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Le chef conservateur souligne que ces campements sont «dangereux» pour les personnes qui s'y trouvent et celles qui vivent à proximité.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré mercredi qu'il donnerait à la police davantage de pouvoirs pour démanteler les camps de tentes, qui, selon lui, rendent les espaces publics dangereux. Cependant, son plan est peu détaillé.
Lors d'une annonce à Hamilton, en Ontario, M. Poilievre a déclaré que les politiques libérales, notamment le financement de programmes d'approvisionnement plus sûr, sont responsables de l'augmentation des campements de personnes en situation d'itinérance partout au Canada.
«Les libéraux avaient promis d'éliminer l'itinérance chronique, ils ont plutôt abandonné les personnes vulnérables et les ont condamnées à vivre sur les trottoirs et dans les rues», a affirmé le chef conservateur.
«Ceux qui sont prisonniers de ces campements, nos frères, nos sœurs, nos voisins, sont laissés à eux-mêmes dans le froid où ils risquent de mourir d'une surdose seuls. Ce n'est pas de la compassion, c'est de la cruauté que vivent les gens après 10 longues années des libéraux», a-t-il soutenu.
Il a affirmé que les espaces publics au Canada sont devenus un terreau fertile pour «la dépendance à la drogue, la violence, le trafic de personnes et la criminalité». Il a déjà promis de fermer les sites d'approvisionnement sécuritaire et de donner aux juges le pouvoir d'ordonner un traitement obligatoire de la toxicomanie pour les personnes aux prises avec une dépendance.
M. Poilievre a déclaré qu'un gouvernement conservateur modifierait le Code criminel afin de permettre aux policiers d'expulser les personnes «qui mettent le public en danger» et d'arrêter les personnes qui bloquent les espaces publics avec des tentes ou des abris temporaires.
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«Fini les excuses par des politiciens», a déclaré M. Poilievre.
Le chef conservateur a indiqué qu'il donnerait à la police les outils nécessaires pour porter des accusations criminelles contre les occupants de campements. Il a précisé que les juges auraient également le pouvoir de condamner les personnes accusées d'occupation illégale d'un lieu public ou de simple possession de drogue à suivre un traitement obligatoire contre la toxicomanie, plutôt qu'à des peines plus sévères.
M. Poilievre a dit qu'il adopterait un modèle «logement d'abord» pour sortir les gens de la rue et les aider à trouver un logement. Il a également réitéré sa promesse de financer un traitement de la toxicomanie pour 50 000 personnes.
«Ça ne signifie pas seulement un toit, mais aussi un soutien réel, notamment des traitements, des services en santé mentale et de la formation professionnelle pour que la police puisse mettre les personnes vivant dans les campements en contact avec des soins et le logement dont ils ont besoin», a indiqué le chef conservateur.
Il a également vanté l'appui récent de l'Association des policiers de Toronto, le plus grand syndicat de policiers municipaux du Canada. Dans une publication sur les réseaux sociaux mardi, le syndicat a dit que le Parti conservateur est le seul parti «à avoir maintenu une position ferme sur les questions de sécurité publique et à avoir soutenu proactivement les services de police».
On ne sait pas clairement quels nouveaux pouvoirs une modification du Code criminel donnerait à la police. Un responsable de la campagne conservatrice a évoqué un article du Code criminel traitant des troubles à l'ordre public comme un sujet potentiel de modification.
L'article 175(1) stipule toutefois que flâner ou gêner les personnes dans un lieu public constitue déjà une infraction.
Alexandra Flynn, professeure agrégée et directrice du projet collaboratif de recherche sur le logement à l'Université de la Colombie-Britannique, a déclaré que la proposition des conservateurs était «un peu vague».
«Plusieurs des dispositions prévues ici sont déjà dans notre système juridique, a-t-elle pointé. Si des personnes mettent en danger la sécurité publique, elles peuvent déjà être arrêtées.»
Mme Flynn a souligné que la police s'appuie souvent sur les règlements municipaux pour démanteler les camps de tentes et a affirmé que ce n'est pas au gouvernement fédéral de décider des mesures à prendre à leur égard. Elle a souligné l'existence d'une mosaïque d'approches face aux campements de sans-abri dans les villes du pays.
M. Poilievre a déclaré qu'il adopterait un modèle «privilégiant le logement» pour sortir les gens de la rue et les réinstaller, sans toutefois fournir beaucoup de détails.
Mme Flynn a déclaré que, bien que ces engagements soient «très positifs», elle craint que l'objectif général du plan ne soit «davantage axé sur la criminalisation que sur la fourniture de logements et de traitements».
Les tentatives d'expulsion de personnes vivant dans des campements de tentes ont déjà fait l'objet de contestations judiciaires. En janvier 2023, un juge de Kitchener, en Ontario, a statué qu'il existait un droit constitutionnel de s'abriter à l'extérieur lorsqu'il n'y a pas d'espaces intérieurs accessibles et disponibles.
Lors d'une conférence de presse à Victoria mercredi, le chef libéral Mark Carney a déclaré que Pierre Poilievre avait adopté une «approche à l'américaine» sur la question en promettant d'arrêter des personnes au lieu de s'attaquer aux «problèmes sous-jacents».
S'exprimant à Edmonton mercredi, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a également critiqué le plan de M. Poilievre.
«Il veut accuser les sans-abri, a-t-il dit. Il veut criminaliser les personnes qui n'ont nulle part où vivre.»
— Nick Murray a écrit depuis Hamilton