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Si la Coalition avenir Québec (CAQ) est réélue, elle compte créer un nouveau concept de centres médicaux privés où les services seraient gratuits et remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec.
Si la Coalition avenir Québec (CAQ) est réélue, elle compte créer un nouveau concept de centres médicaux privés où les services seraient gratuits et remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
Le chef de la CAQ, François Legault, et le ministre de la Santé et des Services sociaux sortant, Christian Dubé, en ont fait l’annonce aujourd’hui alors que le parti poursuit sa tournée électorale dans la circonscription d’Anjou-Louis-Riel, à Montréal, au septième jour de la campagne.
Cette promesse se matérialiserait à travers la construction de deux centres médicaux privés, soit un dans l’est de Montréal et un à Québec dès 2025.
Avec @cdube_sante, @CarmantLionel, @rouleauchantal et @KarineBoivinRoy pour notre engagement d'innover avec le secteur privé pour la prestation de soins dans notre réseau de la santé. Les soins vont être gratuits pour les patients.
— François Legault (@francoislegault) September 3, 2022
Les détails👉https://t.co/OiOWxghCoO pic.twitter.com/H3lwlXX6fx
«À la CAQ, on est modérés et pragmatiques. On est ouverts au public et au privé, en autant que les Québécois aient accès à des soins de santé plus vites et gratuits», a déclaré M. Legault
Le parti argumente que cette mesure permettrait de désengorger le système de santé.
Chaque centre inclurait les services suivants:
Ces centres médicaux privés seraient à mi-chemin entre un groupe de médecine familiale (GMF) et un hôpital, a expliqué le chef caquiste.
Ce serait de «mini-hôpitaux», a-t-il dit, construits au coût de 35 millions $ chacun. Ce montant serait entièrement financé par le privé.
«Si on veut changer le réseau de la santé, bien il faut changer la recette, il faut innover», a renchéri M. Legault en conférence de presse avec le ministre sortant de la Santé, Christian Dubé.
Ce dernier s'est dit convaincu que les nouveaux centres médicaux privés - il souhaite en faire construire une dizaine - aideront à réduire la liste d'attente pour les chirurgies.
Plus de 21 000 patients sont toujours en attente d'une intervention depuis plus d'un an.
«Le privé peut être complémentaire à ce que l'on fait, a déclaré M. Dubé. Plus on va régler les cas mineurs, plus ça laisse la place aux grands chirurgiens dans les grands hôpitaux […] d'attaquer la liste d'attente.»
M. Legault a reconnu que le sujet était sensible. «Il y a des personnes qui pensent que le mot «privé», c'est comme si on parlait du diable», a-t-il souligné.
Il a rappelé que 20 % des services de santé au Québec sont déjà donnés par le privé.
Le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, n'a d'ailleurs pas tardé à réagir. Pour lui, il est clair que «François Legault est tombé en amour avec le privé».
«Si le privé ça marchait en santé, on le saurait, il n'y en a jamais eu autant. La preuve, les agences privées de placement est-ce que ça fonctionne? Non. Les CHSLD privés? Non.
«François Legault s'entête avec des solutions qui ne fonctionnent pas. La réalité, c'est qu'il a un amour dogmatique pour le privé et qu'il s'entête avec des propositions qui affaiblissent notre système», a-t-il fustigé.
QS a annoncé en début de campagne vouloir «revaloriser les CLSC, en finir avec le tout-aux-médecins et transformer le 811 pour en faire un vrai service de triage efficace».
Le Parti québécois (PQ) a tenu, samedi, à rappeler la promesse de baisses d'impôt de la CAQ.
«On va rendre les conditions dans le public encore plus difficiles parce que l'assiette fiscale pour financer les services publics en santé aura diminué», a déploré le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
«Simultanément, on va donner les endroits les plus lucratifs et les plus simples à opérer au privé, ce qui va mettre énormément de pression sur le système public.
«Il faut voir ça s'en va où ça. Ça s'en va vers une dégradation programmée des services publics», a-t-il renchéri.
L'annonce de la CAQ survient au lendemain de celle du Parti conservateur d'Éric Duhaime, qui promet également de faire une plus grande part au privé en santé.
Les conservateurs permettraient notamment aux citoyens de se doter d'une assurance parallèle à celle de la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) pour être soignés au privé.
Selon M. Legault, l'annonce de samedi «n'a rien à voir avec ce qui se passe dans les autres partis». La CAQ déplore que «les urgences restent encore trop souvent la principale porte d'entrée pour les patients».
«Il manque parfois un type d'établissement à mi-chemin entre le GMF et l'hôpital, pour les patients qui ont besoin de soins, mais pas nécessairement à l'urgence», a poursuivi le parti dans un communiqué.
«Ces services de proximité, développés et gérés par le privé, permettront de réduire la pression sur les hôpitaux», a-t-on ajouté.
La CAQ estime qu'une meilleure prise en charge des cas mineurs dans les GMF et les centres médicaux privés permettrait de diminuer de 30 % à 40 % l'achalandage aux urgences.
Le Parti conservateur d'Éric Duhaime a également promis en ce début de campagne de faire une plus grande place au privé en santé.