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International

Israël-Hamas: Justin Trudeau réitère que le Canada demeure ferme sur la «solution à deux États»

Justin Trudeau a réitéré que le Canada restait «ferme et inébranlable» dans son engagement envers une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.

Ottawa considère toujours la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme des territoires occupés par Israël.
Ottawa considère toujours la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme des territoires occupés par Israël.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Justin Trudeau a reconnu vendredi que les députés libéraux avaient des points de vue divergents, et des craintes communes, sur la guerre entre Israël et le Hamas, et le premier ministre a également fait face à un groupe hostile lors d'une visite dans une mosquée. 

Certains députés libéraux se joignent aux appels lancés par des groupes musulmans pour que le Canada fasse pression en faveur d'un cessez-le-feu dans la région. Par ailleurs, d'importants groupes juifs canadiens ont demandé à M. Trudeau de retirer un commentaire antérieur qu'ils considèrent comme donnant du crédit à l'affirmation du Hamas selon laquelle Israël était responsable de l'attaque contre un hôpital de la ville de Gaza.

«Tout le monde souffre, tout le monde est en deuil, tout le monde a peur de ce que cela signifie», a déclaré M. Trudeau aux journalistes vendredi à Brampton, en Ontario, lorsqu'on lui a demandé si son caucus était en désaccord sur la façon dont les libéraux devraient réagir.

Israël a déclaré la guerre au Hamas après que le groupe a tué 1400 Israéliens lors d'une attaque-surprise le 7 octobre. Le Hamas, que le Canada considère comme une organisation terroriste, contrôle la bande de Gaza.

Retour sur le conflit Israël-Hamas | 20 octobre 2023

Les tensions se sont accrues au Moyen-Orient alors qu'Israël a riposté par des frappes aériennes et coupé l'accès du territoire palestinien à l'eau, à la nourriture et à l'électricité. Les Nations unies affirment que cela viole le droit international humanitaire.

Une lettre pour un cessez-le-feu

Les députés libéraux ont exprimé toute une gamme de points de vue sur le conflit, plusieurs appelant à un cessez-le-feu la semaine dernière. Les néo-démocrates fédéraux, qui ont conclu l'année dernière une «entente de soutien et de confiance» avec le gouvernement libéral minoritaire, réclament également un cessez-le-feu.

La députée libérale de la région de Toronto Salma Zahid, qui préside le Groupe d'amitié parlementaire Canada-Palestine, a déclaré vendredi qu'elle avait travaillé avec 33 députés pour envoyer une lettre au premier ministre exposant certaines demandes.

La lettre a été signée par 23 députés libéraux d'arrière-ban, huit députés néo-démocrates et les deux députés du Parti vert. Elle demande au Canada de se joindre à l'appel à un cessez-le-feu immédiat, d'aider à faciliter l'ouverture d'un couloir humanitaire et de défendre le droit international.

«Le droit international est clair: les civils innocents et tous ceux qui ne participent pas aux combats ne doivent en aucun cas être attaqués et doivent être épargnés et protégés», indique la lettre.

Jeudi, une douzaine de députés musulmans, juifs et arabes du caucus libéral se sont réunis pour discuter du conflit.

«Même si nous ne sommes pas toujours d'accord sur les événements au Moyen-Orient, nous convenons que toutes les communautés doivent et méritent de se sentir en sécurité au Canada», ont déclaré certains députés sur la plateforme X (anciennement Twitter).

Visite de Trudeau dans une mosquée

Vendredi, M. Trudeau s'est rendu dans une mosquée dans le secteur d'Etobicoke à Toronto, une visite dont le bureau du premier ministre n'a pas informé les médias à l'avance et qui, vendredi soir, ne figurait toujours pas sur son itinéraire public.

Un journaliste de Global News a publié une vidéo sur le réseau X, qui montre un bref moment de la visite, au cours duquel certaines personnes rassemblées dans la mosquée crient «honte» et exhortent un facilitateur à ne pas laisser M. Trudeau prendre la parole à la tribune. La vidéo montre M. Trudeau s'adressant aux dizaines de personnes rassemblées, les remerciant de lui avoir permis de «prier à vos côtés dans cette période difficile».

Une autre vidéo publiée en ligne par le député libéral Shafqat Ali montre le groupe assis tranquillement pendant que M. Trudeau discute de la défense des civils à Gaza et de l'importance de respecter ses voisins dans les moments difficiles.

Une autre vidéo publiée par le journaliste sur les réseaux sociaux montrait des manifestants rassemblés devant la mosquée alors que M. Trudeau partait, appelant le premier ministre à faire pression en faveur d'un cessez-le-feu.

