Début du contenu principal.
Les frappes israéliennes ont touché des bâtiments commerciaux et résidentiels à Beyrouth.
L'armée israélienne a lancé lundi des frappes aériennes à travers le Liban, déclenchant des explosions dans tout le pays et tuant au moins 31 personnes, alors que les dirigeants israéliens semblaient se rapprocher d'un cessez-le-feu négocié avec le groupe militant du Hezbollah.
Les frappes israéliennes ont touché des bâtiments commerciaux et résidentiels à Beyrouth ainsi que dans la ville portuaire de Tyr. Des responsables militaires ont indiqué avoir ciblé des zones connues comme des bastions du Hezbollah. Ils ont lancé des ordres d'évacuation pour les banlieues sud de Beyrouth et des frappes ont atterri dans toute la ville, y compris à quelques mètres d'une base de la police libanaise et du plus grand parc public de la ville.
Le barrage est intervenu au moment où les dirigeants ont fait savoir qu'ils étaient sur le point de parvenir à un accord sur un cessez-le-feu, tandis que le cabinet de sécurité du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se préparait à discuter d'une offre sur la table.
Des explosions massives ont illuminé le ciel du Liban d'éclairs orange, envoyant d'énormes panaches de fumée dans l'air alors que les frappes aériennes israéliennes pilonnaient les banlieues sud de Beyrouth, lundi. Les explosions ont endommagé des bâtiments et laissé des éclats de verre et des débris éparpillés dans les rues voisines. Aucune victime n'a été signalée après que de nombreux habitants ont fui les sites ciblés.
Certaines frappes ont touché le centre de Beyrouth et des quartiers chrétiens ainsi que d'autres cibles où Israël avait lancé des avertissements d'évacuation, notamment dans la province de Tyr et de Nabatieh. Des frappes aériennes israéliennes ont aussi touché la région de Baalbek-Hermel, au nord-est du pays, sans avertissement.
Vingt-six personnes ont été tuées dans le sud du Liban, quatre dans la province orientale de Baalbek-Hermel et une à Choueifat, un quartier de la banlieue sud de Beyrouth qui n'a pas fait l'objet d'avertissements d'évacuation lundi, selon le ministère libanais de la Santé.
Ces décès portent le bilan total à 3768 morts au Liban au cours des 13 mois de guerre entre Israël et le Hezbollah. Beaucoup des personnes tuées depuis le début de la guerre entre Israël et le Hezbollah sont des civils. Les responsables de la santé ont précisé que certains des corps retrouvés étaient si gravement endommagés que des tests ADN seraient nécessaires pour confirmer leur identité.
Israël a affirmé avoir tué plus de 2000 membres du Hezbollah. La guerre a déplacé 1,2 million de personnes, d'après le ministère libanais de la Santé.
La dernière série de frappes aériennes a eu lieu quelques semaines après que les forces terrestres israéliennes ont envahi le sud du Liban début octobre, rencontrant une forte résistance dans une étroite bande de terre le long de la frontière.
L'armée avait déjà échangé des attaques de l'autre côté de la frontière avec le Hezbollah, un groupe militant soutenu par l'Iran qui a commencé à tirer des roquettes sur Israël au lendemain du début de la guerre dans la bande de Gaza, l'année dernière.
Les politiciens libanais ont dénoncé les frappes aériennes en cours et ont souligné qu'elles entravent les négociations de cessez-le-feu menées par les États-Unis. Le vice-président du parlement du pays a accusé Israël d'intensifier ses bombardements afin de faire pression sur le Liban pour qu'il fasse des concessions dans les négociations indirectes de cessez-le-feu avec le Hezbollah.
Elias Bou Saab, un allié du groupe militant, a soutenu lundi que la pression s'était accrue, car «nous sommes proches de l'heure décisive pour parvenir à un cessez-le-feu».
Les responsables israéliens ont exprimé un optimisme similaire lundi quant aux perspectives d'un cessez-le-feu. Michael Herzog, l'ambassadeur du pays à Washington, a déclaré plus tôt dans la journée à la radio de l'armée israélienne que plusieurs points n'étaient pas encore finalisés. Bien que tout accord nécessiterait l’accord du gouvernement, M. Herzog a fait savoir qu’Israël et le Hezbollah étaient «proches d’un accord».
«Cela peut se faire en quelques jours», a-t-il avancé.
Les deux parties étaient proches d’un accord qui inclurait le retrait des forces israéliennes du sud du Liban et des combattants du Hezbollah de la frontière israélienne, ont mentionné des responsables israéliens, mais plusieurs points de friction demeurent.
Le cabinet de sécurité de M. Netanyahou avait prévu une réunion mardi, ont indiqué deux responsables israéliens à l’Associated Press, mais il n’était pas clair si le cabinet voterait pour approuver l’accord. Les responsables ont parlé sous couvert de l’anonymat, car ils discutaient de délibérations internes.
Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’Organisation des Nations unies (ONU), a précisé lundi aux journalistes qu’il s’attendait à ce qu’un accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah se fasse par étapes et soit discuté par les dirigeants lundi ou mardi. Pourtant, a-t-il prévenu, «cela ne se fera pas du jour au lendemain». Après que les espoirs précédents d'un cessez-le-feu ont été anéantis, des responsables américains ont averti que les négociations n'étaient pas encore terminées et ont noté qu'il pourrait y avoir des accrocs de dernière minute qui retarderaient ou détruiraient un accord.
«Rien n'est fait tant que tout n'est pas fait», a soutenu lundi le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby.
La proposition en discussion pour mettre fin aux combats prévoit un cessez-le-feu initial de deux mois pendant lequel les forces israéliennes se retireraient du Liban et le Hezbollah mettrait fin à sa présence armée le long de la frontière au sud du fleuve Litani.
Le retrait serait accompagné d'un afflux de milliers de soldats de l'armée libanaise supplémentaires, qui ont été largement mis à l'écart pendant la guerre, pour patrouiller dans la zone frontalière avec une force de maintien de la paix de l'ONU existante.
Des diplomates occidentaux et des responsables israéliens ont mentionné qu'Israël exigeait le droit de frapper au Liban s'il estime que le Hezbollah viole les termes. Le gouvernement libanais a déclaré qu'un tel arrangement autoriserait les violations de la souveraineté du pays.
Un cessez-le-feu pourrait marquer une étape vers la fin de la guerre régionale qui s'est enflammée après que des militants dirigés par le Hamas ont pris d'assaut le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant quelque 1200 personnes, principalement des civils, et en enlevant 250 autres.