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«Je vous mets en garde: pendant que vous ressentez cette rage, ne vous laissez pas consumer par elle, a-t-il déclaré. Après le 11 septembre, nous étions furieux aux États-Unis.»
Le président des États-Unis, Joe Biden, s'est rendu mercredi en Israël en temps de guerre pour une visite de sept heures et demie.
Elle s'est notamment soldée par un accord sur l'acheminement d'une aide humanitaire limitée à Gaza depuis l'Égypte, probablement d'ici la fin de la semaine, et un appel aux Israéliens pour qu'ils ne se laissent pas consumer par la colère suscitée par l'attaque meurtrière du Hamas.
«Je comprends. Beaucoup d'Américains comprennent», a commenté M. Biden à la fin de son séjour à Tel-Aviv. Il a comparé l'attaque du Hamas du 7 octobre aux attentats du 11 septembre 2001 contre les États-Unis, qui ont fait près de 3000 morts.
«On ne peut pas regarder ce qui s'est passé ici (...) et ne pas crier à la justice», a ajouté le chef de la Maison-Blanche.
«Mais je vous mets en garde: pendant que vous ressentez cette rage, ne vous laissez pas consumer par elle, a-t-il déclaré. Après le 11 septembre, nous étions furieux aux États-Unis. Et tandis que nous recherchions et obtenions justice, nous avons également commis des erreurs.»
M. Biden a exhorté Israël à prendre du recul, non seulement pour apaiser les tensions croissantes au Proche-Orient qui menacent de dégénérer en un conflit régional plus vaste, mais aussi pour rassurer un monde ébranlé par les images de carnage et de souffrance, tant en Israël qu'à Gaza.
Selon les Nations unies, un million de personnes ont été déplacées en une dizaine de jours.
Aide humanitaire depuis l'Égypte
La mission de M. Biden était de faire preuve de détermination envers Israël et de diminuer la probabilité d'une guerre plus large, tout en donnant l'assurance qu'il ne négligeait pas la situation humanitaire de plus en plus désastreuse à Gaza.
À bord du vol de retour vers Washington, M. Biden a fait des progrès lorsqu'il s'est entretenu au téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Ce dernier a accepté de rouvrir le passage frontalier scellé de son pays avec Gaza et d'autoriser le passage de jusqu'à 20 camions transportant des fournitures d'aide humanitaire.
S'adressant aux journalistes à bord d'Air Force One, M. Biden a indiqué que les routes proches du point de passage nécessiteraient d'abord des heures de réparation, mais que l'aide pourrait commencer à être acheminée dans la région d'ici vendredi.
Il a laissé entendre que l'aide pourrait être distribuée par des responsables internationaux «ce qui pourrait prendre un peu de temps», a-t-il dit, ajoutant que «si le Hamas la confisque, elle s'arrêtera. Nous n'enverrons aucune aide au Hamas».
L'acheminement de l'aide à Gaza constituera un objectif clé pour M. Biden.
La Maison-Blanche a annoncé que le président s'adresserait à la nation américaine depuis le Bureau ovale jeudi soir pour «discuter de notre réponse aux attaques terroristes du Hamas contre Israël et à la guerre brutale que mène actuellement la Russie contre l'Ukraine».
«Profondément émouvante»
Il n'est pas certain que ce voyage permette au président américain d'apaiser les tensions au Proche-Orient, notamment après l'échec de son projet de tenir un sommet des chefs d'État arabes en Jordanie.
Sa présence et ses commentaires aux dirigeants israéliens ont eu du poids. Le premier ministre d'Israël, Benyamin Nétanyahou, a déclaré que la visite du président était «profondément, profondément émouvante» et que M. Biden avait à juste titre tracé une ligne claire entre les «forces de la civilisation et les forces de la barbarie».
«Le monde civilisé doit s'unir pour vaincre le Hamas», a soutenu le dirigeant israélien.
M. Biden est arrivé en Israël alors que les nations du Moyen-Orient étaient secouées par des manifestations déclenchées par une explosion survenue mardi dans un hôpital de Gaza, qui a fait des centaines de morts.
M. Biden a annoncé que de la nourriture, de l'eau et des médicaments étaient sur le point d'être acheminés à Gaza après une longue période d'impasse. Israël a interrompu l'acheminement de l'aide et du carburant vers la bande de Gaza après l'attaque qui a tué 1400 civils par le Hamas, qui contrôle la région.
À voir également : La ligne du temps du conflit israélo-palestinien, de 1917 à 2023
L'administration Biden prévoit de demander au Congrès plus de 2 milliards $ d'aide supplémentaire combinée pour Israël et l'Ukraine. Mercredi, M. Biden a également annoncé une aide de 100 millions $ pour Gaza et la Cisjordanie.
«La grande majorité des Palestiniens ne font pas partie du Hamas, a souligné M. Biden. Le Hamas ne représente pas le peuple palestinien.»
La guerre qui a débuté le 7 octobre est devenue la plus meurtrière des cinq guerres à Gaza pour les deux camps. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que 2778 Palestiniens avaient été tués et 9700 blessés. C'était avant l'explosion survenue mardi soir à l'hôpital arabe al-Ahli.
On estime que 1200 autres personnes à Gaza seraient ensevelies sous les décombres, vivantes ou mortes. Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël et au moins 199 autres, dont des enfants, ont été capturées par le Hamas et emmenées à Gaza, selon Israël.