi qu'elle reconnaîtrait et soutiendrait un nouveau gouvernement syrien qui renonce au terrorisme, détruit les stocks d'armes chimiques et protège les droits des minorités et des femmes.
Le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré dans un communiqué que les États-Unis travailleraient avec des groupes en Syrie et des partenaires régionaux pour garantir que la transition du gouvernement déchu du président Bachar al-Assad se déroule sans heurts.
Il n'a pas précisé avec quels groupes les États-Unis travailleraient, mais le département d'État n'a pas exclu des pourparlers avec le principal groupe rebelle syrien malgré sa désignation comme organisation terroriste.
L'engagement qualifié de soutien à une Syrie post-Assad intervient alors que l'administration Biden continue de chercher à cibler les combattants de l'État islamique (EI) pour empêcher le groupe de réapparaître comme une menace internationale. L'administration américaine maintient aussi son soutien à Israël alors que ses forces mènent leurs propres opérations en Syrie.
L'éviction soudaine d'Assad a laissé l'administration sortante du président Joe Biden devoir manœuvrer délicatement à travers un autre moment instable au Moyen-Orient. De son côté, le président élu Donald Trump exige que les États-Unis fassent preuve de prudence dans la région et restent à l'écart de la mêlée.
«Le processus de transition et le nouveau gouvernement doivent également respecter des engagements clairs pour respecter pleinement les droits des minorités, faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, empêcher que la Syrie ne soit utilisée comme base pour le terrorisme ou ne constitue une menace pour ses voisins, et veiller à ce que tous les stocks d’armes chimiques ou biologiques soient sécurisés et détruits en toute sécurité», a déclaré M. Blinken.
Il a ajouté que les Syriens devraient décider de leur avenir et que les autres pays devraient «soutenir un processus inclusif et transparent» et ne pas interférer.
«Les États-Unis reconnaîtront et soutiendront pleinement un futur gouvernement syrien qui résultera de ce processus, a affirmé M. Blinken. Nous sommes prêts à apporter tout le soutien approprié à toutes les diverses communautés et circonscriptions de la Syrie.»
Le gouvernement Assad s’est effondré ce week-end lors de frappes éclair menées par le groupe rebelle Hayat Tahrir al-Sham, connu sous le nom de HTS, qui est désigné comme une «organisation terroriste étrangère» par les États-Unis depuis 2012.
Le département d’État a déclaré qu’il réexaminerait cette désignation si le groupe prenait des mesures pour inverser les raisons qui l’ont motivée, mais a déclaré que la liste elle-même n’interdisait pas les discussions entre ses membres et les responsables américains.
Le représentant de Floride Mike Waltz, que Donald Trump a choisi pour être son conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que le «jury n'est pas encore fixé» sur HTS et son chef, Abu Mohammed al-Golani.
«D'un côté, il ne décapite pas, du moins jusqu'à présent, d'anciens responsables du régime Assad ou ne les pend pas à des ponts. Ils semblent s'asseoir et discuter, ce qui est un très bon premier signe», a dit M. Waltz lors d'une entrevue sur Fox News.
«Mais le président Trump et notre équipe surveillent de très près, et nous surveillons aussi de très près les dizaines de milliers de combattants de l'EI et leurs, et leurs familles qui sont toujours détenus dans des camps depuis que le président Trump a nettoyé et détruit le califat de l'EI au cours de son premier mandat.»
La Maison-Blanche a également signalé son approbation des frappes israéliennes contre des cibles militaires syriennes et des cibles présumées d'armes chimiques ainsi que la saisie d'une zone tampon sur les hauteurs du Golan après la chute du gouvernement Assad.
«Ce sont des opérations urgentes pour éliminer ce qu'ils considèrent comme des menaces imminentes pour leur sécurité nationale», a déclaré mardi le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, affirmant que les États-Unis laisseraient aux Israéliens le soin de discuter de leurs opérations.
«Ils ont, comme toujours, le droit de se défendre», a mentionné M. Kirby. Il a refusé de dire si une quelconque coopération des services de renseignement américains avec les Israéliens avait pu être mise en œuvre dans les frappes.
M. Kirby a déclaré que la Maison-Blanche réaffirmait son soutien à l’accord de désengagement du plateau du Golan de 1974, mais il n’a pas critiqué la saisie israélienne de la zone démilitarisée. L’accord de désengagement entre Israël et la Syrie, qui a conclu la guerre du Kippour, a établi la zone tampon.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’armée israélienne prenait temporairement le contrôle de la zone tampon, affirmant que l’accord de désengagement s’était effondré avec la prise de contrôle rebelle de la Syrie. La Turquie, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar condamnent le déploiement d’Israël sur le plateau du Golan, un plateau situé à environ 60 kilomètres au sud-ouest de Damas.
Israël a saisi les hauts plateaux stratégiques de la Syrie pendant la guerre des Six Jours de 1967 et les a annexés unilatéralement en 1981. Les États-Unis, pendant le premier mandat de Trump à la Maison-Blanche, sont devenus le seul pays à reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan, que le reste de la communauté internationale considère comme occupé par Israël.
Joe Biden envoie cette semaine son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, en Israël pour des entretiens avec Netanyahu et des responsables israéliens sur la situation en Syrie et les efforts en cours pour obtenir un cessez-le-feu et un accord sur les otages qui pourraient mettre un terme à la guerre à Gaza.
M. Sullivan doit rencontrer mardi à la Maison-Blanche les familles des otages américains détenus par le Hamas à Gaza. M. Kirby a déclaré que même si Israël et le Hamas ne sont «pas sur le point de conclure un accord», les responsables américains pensent que l’évolution de la situation pourrait renforcer les chances d’en arriver à un accord.
«Le Hamas doit regarder le monde aujourd'hui et se rendre compte que la cavalerie ne vient pas à son secours. On peut donc espérer que les récents développements en Syrie renforcent, pour eux, le fait qu'ils sont de plus en plus isolés et qu'ils doivent accepter un accord», a soutenu M. Kirby.