Omar Farouk, président de la mosquée, a confirmé la présence de M. Trudeau, mais n'a pas fourni d'autres commentaires sur la manière dont cela s'est passé.

Le bureau du premier ministre a confirmé que M. Trudeau s'était rendu à l'établissement de l'International Muslims Organization of Toronto vendredi. Dans une déclaration écrite, le porte-parole Mohammad Hussain a déclaré que M. Trudeau était allé «montrer son soutien aux personnes touchées dans la communauté musulmane par les événements horribles au Moyen-Orient».

L'explosion à l'hôpital de Gaza

M. Trudeau a également fait face à des pressions croissantes pour exprimer sa position sur le responsable de l'explosion meurtrière de mardi dans un hôpital de Gaza, que les responsables du territoire palestinien dirigé par le Hamas avaient rapidement imputé à une frappe aérienne israélienne.

Interrogé à ce propos, mardi, M. Trudeau n'avait pas répondu directement à la question, mais avait estimé que ce qui s'était produit était «inacceptable» et «n'était pas légal» au regard du droit international qui régit les conflits.

L'armée israélienne a nié toute implication, et la Maison-Blanche a depuis déclaré qu'une évaluation des services de renseignement américains avait conclu qu'Israël n'était pas responsable.

B'nai Brith Canada, les Amis du Centre Simon Wiesenthal et le Centre pour Israël et les Affaires juives ont tous demandé à M. Trudeau de clarifier sa position, arguant que les premiers commentaires «ne peuvent être interprétés que comme donnant du crédit au faux récit du groupe terroriste du Hamas».

Interrogé à nouveau sur la responsabilité de l'attaque, vendredi, M. Trudeau a réitéré qu'il essayait toujours de comprendre les faits. «Nous travaillons avec nos alliés internationaux pour nous assurer que nous pouvons déterminer exactement ce qui s'est passé», a-t-il dit.

M. Trudeau n'a pas non plus voulu dire directement si son caucus est divisé sur la manière dont le Canada devrait réagir au conflit Israël-Hamas.

«Les Canadiens de tous horizons, qui sont représentés au Parlement, reflètent les craintes et les préoccupations très réelles de chacun», a-t-il déclaré.

«Notre travail en tant que parlementaires est, oui, de parler au nom de nos communautés (...) (mais aussi) de rassurer tout le monde sur le fait que nous sommes ici au Canada, et ici nos différences doivent et resteront une source de force», a-t-il ajouté.

Une solidarité «mise à l'épreuve»

Le député conservateur Michael Chong, porte-parole du parti en matière d'affaires étrangères, a averti plus tôt cette semaine que la solidarité du Canada avec Israël au lendemain de l'attaque du Hamas le 7 octobre serait «mise à l'épreuve» dans les jours à venir, affirmant que tout le monde devrait «résister à la tentation d'appeler à un cessez-le-feu».

Israël s'est engagé à «détruire» le Hamas. Bob Rae, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, a également déclaré lors d'un discours prononcé mercredi soir à Ottawa que le Hamas «doit être détruit», comme le rapporte le Toronto Star.

M. Trudeau n'a pas voulu dire si son gouvernement partage cette position en particulier. Au lieu de cela, le premier ministre a souligné que le Canada considérait depuis longtemps le Hamas comme une organisation terroriste et a appelé à la protection des civils et au retour des otages.

«Les actions du Hamas sont absolument indéfendables et Israël a pleinement le droit de se défendre conformément au droit international», a-t-il déclaré.

Le Canada reste ferme sur la solution à deux États

Le premier ministre Justin Trudeau a réitéré vendredi que le Canada restait «ferme et inébranlable» dans son engagement envers une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.

Il a affirmé que le Proche-Orient et le monde avaient besoin à la fois d'un État palestinien et d'un État d'Israël qui coexistent dans la paix, la sécurité et la prospérité.

Le Canada réclame depuis longtemps une solution négociée à deux États dans la région. Ottawa considère toujours la Cisjordanie et Jérusalem-Est comme des territoires occupés par Israël.

M. Trudeau a par ailleurs indiqué que le Canada travaillait à un niveau diplomatique avec tous ses alliés dans la région «pour essayer de protéger la vie civile, essayer de protéger les gens qui sont des innocents dans Gaza».

«J'ai parlé au premier ministre d'Israël, au président Abbas de l'Autorité palestinienne. J'ai parlé au roi de la Jordanie, au prince Mohammed ben Salmane de l'Arabie saoudite, au président al-Sissi d'Égypte», a-t-il dit.

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