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Le ministre des Finances, Eric Girard, calculait qu'après cette baisse d'impôt, un Québécois gagnant 50 000 $ paierait environ 330 $ de moins en impôt par année, tandis qu'un Québécois gagnant 100 000 $ paierait quelque 810 $ de moins par année.
Le ministre des Finances, Eric Girard, déposera ce mardi le premier budget de son second mandat. Celui-ci devrait comprendre les baisses d'impôt promises par la Coalition avenir Québec (CAQ) en campagne électorale.
Le parti a promis de réduire d’un point de pourcentage les deux premiers paliers d’imposition, et ce, dès 2023.
Il calculait qu’après cette baisse d’impôt, un Québécois gagnant 50 000 $ paierait environ 330 $ de moins en impôt par année, tandis qu’un Québécois gagnant 100 000 $ paierait quelque 810 $ de moins par année.
Selon le plan caquiste, la baisse d’impôt serait par la suite de 0,25 % par année jusqu’en 2032, pour atteindre 2,5 %. Elle serait financée à même les versements prévus au Fonds des générations.
Mardi matin, le premier ministre François Legault a souligné qu’il n’y aura «pas de surprise» dans le budget présenté en après-midi, puisque son ministre des Finances a «suivi la campagne électorale».
«C’est un budget où on va remettre, comme promis, de l’argent dans le portefeuille des Québécois, incluant dans le portefeuille des Québécois de la classe moyenne», a-t-il affirmé.
@EricGirardMFQ est venu me remettre le budget 2023-2024.
— François Legault (@francoislegault) March 21, 2023
On remet, comme promis, de l’argent dans le portefeuille des Québécois, incluant dans le portefeuille de la classe moyenne.
On continue d’investir dans les services et dans la lutte aux changements climatiques! pic.twitter.com/bSrowiUYqW
Il a ajouté que son gouvernement va continuer d’investir davantage dans les services, notamment en éducation et en santé, ainsi que dans la lutte contre les changements climatiques.
La promesse électorale de la CAQ de baisser les impôtsa depuis été critiquée par plusieurs groupes, qui craignent notamment que la mesure ne profite qu’aux mieux nantis. Le milieu des affaires est entre autres divisé sur la question.
Pour certaines associations, il est plus que temps de réduire le poids de la fiscalité au Québec, tandis que d’autres préféreraient qu’on mette l’accent sur l’assainissement des finances publiques avant de renoncer à des revenus.
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En mêlée de presse à Québec lundi après-midi, le ministre Girard a soigneusement évité de confirmer si le budget comprendra des baisses d’impôt.
«C’est (mardi) que nous allons confirmer l’ensemble des mesures, mais ce que vous qualifiez de promesse, je le qualifierais plus d’engagement», a laissé planer le ministre.
«S’il y a un moment où un stimuli fiscal serait justifié, c’est lorsque l’économie ralentit», a toutefois ajouté M. Girard.
Par ailleurs, le ministre des Finances a indiqué que les prévisions dans son budget seront «dans le même ordre de grandeur» que celles contenues dans la mise à jour économique présentée en décembre dernier.
«On avait une prévision qui était très conservatrice, a souligné M. Girard. Je l’ai toujours dit: il est indéniable que l’économie ralentit en 2023 et le Québec est bien positionné pour faire face à l’adversité.
«On a des outils, des capacités, et on va faire face à ça. Je pense que le budget, demain, va aider», a-t-il ajouté.
En point de presse mardi, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a soulevé l'urgence d'agir en ce qui concerne l'aide alimentaire notamment pour les aînés, les écoliers et les familles.
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«Il est important de s'assurer qu'il n'y a pas un enfant qui va à l'école le ventre vide», a-t-il insisté.
Marc Tanguay espère voir un rehaussement «très substantiel» dans le prochain budget de la CAQ pour «répondre aux besoins de tous les écoliers du Québec.
Le chef du PLQ croit que le gouvernement de François Legault doit également répondre «de façon urgente» aux besoins des banques alimentaires du Québec.
«L'aide d'urgence de 6 millions de dollars de décembre dernier, en mars, aujourd'hui, elle est déjà dépensée. [...] Le fait que l'aide d'urgence soit épuisée, au moment où on se parle, requiert que le gouvernement, encore une fois, dans le contexte budgétaire, aujourd'hui, rehausse le financement pour les banques alimentaires», a-t-il affirmé.
Le Parti libéral du Québec souhaite voir également des sommes octroyées à des organismes communautaires dédiés à l'aide alimentaire, dont les popotes roulantes. Le Regroupement des popotes roulantes réclame d'ailleurs 10 millions de dollars de plus en financement afin d'être en mesure de poursuivre sa mission.
De son côté, Québec solidaire (QS) réitère son objection à la décision de la CAQ d'accorder des baisses d'impôts. Le porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances, Haroun Bouazzi, affirme que la CAQ «s'apprête à nous appauvrir collectivement» et «à donner des baisses d'impôts dont le plus gros ira aux personnes qui n'en ont pas besoin.»
«On rappelle qu'il y a plus de 2 millions de Québécois qui n'auront rien, car ils sont trop pauvres pour avoir quelque chose de ces baisses. On rappelle que la caissière qui gagne 30 000 $ n'aura qu'un peu plus que 100 $, quand les P.D.G. auront 800 $ de retour d'impôt», a-t-il expliqué en point de presse mardi, quelques heures avant le dépôt du budget caquiste.
Christine Labrie, porte-parole de QS en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, doute pour sa part de retrouver dans le budget «ce dont on a besoin pour répondre à la crise en santé mentale».
Mme Labrie croit que Québec doit, par exemple, investir pour offrir une stabilité financière aux organismes communautaires «pour leur permettre de se consacrer aux services plutôt qu'aux demandes de financement», investir dans les facultés de sciences humaines «pour qu'on puisse augmenter les cohortes dans toutes les formations en lien avec l'intervention en santé mentale» et valoriser l'expertise des professionnels en santé mentale dans le réseau public.
«Ça nous aiderait à mieux prendre soin des gens. C'est ça qu'il va falloir surveiller aussi si on veut savoir à quel point la CAQ prend au sérieux les enjeux de santé mentale», a-t-elle dit.