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Les dirigeants arabes approuvent le plan égyptien de reconstruction de Gaza

L’approbation du plan de 53 milliards $ US par les dirigeants arabes lors d’un sommet au Caire équivaut à un rejet de la proposition de Donald Trump.

Sur cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence égyptienne, les dirigeants arabes posent lors du sommet arabe d'urgence dans la nouvelle capitale administrative de l'Égypte, juste à l'extérieur du Caire, le mardi 4 mars 2025.
Sur cette photo fournie par le bureau des médias de la présidence égyptienne, les dirigeants arabes posent lors du sommet arabe d'urgence dans la nouvelle capitale administrative de l'Égypte, juste à l'extérieur du Caire, le mardi 4 mars 2025.
Sammy Hudes / La Presse canadienne
Mohammad Jahjouh / Associated Press

Les dirigeants arabes ont approuvé mardi le plan d’après-guerre de l’Égypte pour la bande de Gaza, qui permettrait à ses quelque 2 millions de Palestiniens de rester, dans une contre-proposition au plan du président américain Donald Trump visant à dépeupler le territoire et à le réaménager en destination balnéaire. 

L’approbation du plan de 53 milliards $ US par les dirigeants arabes lors d’un sommet au Caire équivaut à un rejet de la proposition de Donald Trump. Les conclusions du sommet ont été saluées par le Hamas, rejetées par Israël et accueillies avec une réponse mitigée par l’administration Trump. 

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a exprimé sa satisfaction pour «le consensus parmi les pays arabes pour soutenir le plan de reconstruction de la bande de Gaza, qui permet au peuple palestinien de rester sur ses terres sans être déplacé». 

Dans un message publié sur les réseaux sociaux après le sommet, le président al-Sissi a déclaré qu'il avait hâte de travailler avec Donald Trump, d'autres pays arabes et la communauté internationale «pour adopter un plan visant à un règlement global et juste de la question palestinienne, mettant fin aux causes profondes du conflit israélo-palestinien, garantissant la sécurité et la stabilité des peuples de la région et établissant l'État palestinien». 

Réactions initiales

La Maison-Blanche a accueilli favorablement les contributions des pays arabes, mais a insisté sur le fait que le Hamas ne pouvait pas rester au pouvoir. 

«Le président Trump a clairement indiqué que le Hamas ne pouvait pas continuer à gouverner Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Brian Hughes. Bien que le président reste fidèle à sa vision audacieuse d'un Gaza d'après-guerre, il accueille favorablement les contributions de nos partenaires arabes dans la région. Il est clair que ses propositions ont poussé la région à venir à la table des négociations plutôt que de laisser cette question dégénérer en une nouvelle crise». 

Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, a déclaré sur X que le plan égyptien «ne tient pas compte des réalités de la situation» et a déclaré que le communiqué conjoint du sommet ne mentionne pas l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre ni ne condamne le groupe militant. Le plan, a-t-il déclaré, reste «enraciné dans des perspectives dépassées». 

M. Marmorstein a réitéré le soutien d'Israël au plan de Donald Trump visant à réinstaller la population de Gaza ailleurs, le décrivant comme «une opportunité pour les Gazaouis d'avoir le libre choix basé sur leur libre arbitre». 

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty a qualifié le rejet d'Israël d'«inacceptable», décrivant sa position d'«obstinée et extrémiste». 

«Il n'y aura pas de paix ni pour Israël ni pour la région sans l'établissement d'un État palestinien indépendant conformément aux résolutions des Nations Unies, a-t-il déclaré. Israël viole toutes les règles du droit international (…) le droit international doit être imposé.»

«Aucun État ne devrait être autorisé à imposer sa volonté à la communauté internationale», a déclaré le ministre Abdelatty.

À voir également: «Riviera Gaza»: Trump partage une vidéo générée par l'IA sur son plan pour Gaza

Le Hamas a salué le résultat du sommet, affirmant qu’il marquait une nouvelle phase d’alignement arabe et islamique sur la cause palestinienne et qu’il appréciait le rejet par les dirigeants arabes des tentatives de transfert des Palestiniens de leurs territoires dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.

Israël a adopté ce qu’il dit être une proposition américaine alternative pour le cessez-le-feu lui-même et la libération des otages pris lors de l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Israël a bloqué l’entrée de nourriture, de carburant, de médicaments et d’autres fournitures dans la bande de Gaza pour tenter de convaincre le Hamas d’accepter la nouvelle proposition et a mis en garde contre des conséquences supplémentaires, faisant craindre une reprise des combats.

La suspension de l’aide a suscité de nombreuses critiques, les groupes de défense des droits de l’homme affirmant qu’elle violait les obligations d’Israël en tant que puissance occupante en vertu du droit international.

La proposition alternative exigerait que le Hamas libère la moitié de ses otages restants — le principal argument de négociation du groupe militant — en échange d’une prolongation du cessez-le-feu et d’une promesse de négocier une trêve durable. Israël n’a pas fait mention de la libération de davantage de prisonniers palestiniens — un élément clé de la première phase.

Le plan d’après-guerre de l’Égypte

Le plan égyptien prévoit de reconstruire Gaza d’ici 2030 sans déplacer sa population. La première phase prévoit de commencer à retirer les munitions non explosées et de nettoyer plus de 50 millions de tonnes de décombres laissés par les bombardements et les offensives militaires d’Israël.

Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré que le communiqué final du sommet appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à déployer une force internationale de maintien de la paix dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.

«La paix est l’option stratégique des Arabes, a-t-il déclaré, ajoutant que le communiqué rejetait le transfert des Palestiniens et approuvait le plan de reconstruction de l’Égypte. Le plan égyptien ouvre la voie à un nouveau contexte sécuritaire et politique à Gaza.»

Le communiqué indique que l’Égypte accueillera une conférence internationale en coopération avec les Nations Unies pour la reconstruction de Gaza, et qu’un fonds fiduciaire supervisé par la Banque mondiale sera créé pour recevoir les promesses de mise en œuvre du plan de redressement et de reconstruction rapide. 

Selon un projet de plan de 112 pages obtenu par l’Associated Press, des centaines de milliers de logements temporaires seraient mis en place pour la population de la bande de Gaza pendant la reconstruction. Les décombres seraient recyclés, et une partie serait utilisée comme remblai pour agrandir les terres sur la côte méditerranéenne de Gaza. 

Dans les années à venir, le plan envisage de remodeler complètement la bande de Gaza, en construisant des logements et des zones urbaines «durables, vertes et accessibles à pied», avec des énergies renouvelables. Il rénove les terres agricoles et crée des zones industrielles et de grands parcs. 

Il prévoit également l’ouverture d’un aéroport, d’un port de pêche et d’un port commercial. Les accords de paix d’Oslo des années 1990 prévoyaient l’ouverture d’un aéroport et d’un port commercial à Gaza, mais ces projets ont été abandonnés lorsque le processus de paix s’est effondré. 

Le Hamas céderait le pouvoir à une administration intérimaire composée de personnalités politiques indépendantes jusqu'à ce qu'une Autorité palestinienne réformée puisse prendre le contrôle du pays. Le président palestinien Mahmoud Abbas, chef de l'autorité soutenue par l'Occident et opposant au Hamas, a assisté au sommet. 

Sammy Hudes / La Presse canadienne
Mohammad Jahjouh / Associated Press