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International

Gymnastique: le Canada fait fi d'un départ difficile et pourrait avoir sauvé la mise

Zachary Clay, René Cournoyer, Félix Dolci, William Émard et Samuel Zakutney ont permis au Canada de récolter 247,794 points à l'Aréna Bercy.

René Cournoyer, du Canada, concourt à la barre fixe lors d'une épreuve de qualification en gymnastique artistique masculine aux Jeux olympiques d'été de 2024, le samedi 27 juillet 2024, à Paris, en France.
René Cournoyer, du Canada, concourt à la barre fixe lors d'une épreuve de qualification en gymnastique artistique masculine aux Jeux olympiques d'été de 2024, le samedi 27 juillet 2024, à Paris, en France.
/ La Presse canadienne

Un premier agrès difficile à la barre fixe aurait pu miner la journée des Canadiens en qualification de la gymnastique aux Jeux olympiques de Paris, samedi. Mais une performance en crescendo aura finalement permis de racheter la journée, bien qu'on ne sache pas encore si l'équipe — encore moins des athlètes — s'est qualifiée pour la phase finale.

Zachary Clay, René Cournoyer, Félix Dolci, William Émard et Samuel Zakutney ont permis au Canada de récolter 247,794 points à l'Aréna Bercy, ce qui leur confère le troisième rang au classement cumulatif après ce premier de trois tours de qualifications.

Sans surprise, la Grande-Bretagne (256,561) et les États-Unis (253,229) ont dominé ce premier groupe. Le Canada a cependant atteint son objectif de terminer devant l'Allemagne (245.395) pour se donner de meilleures chances d'être retenu pour la finale par équipes.

Les huit premières nations y seront admises. L'Espagne, l'Italie, le Japon, les Pays-Bas, la Chine, la Suisse, la Turquie et l'Ukraine doivent toujours concourir plus tard samedi. Les résultats finaux seront connus en soirée. Même au sein de l'équipe, on ne s'entendait pas à savoir si ce pointage allait être suffisant.

«Je ne sais pas, une note de 247 ça peut être juste, a d'abord analysé Zakutney. Ça prend habituellement 250, 251 points pour passer. Mais c'est la première vague de qualifications. Selon moi, on a établi les standards.»

«Je pense que ça va être assez. On va être un peu flush, mais je pense qu'on va être septièmes et commencer aux sauts. Mon entraîneur avait prévu ça. Si on fait la finale, on aura le meilleur résultat de l'histoire pour le Canada», a pour sa part dit Émard, en référence aux neuvièmes places lors de Jeux non boycottés acquises à Séoul en 1988 et en Pékin en 2008. Le Canada avait aussi terminé septième à Los Angeles, en 1984.

Au niveau individuel, Dolci (81,498) et Cournoyer (80,798) sont les seuls Canadiens qui pourraient obtenir leur laissez-passer pour la finale du concours général individuel. Ils occupent actuellement les septième et neuvième places. Les 24 meilleurs gymnastes, dont un maximum de deux par comités nationaux, accéderont à la finale individuelle.

Les deux sont toutefois aux prises avec diverses blessures qui nuisent à leurs performances.

«Ma main m'ennuie beaucoup, comme plusieurs autres choses. Ce n'est pas une première dans ma carrière. J'ai déjà fait des compétitions avec un poignet ou une épaule fracturé, mais aux Olympiques, on souhaiterait que tout soit parfait, a fait valoir Dolci. Ça fait deux semaines que j'ai des difficultés avec ma main. C'est un problème assez fréquent pour moi. Je n'avais pas eu de problème en camp, mais dès que je suis arrivé à Paris, ç'a rouvert.»

«Pour ce qui est du genou et de la cheville, ça fait deux ou trois mois que j'ai des problèmes. J'ai subi des tests. Tout ce que je peux dire c'est que ça fait mal, mais qu'on endure», a-t-il poursuivi.

«D'un point de vue individuel, j'avais des petits enjeux physiques, mais j'ai été en mesure de faire cinq bonnes performances sur six, bien supérieures à celles de Tokyo, alors je sors d'ici la tête haute», a ajouté Cournoyer, qui a dû modifier certaines routines en raison d'un claquage à un mollet.

Débuts chaotiques

La journée a bien mal débuté pour le quintette canadien, alors qu'Émard d'abord, puis Cournoyer ensuite, ont chuté à la barre fixe, coûtant de précieux points au pays.

«La barre fixe, ce n'est pas mon appareil. Ma mission, c'est de donner le ton aux gars. Alors ça n'a pas été réussi du tout!, a admis sans ambages Émard. Après avoir raté le premier mouvement, ça m'a stressé et j'ai perdu la barre dans les airs. (…) Il fallait juste que je me reprenne, car je suis sur l'équipe uniquement pour mes anneaux. Je suis très content d'avoir pu remonter la pente.»

«De se calmer avant la barre fixe, ç'a été un peu un enjeu. William était très nerveux et il était le premier à s'élancer. C'est toujours un enjeu d'être le premier, peu importe ce que les gens disent, a ajouté Cournoyer. Mais on est en équipe, ce n'est pas qu'une performance qui compte. On a fait preuve d'une belle cohésion par la suite.»

Si l'équipe a été en mesure de se ressaisir au sol, deux autres performances plus difficiles de Dolci et Zakutney au cheval d'arçons ont de nouveau donné des sueurs froides aux représentants de l'unifolié.

«Les arçons ont toujours été une de mes très grandes difficultés, a admis Dolci. Je pense que la raison pour laquelle ça ne m'a pas trop affecté, c'est que les trois autres gars ont réussi des pointages qui n'allaient pas faire trop mal à l'équipe, juste mon classement individuel.»

Le Canada a toutefois su se reprendre aux anneaux, notamment grâce à la solide performance d'Émard, qui lui a valu 14,400 points et lui confère pour l'instant le quatrième rang sur cet agrès. Émard pourrait être l'unique représentant de l'unifolié en finale individuelle sur un appareil.

«Ç'a été un franc succès, je suis très content, a-t-il dit. Je fais habituellement des éléments de planche et j'ai ajouté une croix (samedi), qui est beaucoup plus difficile pour le biceps. Je pense d'ailleurs que c'est comme ça que je me suis blessé en février. On a osé le pari. On sait que lorsque j'augmente ma difficulté, ça paie. J'ai réussi à stabiliser ma sortie; 14,400 (points), c'est ma meilleure note cette année. C'est pour ça qu'une fois sur le tapis, j'ai pris le temps de sourire et d'apprécier le moment avant de saluer les juges.»

Le pays a conclu sa journée de travail avec de bonnes performances aux sauts et aux barres parallèles. Il doit maintenant user de patience et voir ce que les autres nations feront.

/ La Presse canadienne