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Et, selon lui, le Québec a déjà «tous les outils» pour s'assurer que «la quasi-totalité de ces gens-là seraient francophones».
Le Québec peut très bien recevoir 112 000 immigrants annuellement, et essentiellement des francophones, de sorte à maintenir son poids politique au pays tout en protégeant le français, estime le premier ministre Justin Trudeau.
«Le Québec a actuellement la pleine capacité d'accueillir 112 000 immigrants par année. (...) C'est un constat», a-t-il déclaré lundi après-midi lors d'une entrevue de fin d'année avec La Presse Canadienne. Et, selon lui, le Québec a déjà «tous les outils» pour s'assurer que «la quasi-totalité de ces gens-là seraient francophones».
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Le premier ministre était confronté au fait que les Québécois représentent 22,3 % de la population canadienne et que ce chiffre correspond donc à la proportion des 500 000 immigrants que son gouvernement a récemment annoncé vouloir accueillir annuellement d'ici 2025.
Au fil des questions, le premier ministre a noté à maintes reprises que l'immigration est «une solution importante» à la pénurie de main-d'œuvre au Québec et dans le reste du pays. «Il y a des entrepreneurs en Beauce qui n'arrivent pas à embaucher assez de monde pour remplir leurs contrats», a-t-il illustré.
Mais M. Trudeau a insisté que le Québec «n'a pas besoin» de sacrifier son poids dans le Canada sur l'autel de l'économie et devrait considérer d'augmenter ses seuils d'immigration. «Ça, c'est une réflexion que le gouvernement du Québec peut tout à fait entreprendre et devrait entreprendre», a-t-il lancé.
Pourtant, de l'avis du premier ministre du Québec, François Legault, il serait carrément «suicidaire» que sa province accueille plus de 50 000 immigrants permanents par année, comme c'est le cas en ce moment. Il en va, selon lui, du respect de la «capacité d’accueil, de francisation et d’intégration».
En fait, aucun des principaux partis politiques au Québec ne croit que la capacité d'intégration de la province atteint les six chiffres. Durant la récente campagne électorale, Québec solidaire proposait une fourchette de 60 000 à 80 000 par an, le Parti libéral un seuil de 70 000 et le Parti québécois de 35 000.
«Je ne suis pas en train de le recommander (les 112 000 immigrants) non plus», a nuancé M. Trudeau.
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Dès l'annonce de la nouvelle cible de 500 000 immigrants d'Ottawa, la ministre québécoise de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, s'était présentée devant les micros pour dire que le nombre d'immigrants que reçoit le Québec «ça ne changera pas, peu importe le nombre d'immigrants qui arrivent ailleurs au Canada».
Dans un important discours à l'Assemblée nationale du Québec, il y a deux semaines, François Legault avait soutenu qu'il fallait lier l'avenir du français au Québec aux politiques d'immigration. Le premier ministre avait affirmé qu'il s'agit pour lui d'un «devoir impératif», d'une immense responsabilité que d'inverser la tendance du déclin de l'usage du français.
M. Legault avait plaidé que Québec devrait compter sur l'accueil d'un nombre accru d'immigrants francophones pour y arriver. Il vise à ce que tous les immigrants économiques reçus soient des francophones d'ici 2026.
La part de la population du Québec dans le Canada est en diminution constante depuis des décennies. Elle est passée de 27,8 % en 1972 à 22,3 % en 2022, soit une baisse de 5,5 % en 50 ans.
À titre de comparaison, la proportion d'Ontariens au pays a constamment cru sur la même période, passant de 35,8 % à 38,8, soit une hausse de 3,0%.
Le printemps dernier, un projet de loi libéral visant à garantir que le Québec maintienne ses 78 sièges à la Chambre des communes a été adopté. Cela ne fait toutefois que freiner la diminution de la représentation de la province qui allait perdre un siège, mais n'empêche pas une baisse de son poids relatif puisque des sièges seront ajoutés ailleurs au pays.