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«L’activisme n’est pas un crime.»
Un groupe de nombreux militants écologistes ont manifesté devant le palais de justice de Montréal, jeudi, jour où avait lieu en matinée une nouvelle comparution des deux hommes qui ont grimpé sur le pont Jacques-Cartier et ainsi engendré le blocage de la circulation routière plus tôt en octobre.
Ces manifestants ont dénoncé les conditions de détention d’Olivier Huard et de Jacob Pirro. Cellule insalubre, manque de lumière naturelle, privation de commodités essentielles… Telles seraient les conditions de détention qu'ont subies ces détenus activistes qui sont montés sur le pont dans le cadre d'une manifestation pour la lutte au changement climatique, le 22 octobre dernier. La police avait alors fermé pendant plusieurs heures l'un des principaux accès à l'île, en pleine heure de pointe matinale.
«L’activisme n’est pas un crime», pouvait-on lire jeudi matin sur l’affiche d’un des militants au palais de justice de Montréal. «Le public veut la justice climatique», a vu Noovo Info sur la pancarte d’un autre manifestants.
Aux dernières nouvelles, un des deux activistes traduits en justice – Olivier Huard – avait entamé une grève de la faim le 26 octobre dernier pour protester contre les conditions de libération du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) qu’il juge exagérées. L'autre militant, Jacob Pirro, a été libéré à condition de ne pas répéter ce genre de geste et de ne plus participer à des rassemblements.
Huard est un ancien candidat politique de Québec solidaire (QS). Le parti du co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois s’est opposé à deux des trois motions sur le blocage du pont Jacques-Cartier à l’Assemblée nationale dans les derniers jours.
QS a refusé son consentement mercredi pour débattre d'une motion reprenant le libellé suivant: «condamner vigoureusement tout acte de désobéissance civile, notamment bloquer un pont». La veille, QS avait plaidé qu'une autre motion du PQ condamnant la désobéissance civile était irrecevable, en vertu du principe de subjudice, c'est-à-dire qu'on ne peut débattre en Chambre des affaires qui sont en cours devant les tribunaux.
De l'avis du leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), Simon Jolin-Barrette, QS veut ainsi protéger un de ses anciens candidats, qui est un des militants arrêtés à la suite du coup d'éclat.
«Pour QS, les amis du parti passent avant la sécurité publique», a-t-il écrit.
Le blocage du pont Jacques-Cartier à Montréal par Huard et Pirro a entraîné une congestion monstre et l'annulation de 437 rendez-vous médicaux au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). Ils ont été arrêtés et accusés de méfait et de résistance volontaire ou entrave à un agent de la paix à la suite du coup d'éclat de mardi de la semaine dernière.
Une autre militante, Michèle Lavoie, fait face à une accusation de méfait, pour avoir «empêché, interrompu ou gêné une personne dans l’emploi, la jouissance ou l’exploitation légitime d’un bien» de plus de 5000 $.
Le groupe Last Generation Canada et le collectif Antigone ont revendiqué la responsabilité de cette opération. Les manifestants exigeaient la fin de l'extraction des combustibles fossiles et dénonçaient l'inaction du gouvernement dans la lutte au changement climatique.
Avec de l'information de La Presse canadienne