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Hydro-Québec doit entamer les études le plus tôt possible, étant donné que la conception et la construction d’un barrage peuvent prendre jusqu’à 15 ans, selon la CAQ.
Un gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) demanderait à Hydro-Québec d'étudier la possibilité de construire de nouveaux barrages et d'arriver à des propositions concrètes «dans les prochains mois».
«Il est indéniable que nous devrons ajouter d’importantes nouvelles capacités de production électrique dans les prochaines décennies», a affirmé le chef caquiste François Legault devant des gens d’affaires à Bécancour.
Il appartiendrait à Hydro-Québec de définir les besoins réels et les meilleures façons d’ajouter ces capacités de production au réseau électrique.
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«Il faut électrifier nos entreprises», a soutenu le M. Legault . En effet, la proposition de la CAQ est de s’attaquer notamment à la pollution produite par le secteur industriel. Selon les chiffres de la CAQ, il faudrait augmenter la production d’électricité de 100 térawatts au Québec, — une production une fois et demie supérieure à la production actuelle.
Plus tard en mêlée de presse, M. Legault s'est refusé à dire combien de barrages il souhaitait construire, à quel coût et où ils seraient situés précisément: «Ce sera à Hydro-Québec d'évaluer les meilleurs endroits.»
Hydro-Québec doit entamer les études le plus tôt possible, étant donné que la conception et la construction d’un barrage peuvent prendre jusqu’à 15 ans, selon la CAQ.
«On va essayer de raccourcir ça. Moi, je trouve ça trop long, 15 ans», a déclaré le premier ministre sortant, en précisant vouloir travailler «en partenariat avec les communautés autochtones».
Si Hydro-Québec arrive à la conclusion que la construction de nouveaux barrages est nécessaire, cela devra se faire en partenariat avec les communautés autochtones concernées, ajoute le parti.
Ce nouvel engagement de François Legault a fait bondir le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui accuse le chef caquiste d'«improviser» et de «pelleter le problème par en avant».
«J'aimerais ça qu'on demande à M. Legault quelles rivières il veut harnacher pour faire ses barrages, a raillé M. Nadeau-Dubois. François Legault envoie la facture aux générations futures», a-t-il renchéri.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) écarte également l'idée de construire de nouveaux barrages. Dominique Anglade mise plutôt sur le développement de l'hydrogène vert, ainsi que sur les énergies éolienne et solaire.
«François Legault joue dans un film en noir et blanc, alors que la réalité est en couleurs», a-t-elle déclaré, lors d'une conférence de presse à Drummondville.
De son côté, le Parti québécois (PQ) n'a pas fermé la porte, mardi, à la construction de nouveaux barrages au Québec. Toutefois, son chef, Paul St-Pierre Plamondon, juge que M. Legault «brûle» des étapes.
«La première étape est de s'assurer [...] qu'on fait tout en notre possible pour [...] l'efficacité énergétique', a déclaré M. St-Pierre Plamondon, ce à quoi M. Legault a répondu qu'il irait en chercher huit térawattheures.
En octobre 2021, la PDG d'Hydro-Québec, Sophie Brochu, avait affirmé n'avoir aucune intention de construire des barrages «dans un avenir prévisible». Elle n'était pas présente au dîner-conférence de la CAQ.
M. Legault a confirmé en fin de journée qu'il avait déjà approché Sophie Brochu pour qu'elle soit candidate de la CAQ, mais que celle-ci avait décliné l'offre.
En plus des barrages, la CAQ promet des investissements en énergie éolienne, une multiplication des bornes de recharge pour voiture électrique et la création d’un centre intégré pour la fabrication de batteries.
Ce plan comporte un investissement de 40 millions de dollars afin d’augmenter le parc éolien du Québec afin d’atteindre une puissance totale de 3000 mégawatts.
De plus, la CAQ promet d’améliorer l’infrastructure pour la flotte de voitures électriques. Le parti souhaite tripler le nombre de bornes de recharge de type 2 ainsi que de doubler les bornes à recharge rapide.
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Toujours sur le sujet des voitures électriques, M. Legault a dit qu’il voulait implanter un centre intégré sur les batteries électriques en Mauricie et ainsi profiter de la présence du lithium au Québec qui est nécessaire à la fabrication
Le chef caquiste a également lancé une flèche aux autres partis principaux qui ont déjà dévoilé leur plan pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES): «La différence avec les oppositions, c’est qu’on veut faire ça en partenariat avec le privé […] Si vous voulez que tout soit nationalisé, allez voir l’opposition», a-t-il rétorqué.
M. Legault a déclaré qu’il souhaitait accélérer l’électrification de l’économie et atteindre la carboneutralité en 2050.
Rappelons que la CAQ s'est engagée à réduire les émissions de GES de la province de 37,5 % par rapport au niveau de 1990 d'ici 2030. Le PLQ et le PQ se sont donné une cible de 45 %, tandis que QS vise 55 %.
Le Parti conservateur du Québec (PCQ) n'a pour sa part aucun objectif de réduction de GES.
Par ailleurs, M. Legault a de nouveau été questionné sur sa déclaration selon laquelle les Montréalais devaient cesser de «regarder de haut» les gens de Québec et Lévis en faveur d'un troisième lien.
Le chef caquiste avait d'abord tenu ces propos dimanche soir, avant de les répéter en conférence de presse le lendemain. Il avait plus tard précisé que les Montréalais en question étaient des gens qu'il connaissait.
Mardi, il a laissé entendre que l'enjeu du troisième lien était local et qu'il concernait les gens de l'Est du Québec.
«Écoutez, le besoin est local, a-t-il dit. J'entends des personnes entre autres de Montréal critiquer le troisième lien, et quand je creuse un peu, je vois qu'ils ne connaissent pas le dossier.»
Le troisième lien est un projet de construction d'autoroute sous le fleuve Saint-Laurent, dont les coûts de réalisation, évalués à 6,5 milliards $, seraient assumés par l'ensemble des contribuables québécois.