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Justice

Le troisième militant du pont Jacques-Cartier dénonce ses conditions de détention

«Je ne suis pas un criminel, je suis un militant écologiste.», déclare Olivier Huard.

Détenu depuis son arrestation il y a neuf jours pour avoir grimpé sur la structure du pont Jacques-Cartier et bloqué la circulation automobile, le militant écologiste Olivier Huard a été remis en liberté sous conditions, jeudi. 

Âgé de 47 ans, Olivier Huard est accusé de méfait pour avoir entravé l’exploitation d’un bien public, tandis que Jacob Pirro, 24 ans, et Michèle Lavoie, 39 ans, ont également été inculpés dans cette affaire.

L'activiste Olivier Huard a accepté de témoigner pour Noovo Info sur son expérience en prison. 

Il explique dans un premier temps avoir été placé dans «un dortoir avec 17 hommes, une toilette, une douche et un téléphone». Selon lui, ils dormaient tous à même le sol sur des petits matelas. 

«Dans mon expérience, la dignité humaine n’existe plus dans cet établissement, à part entre détenus. »
-Olivier Huard, militant écologiste.

Son avocate lui a ensuite annoncé que la Couronne souhaitait lui imposer de nombreuses sanctions, dont une interdiction de parler aux médias. Ce fut le déclencheur de sa grève de la faim, qu’il a initiée pour maintenir la médiatisation de son affaire.

«À partir de ce moment-là, j’étais considéré comme un suicidaire et quelqu’un avec une maladie mentale dangereuse», a-t-il rapporté. «Et ils m’ont transféré dans une cellule d’isolement complet.»

Huard dénonce des conditions de détention encore plus difficiles en cellule d’isolement. «J’ai été soumis à la fouille à nu quatre fois en cinq jours, et ils m’ont forcé à porter une camisole qui descendait à mi-cuisse. J’étais complètement nu en dessous. C’est super humiliant pour moi. Pour voir mon avocate, ils ne voulaient pas que je me couvre le bas.», s’insurge-t-il. 

Il a également fait état de pressions pour qu’il mange : «Ils voulaient constamment me forcer à manger, toutes les raisons étaient bonnes. Ils me faisaient du chantage. Je n’ai pas eu le droit de sortir dehors, pas de visites, ni d’appels tant que je ne mangeais pas.»

Des organisations apportent leur soutien

Amnistie Internationale avait réagi en exprimant son inquiétude quant aux conditions de détention des accusés. De son côté, Éric-Pierre Champagne, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), a dénoncé le «silence imposé aux militants», qu’il a qualifié d’«abusif».

Le verdict du juge a finalement été rendu, permettant à Olivier Huard de parler aux médias et de participer à des rassemblements. Toutefois, il lui est interdit de s’arrêter sur le pont Jacques-Cartier.