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L'armée israélienne a également déployé des troupes terrestres dans une partie de la ville de Rafah.
Plus de 50 000 Palestiniens ont été tués dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, a annoncé dimanche le ministère de la Santé du territoire. De nouvelles frappes aériennes israéliennes ont tué au moins 26 Palestiniens dans la nuit, dont un dirigeant politique du Hamas et plusieurs femmes et enfants.
L'armée israélienne a également déployé des troupes terrestres dans une partie de la ville de Rafah, dans le sud de la région, alors que des milliers de Palestiniens ont pris la fuite après avoir reçu de nouveaux ordres d'évacuation.
Israël a mis fin au plus récent cessez-le-feu la semaine dernière avec une vague de frappes surprise qui a fait des centaines de morts, et a lancé des incursions terrestres dans le nord de Gaza. L'armée a affirmé avoir «éliminé» des dizaines de militants au cours de derniers jours.
Le cabinet israélien a approuvé samedi soir une proposition visant à créer une nouvelle direction chargée de promouvoir le «départ volontaire» des Palestiniens, conformément à la proposition du président américain Donald Trump de dépeupler Gaza et de la reconstruire pour d'autres. Les Palestiniens affirment ne pas vouloir quitter leur patrie, et les groupes de défense des droits humains affirment que ce plan pourrait s'apparenter à une expulsion, en violation du droit international. «Déplacements sous le feu»
L'armée a ordonné à la population de quitter Tel al-Sultan, un quartier sévèrement détruit de Rafah. Les habitants ont dû se déplacer à pied le long d'une seule route menant à Muwasi, un vaste campement de tentes sordides. La guerre a contraint la majeure partie des plus de 2 millions d'habitants de Gaza à fuir à l'intérieur du territoire, souvent à plusieurs reprises.
«C'est des déplacements sous le feu», a affirmé Mustafa Gaber, un journaliste qui s'est enfui avec sa famille. Il a ajouté que des tirs de chars et de drones résonnaient à proximité.
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«Les obus tombent sur nous et les balles volent au-dessus de nous», a dénoncé Amal Nassar, également déplacée de Rafah. «Les personnes âgées ont été jetées à la rue. Une vieille femme disait à son fils : "Va et laisse-moi mourir." Où irons-nous ?»
«Trop, c'est trop. Nous sommes épuisés», a lancé Ayda Abu Shaer, fuyant elle aussi, au moment où de la fumée noire s'élevait au loin.
Une explosion a eu lieu dans la ville de Gaza près d'un camp de tentes où les habitants avaient reçu l'ordre d'évacuer la zone. «Mon mari est aveugle et s'est mis à courir pieds nus, et mes enfants aussi», a raconté Nidaa Hassuna, l'une de ces personnes déplacées.
Les services d'urgence du Croissant-Rouge palestinien ont déclaré avoir perdu le contact avec une équipe médicale qui menait une opération après les frappes à Rafah. Le porte-parole Nebal Farsakh a indiqué que certains avaient été blessés.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire immédiat, affirmant ne cibler que les militants. Israël impute les morts civiles au Hamas, car l'organisation opère dans des zones densément peuplées.
Le Hamas a affirmé que Salah Bardawil, un membre bien connu de son bureau politique, avait été tué lors d'une frappe à Muwasi, qui a également tué son épouse. L'armée israélienne a confirmé cette information.
Les hôpitaux du sud de Gaza ont déclaré avoir reçu 24 corps supplémentaires à la suite des frappes survenues durant la nuit, dont plusieurs femmes et enfants.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que 50 021 Palestiniens ont été tués dans la guerre et plus de 113 000 ont été blessés. Ce chiffre inclut 673 personnes tuées depuis que les bombardements israéliens de mardi ont rompu le cessez-le-feu.
Le Dr Munir al-Boursh, directeur général du ministère, a indiqué que, parmi les morts figuraient 15 613 enfants, dont 872 âgés de moins d'un an.
Le ministère ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans son décompte, mais indique que les femmes et les enfants représentent plus de la moitié des morts. Israël affirme avoir tué environ 20 000 combattants, sans fournir de preuves.
Le cessez-le-feu, instauré en janvier, a mis un terme à plus d'un an de combats déclenchés par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, au cours de laquelle les militants ont tué quelque 1 200 personnes, principalement des civils, et capturé 251 otages. La plupart des prisonniers ont été libérés dans le cadre d'accords de cessez-le-feu ou d'autres accords.
Lors de la première phase du dernier cessez-le-feu, 25 otages israéliens et les corps de huit victimes ont été remis en échange de près de 2000 prisonniers palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées, permettant à des centaines de milliers de personnes de regagner ce qui restait de leurs foyers. L'aide humanitaire a fortement augmenté jusqu'à ce qu'Israël coupe tout approvisionnement à Gaza au début du mois pour faire pression sur le Hamas afin qu'il modifie l'accord de cessez-le-feu.
Les parties devaient entamer des négociations au début du mois de février sur la prochaine phase du cessez-le-feu, au cours de laquelle le Hamas devait libérer les 59 otages restants — dont 35 seraient morts — en échange de prisonniers palestiniens, d'un cessez-le-feu durable et du retrait israélien. Ces négociations n'ont jamais commencé.
Des centaines d'Israéliens se sont rassemblés dimanche devant le bureau du premier ministre Benjamin Netanyahou à Jérusalem pour protester contre sa gestion de la guerre et sa tentative de limoger le chef du Shin Bet, le service de sécurité intérieure.
«Je suis inquiet pour l'avenir de ce pays. Et je pense que cela doit cesser. Nous devons changer de cap», a déclaré Avital Halperin, une manifestante.
Le gouvernement israélien a adopté dimanche une mesure créant 13 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée en reclassant les colonies existantes, selon Bezalel Smotrich, ministre israélien des Finances d'extrême droite, responsable de la construction des colonies.
Ceci porte à 140 le nombre de colonies, considérées comme illégales par la majorité de la communauté internationale, a déclaré l'organisation de défense de la paix et de la lutte contre les colonies La paix maintenant. Elles recevront désormais des budgets indépendants d'Israël et pourront élire leurs propres gouvernements locaux, a précisé l'organisation.