Les Canadiens sont divisés sur la question de l'urne, selon un sondage Léger

Le sondage, mené par Léger pour La Presse Canadienne, révèle que 36% des répondants estiment que la question importante de cette élection est de savoir qui serait le meilleur premier ministre ou le meilleur gouvernement pour faire face au président américain, Donald Trump, et aux actions commerciales agressives des États-Unis.

Pour leur part, 33% des répondants ont fait savoir que, pour eux, l'enjeu principal de l'élection est de savoir qui serait le mieux placé pour modifier la direction prise par le Canada au cours des quelques dernières années et améliorer la vie des Canadiens.

Selon 24% des participants au sondage, la question la plus importante de cette élection est de savoir qui formerait le meilleur gouvernement pour renforcer et faire croître l’économie du Canada.

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Le sondage a été mené auprès de 1599 Canadiens entre le 21 et le 23 mars, ce qui comprend le premier jour de la campagne électorale et les deux jours précédents. Comme le sondage a été réalisé en ligne, aucune marge d'erreur ne peut lui être attribuée.

Les répondants qui ont l'intention de voter pour le Parti libéral étaient beaucoup plus susceptibles de se concentrer sur la question de savoir qui pourra le mieux gérer M. Trump et ses droits de douane, à 59 %. En revanche, seulement 15% des électeurs à allégeance conservatrice ont déclaré qu'il s'agissait de l'enjeu le plus important à leurs yeux.

De même, 56% des partisans conservateurs ont indiqué que la question la plus importante pour eux était de savoir qui serait le mieux placé pour changer la direction prise par le Canada au cours des quatre à cinq dernières années et améliorer la vie des Canadiens, tandis que seulement 15% des sympathisants libéraux ont choisi cet enjeu comme étant le principal pour eux.

Sébastien Dallaire, vice-président exécutif de Léger pour l'Est du Canada, explique que c'est la première fois que Léger pose cette question. Il précise que Léger cherchait à identifier quel enjeu clé les Canadiens choisiraient: Trump, le changement ou l'économie?

«Ce qui est intéressant ici, c'est la division partisane», a-t-il souligné, notant que les partisans conservateurs affirment que l'enjeu clé de l'élection est le changement, tandis que les partisans libéraux se préoccupent davantage du président Trump.

«Les partisans du Bloc québécois disent aussi que (cette élection) est à propos de Trump, tandis que les partisans du NPD sont plus divisés, mais accordent également la priorité à Trump. Cela témoigne de l'importance du facteur Trump en dehors des cercles conservateurs», a analysé M. Dallaire.

Au Québec, la question de savoir qui serait le mieux placé pour gérer M. Trump a été choisie par 50% des répondants comme étant la plus importante de l'élection, soit le plus haut taux parmi les différentes régions du pays répertoriées par Léger.

À l'inverse, 21 % des participants du Québec ont identifié la question de savoir qui serait le mieux placé pour modifier la direction prise par le Canada ces dernières années comme étant la plus importante pour eux, le plus faible taux au pays.

Carney avantagé

En plus de la nouvelle question sur l'enjeu clé des élections fédérales, Léger a également demandé aux Canadiens de classer l'enjeu numéro un auquel le pays est confronté. Un sondage publié plus tôt ce mois-ci indiquait que la guerre commerciale avec les États-Unis était la principale source d'anxiété politique pour les Canadiens, reléguant l'inflation au second rang.

Cette tendance s'est poursuivie lors du dernier sondage: 32 % des répondants ont déclaré que Donald Trump, les droits de douane et l'agression américaine étaient les principaux enjeux. En comparaison, 21 % des participants ont choisi l'inflation et 10 % ont cité les soins de santé et l'accessibilité au logement comme principaux enjeux.

Le dernier sondage suggère également que les libéraux devancent les conservateurs dans les intentions de vote, alors que 44 % des électeurs décidés interrogés voteraient pour les libéraux, comparativement à 38 % pour les conservateurs. Le sondage place le NPD à seulement 6 %.

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Selon M. Dallaire, les résultats du sondage confirment que la montée du chef libéral Mark Carney est directement liée à la forte inquiétude des Canadiens face à la position agressive de M. Trump envers le Canada.

«Sa base électorale est la plus susceptible de considérer cette question comme la question de l'urne», a mentionné M. Dallaire. Parallèlement, les électeurs conservateurs continuent de mettre l'accent sur la nécessité du changement, comme ils le font depuis deux ans.

«C'est le message que (le chef conservateur) Pierre Poilievre va probablement marteler au cours du prochain mois: M. Carney n'est pas synonyme de changement.»

M. Dallaire a rappelé que les résultats pourraient changer dans les prochaines semaines si les préoccupations économiques, notamment la maîtrise de l'inflation et la prévention d'une éventuelle récession, prennent une importance accrue à mesure que les effets des droits de douane se précisent.

L'organisme professionnel de l'industrie des sondages, le Conseil de recherche et d'intelligence marketing canadien, affirme qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur aux sondages en ligne, car ils ne reposent pas sur un échantillonnage aléatoire de la population.